Une demeure Renaissance à la façade harmonieuse et aux deux étages soulignés de moulures, à la cour intérieure bordée d’une galerie à l’italienne, véritable écrin niché dans la rue du Tabour. Ce lieu abrite le centre Charles-Péguy, musée historique dédié à l’écrivain natif d’Orléans. En 2014, à l’occasion des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale et de la disparition de Péguy, « la muséographie a été totalement repensée et relookée pour être plus moderne, plus attractive et pédagogique, raconte la directrice de l’établissement, Aurélie Bonnet-Chavigny. Charles Péguy est connu comme écrivain mais nous le voyons surtout comme un personnage historique et notre objectif est de donner au grand public, adultes comme scolaires, toutes les clés pour comprendre son parcours, plonger dans l’histoire de sa vie. » Une métamorphose à découvrir dès le 5 septembre Le parti pris scénographique : prendre pour fil conducteur le livre, en articulant le circuit historique autour d’un cabinet de lecture. Une véritable immersion pour le visiteur/lecteur qui se retrouve embarqué face à un grand livre ouvert, avec en couverture le portrait de l’auteur. Au centre de la nouvelle muséographie, une bibliothèque reproduisant en trompe-l’oeil les 229 Cahiers de la quinzaine, coeur de l’oeuvre de Péguy, de laquelle s’échappent de gigantesques pages de livres. Soit les quatre autres chapitres représentant les différentes séquences de la vie de l’auteur : l’enfance à Orléans, le jeune homme engagé, l’homme sensible et mystique, et enfin l’épilogue (la guerre 14-18). De quoi découvrir toutes les facettes de Charles Péguy, écrivain, journaliste, éditeur, penseur, humaniste, soldat. « Comme un chapitre que l’on feuillette, chaque section est matérialisée par une couverture de livre et met en valeur notre fonds exceptionnel, les trésors de notre collection unique au monde », esquisse Aurélie Bonnet-Chavigny. À l’intérieur des sections, trois supports différents pour happer le public : des cloisons illustrant des pages de livres avec images et textes, des collections d’objets (lettres, photos, cahiers…) et des bornes multimédias pour approfondir la visite. Inauguration le 5 septembre à 19h00. Ouverture du lundi au samedi de 14h à 18h. Gratuit. « In Memoriam, cette Grande-Guerre qui les a emportés »Pour célébrer la réouverture du centre Charles-Péguy, lieu de mémoire unique à Orléans, la Mairie a imaginé une exposition marquant le début des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale. « In Memoriam, cette Grande-Guerre qui les a emportés », un hommage aux poilus orléanais morts au champ d’honneur. Tel Charles Péguy, décédé sur le front, en Seine-et-Marne, le 5 septembre 1914. La boucle est bouclée… Prenant. Percutant. Intense. Le mémorial présente les 1 650 fiches « Mort Pour la France » des militaires natifs d’Orléans partis la fleur au fusil et jamais revenus dans leur terre natale. « Par cette exposition, nous voulons leur redonner un nom et – quand cela est possible – un visage, souligne la directrice. C’est ce qu’on leur doit, de les regarder dans les yeux… » L’équipe a fait des recherches pendant des mois sur le site du ministère de la Défense et lancé un appel à la population pour récupérer un maximum de photographies. Une bouteille jetée à la mer qui a porté ses fruits : outre des images surgies du passé, nombre de lettres, carnets de guerre, croquis… sont parvenus jusqu’au centre Péguy. « Les dernières paroles de certains soldats seront ainsi affichées sur les murs », conclut Aurélie. L’exposition poignante, créant un rapport humain avec l’Histoire avec un grand H, est visible du 20 septembre au 27 mars. Timbre Charles Péguy Le 8 septembre, La Poste émet un timbre à l’effigie de Charles Péguy, en droite ligne des commémorations du centenaire de sa disparition. Un honneur rendu à un personnage qui a marqué l’histoire. Une vente anticipée aura lieu les 5 et 6 septembre, à Orléans, au centre Charles-Péguy, de 10h à 17h. Pour une oblitération exceptionnelle. De quoi réjouir les philatélistes et les passionnés d’histoire. Le visuel en taille-douce est un dessin de l’artiste autrichien Egon Schiele, publié en 1914 dans une revue allemande. C’est l’artiste Claude Jumelet qui a réalisé la gravure ayant servi de modèle au timbre. 950 000 exemplaires seulement seront édités. Avis aux collectionneurs… Autour du centenaire de la mort de Péguy« Péguy et le mystère de la communion des saints », conférence par le père Jean-François Léthel et le CERC d’Orléans, le 5 septembre à 20h30, au musée des Beaux- Arts. « Charles Péguy, été 1914 », lecture des correspondances par le Théâtre de l’Imprévu, le 7 septembre à 16h, au centre Charles-Péguy. « Péguy et la critique du monde moderne », table ronde rassemblant Serge Grouard (député-maire d’Orléans), Jean-Pierre Sueur (sénateur du Loiret), Géraldi Leroy (professeur émérite de littérature française moderne et contemporaine à l’université d’Orléans) et Yann Moix (écrivain), le 13 septembre à 10h30, au musée des Beaux-Arts. « Péguy poète » et l’oeuvre de ré-édition de la Pléiade chez Gallimard, conférence par Claire Daudin, présidente de l’Amitié Charles Péguy, le 19 septembre à 18h30, au centre Charles-Péguy. « La voix prophétique dans l’oeuvre de Charles Péguy », conférence par Claire Daudin, organisée par le Centre de réflexion chrétienne d’Orléans, le 24 septembre à 20h30, au musée des Beaux-Arts. ›