De la tradition à la modernité… Un fleuron de l’architecture orléanaise datant du 17e siècle, trésor de pierre classé monument historique, qui jadis servit d’écrin à l’ancien évêché et à la bibliothèque municipale. Le passage au 3e millénaire vaut aujourd’hui à l’Hôtel Dupanloup, dont les travaux de restauration viennent de s’achever, d’abriter le Centre international universitaire pour la recherche. « Un moment très fort puisqu’il marque le premier retour de l’Université en coeur de ville, indique Benoît Souciet, chef de projet à la mairie d’Orléans. Ce haut lieu orléanais sera la porte d’entrée pour les étudiants et les chercheurs étrangers, et va contribuer à renforcer l’attractivité de notre université au niveau national et international. » Patrimoine et high-tech Propriétaire des lieux et maître d’ouvrage de cet aménagement, la mairie d’Orléans a confié les clés de la bâtisse à l’Université, dans le cadre d’une convention. Son ouverture officielle est programmée le 18 janvier prochain. En son sein, le Studium (Agence régionale dédiée à la recherche) dispose de près de 300 m2, répartis entre bureaux, espaces de travail et « club Studium » destiné aux chercheurs. Il partage les lieux avec la direction des Relations internationales de l’Université d’Orléans, installée, elle, sur plus de 900 m2. Les deux institutions disposent également d’espaces communs comme la salle des thèses, d’une capacité d’accueil de 150 personnes pour les congrès et colloques du Studium ainsi que les soutenances de thèses et les colloques universitaires. Un vivier pour la jeunesse et la recherche, mais pas seulement : « Le centre de recherche se veut un lieu vivant, ouvert au public, qui peut traverser le hall pour aller flâner dans le jardin de l’Évêché si le coeur lui en dit. » Alliance du patrimoine et de high-tech, le bâtiment est passé au numérique : « Salles multimédia, visioconférence..., énumère Thomas Duverger, chargé d’opération à la direction du Patrimoine de l’Université. Tandis que le mobilier et les équipements sont réalisés par un designer hollandais connu dans le monde entier, Jurgen Bey. ». Avec l’ouverture de cette Villa Medicis à l’orléanaise, le projet de création d’un pôle d’enseignement supérieur sur le site Porte-Madeleine et la construction, en cours, de logements étudiants dans le secteur Bourgogne, Orléans renoue avec son passé de cité universitaire. Et la boucle est bouclée ! UN VÉRITABLE JOYAU… Lieu vivant tourné vers la jeunesse et la recherche, le centre universitaire abrite quelques perles artistiques. Petit tour d’horizon… MOBILIER DESIGN L’Université et la direction régionale des Affaires culturelles ont lancé un concours sur la conception des mobiliers et équipements de l’Hôtel Dupanloup. Et c’est une pointure internationale du design, le Hollandais Jurgen Bey, qui a remporté l’appel d’offres, avec cette proposition : créer une vingtaine de pièces originales (tables, fauteuil, chaire pour la salle des thèses…), complétées par une vingtaine d’autres sélectionnées dans un catalogue d’éditeur et de mobilier ancien. Jurgen Bey a également sollicité la créativité des étudiants de l’École supérieure d’art et de design d’Orléans sur une série de pièces blanches qui viendront orner le monument. PONT ENTRE DEUX ÉPOQUES Dans le cadre du concours « 1% artistique », l’artiste Bruno Rousselot a été désigné pour réaliser un décor peint sur les 74 médaillons inclus dans les boiseries de la prestigieuse salle des thèses. « C’est une peinture abstraite colorée, détaille l’artiste. J’ai choisi de proposer quelque chose qui soit à la fois contemporain, représentatif du 21e siècle et qui dialogue avec l’aspect patrimonial de cette salle du 17e siècle. » TABLEAU DE MAÎTRE Le tableau de Charles-Joseph Natoire, figurant « l’entrée solennelle de Monseigneur de Pâris, évêque d’Orléans, dans sa ville en 1734 » a été restauré par Ariel Bertrand, avant de rejoindre l’escalier d’honneur. « C’est une oeuvre exceptionnelle à plus d’un titre, souligne la restauratrice. D’une part, par sa taille monumentale et sa qualité technique incroyable. D’autre part, parce que c’est le peintre du roi Louis XV qui l’a exécutée et qu’elle traite d’un sujet historique pour la ville d’Orléans. » PORTES OUVERTES L’un des plus beaux bâtiments de la cité, bien connu des Orléanais qui fréquentèrent sa bibliothèque jusqu’en 1994, rouvre officiellement ses portes le 18 janvier. L’occasion pour le public de découvrir les plus belles facettes de ce monument classé, dans le cadre de visites guidées organisées par l’Office de tourisme et de congrès d’Orléans, les samedi 18 et dimanche 19 janvier. Sur réservation au 02 38 24 05 05. Émilie Cuchet