Concours international de piano

Plus que jamais en ce printemps 2014, l’épreuve musicale reine prend les allures d’un festival, rayonnant dans les établissements culturels orléanais, du 5 au 15 mars. Un programme passionnant et rafraîchissant pour aller à la rencontre de la musique de 1900 à nos jours.

Passion, obstination, abnégation

Onze éditions en quelque vingt années. Une longévité exceptionnelle pour un concours devenu incontournable, grâce à l’aura et à l’investissement sans borne de sa fondatrice, Françoise Thinat. Un véritable exploit, à l’heure où de grands concours internationaux sont obligés de quitter le devant de la scène et de laisser leurs instruments prendre la poussière, la faute à la crise ou au désamour du public.

Le soleil musical orléanais, qui n’a jamais connu d’éclipse lui, passe aujourd’hui un cap, « cette 11e édition s’imprimant encore plus fortement dans la ville et le territoire », dixit la maîtresse de cérémonie. Avant les épreuves et le grand saut pianistique (de la finale), nombre de rendez-vous viennent éclore un peu partout : récitals d’anciens lauréats brillants et envoûtants (6 et 9 mars à l’Institut), expositions humoristiques et historiques (Musée des beaux-arts, Institut et Médiathèque), concerts de prestige (théâtre des Bouffes du Nord à Paris, les 23 et 24 mars). Un préambule alléchant.

Récital de Yejin Gil, le 6 mars
Récital de Yejin Gil, le 6 mars

Un cœur qui bat la chamade et des oreilles qui frémissent. Des candidats et un public en osmose, en quête de sensations fortes. Vient ensuite, du 7 au 15 mars, le feu d’artifice tant attendu, le concours « himself ». Sa marque de fabrique, « mettre en lumière, mélanger subtilement les musiques du 20e et du 21e siècles, de 1900 à 2014 », est toujours la même ! Sûrement le secret d’un tel succès tant « ce répertoire exige témérité et flamboyance de la part des candidats, s’enflamme Françoise. Nous ne sommes pas à la recherche de pianistes mais de créateurs ! » Un leitmotiv sans fausse note. « Certaines personnes ont parfois des idées reçues concernant la musique contemporaine. Or, elle n’est rien de moins que la musique classique de demain ! » Où comment prôner l’exigence et la qualité, tout en étant accessible et ouvert à tous.

A charge donc pour la trentaine de candidats en lice - français, japonais, coréens et américains notamment - de s’affronter au cours des épreuves éliminatoires, l’esprit en ébullition, les doigts frétillants sur les touches de piano et le corps tremblant (à l’Institut, du 7 au 12 mars). Sous l’œil acéré d’un illustre jury, emmené par la compositrice argentine, Alicia Terzian. Une fois toutes les étapes franchies grâce à leur mental d’acier, leur ardeur et leur virtuosité, les trois derniers candidats livreront bataille, corps et âmes, au cours de la finale, obligatoirement épique (au Théâtre d’Orléans, le 15 mars). Soutenus par l’ensemble Cairn, local de l’étape (photo ci-dessous). Le défi du futur lauréat : interpréter magistralement l’œuvre pour piano, ensembles à vent et à cordes de Jérôme Combier, «Lichen». Pièce spectaculaire écrite spécialement pour un concours - souvent copié, jamais égalé - qui n’a pas fini d’écrire les plus belles pages musicales d’Orléans.

l’ensemble Cairn
L’ensemble Cairn

Au programme

  • Accueil des candidats le 5 mars
  • Eliminatoires, les 7 (14h-18h/20h-22h), 8 (10h-12h/14h-18h/20h-22h), et 9 mars (10h-12h/14h-18h), à la Salle de l’Institut
  • Demi-finale, les 10 (10h-12h/14h-18h/20h-22h) et 11 mars (10h-12h/14h-16h), à la Salle de l’Institut
  • Finale récital avec les derniers candidats en lice, le 12 mars (10h-13h/14h30-17h30), à la Salle de l’Institut
  • Finale, le 15 mars à 20h30, au Théâtre d’Orléans
  • Concert des lauréats du 11e Concours International de piano d’Orléans avec les solistes de l’Ensemble Cairn, le 24 mars, au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris

Autour du prestigieux concours, les rendez-vous sont légion :

  • Récital de Yejin Gil, le 6 mars à 20h30, à la Salle de l’Institut
  • Récital de Yusuke Ishii, le 9 mars à 20h30, à la Salle de l’Institut
  • Un festival de piano, les 23 et 24 mars, au Théâtre des Bouffes du Nord, à Paris
  • Les expositions « Ainsi Dutilleux » et « Musique ! Un peu d’humour », jusqu’au 16 mars, à la Médiathèque, et au Musée des beaux-arts et à la Salle de l’Institut

Le prix de la postérité

Parmi les grandes missions du Concours orléanais : faire sortir de l’ombre des compositeurs oubliés et des musiques délaissées au fil du temps. En donnant envie à la jeune garde de s’attaquer à ces morceaux de bravoure, de découvrir des partitions qui jusqu’ici prenaient la poussière et leur étaient totalement inconnues. Telle est la fonction essentielle des prix décernés lors de chaque édition. Ils offrent la chance à des noms comme Jolivet, Boucourechliev, Ohana, Chevillion… de passer, enfin, à la postérité.
En 2014, de nouveaux prix font leur apparition, comme le Prix mention spéciale Henri Dutilleux, en hommage au compositeur et président du concours, disparu en mai dernier. D’une valeur de 3000 euros, il récompensera le lauréat qui aura magistralement interprété la 1ère partie de la Sonate, des Second et Troisième Mouvements, ou des Trois Préludes. Autre nouveauté, un accueil en résidence de création sera offert au lauréat du Prix de composition André Chevillion-Yvonne Bonnaud.

Emilie Cuchet

 

Pratique

Orléans Concours International
46 ter, rue Sainte-Catherine
02 38 62 89 22
www.oci-piano.com

Tarifs : de 5 à 10 € pour les éliminatoires jusqu'au "Finale récital". Pour la grande finale au Théâtre d'Orléans : tarif plein 24 €, tarif réduit 18 €.

Abonnements Éliminatoires/Demi?finales/Finale récital : 30 €. Abonnements des éliminatoires à la grande finale : 45 €.

Billetterie à la Salle de l'Institut (Concours, hors finale théâtre, récitals et abonnements) et au Théâtre d'Orléans (finale).