Chauffage urbain

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Focus sur la seconde chaufferie biomasse d’Orléans inaugurée le 29 mai dans le quartier des Groues.

Développement durable

Chauffage urbain

Cette unité, chargée d’alimenter les quartiers nord, est et centre-ville, est un concentré de technologie conjuguant économie et préservation de l’environnement.

C’est ce que l’on appelle une installation de cogénération. Une impressionnante « cocotte minute », bardée de tuyaux et d’escaliers métalliques, qui produit simultanément, à partir de la biomasse (bois-énergie), de la chaleur et de l’électricité. Ces énergies sont générées en proportions variables, selon la saison et les besoins, grâce à un procédé de turbines accouplées, unique en France. Ainsi, l’hiver, lorsque le réseau de chaleur est prioritaire, une seule turbine (à contre-pression) est utilisée, avec une efficacité énergétique voisine des 84%. Hors saison de chauffe, la 2e turbine (à condensation) vient en renfort pour produire un maximum d’électricité.

 

Un atout économique et écologique

Cet équipement de pointe, réalisé et exploité par Cofely services, sur le site des Groues, fonctionne au bois. Brûlé, il produit de la vapeur d’eau à plus de 500°C et à très haute pression, qui est soit injectée dans le réseau de chauffage, soit utilisée pour générer de l’électricité. Quelque 12 000 logements orléanais situés au nord de la Loire (18 km de réseau) bénéficient ainsi de cette énergie bon marché – la baisse tarifaire moyenne de la facture des abonnés, à prix d’énergie constants, est d’environ 28,5 %, dont une partie a été appliquée par anticipation dès le 1er janvier 2012. Et du point de vue environnemental, cette solution doit permettre de réduire de 47 000 tonnes les émissions de CO2 par an, pendant 20 ans.

«Voilà bien la preuve que lorsqu’on a la volonté de s’engager dans la voie de la transition et de l’indépendance énergétiques, on peut le faire, observe Olivier Carré, maire d'Orléans, rappelant que le réseau sud d’Orléans, exploité par Dalkia (Socos), se chauffe lui aussi à la biomasse, depuis fin 2012. La Mairie poursuit ainsi son engagement dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Avec la mise en service de cette usine, la diminution des GES sur le territoire atteindra -13,4% à la fin de l’année 2015. »

 

Treize emplois directs créés

L’intérêt du bois ne s’arrête pas là. « Cette biomasse contribue au dynamisme économique du territoire, par la pérennisation d’emplois locaux », se réjouit Olivier Carré. Treize emplois directs ont notamment été créés pour piloter cette unité de cogénération, dont 4 étudiants formés au lycée Jacques-Monod de Saint-Jean-de-Braye.

La chaufferie nécessite également d’être approvisionnée en bois : 110 000 tonnes par an, de bois d’élagage, de taillis, d’écorces, de palettes et de caisses recyclées que l’on va chercher dans un rayon de 150 km autour d’Orléans. Cofely Services s’est même dotée d’une plateforme bois, à Châteauneuf-sur-Loire, pour contrôler l’approvisionnement, la qualité et la traçabilité de la matière première.

L’investissement de 54 millions d’euros a été entièrement porté par Cofely Services, à qui la Mairie confie la délégation de service public du chauffage urbain pour les deux prochaines décennies. « Les habitants profitent désormais, grâce à cette technologie, d’une souplesse nouvelle dans l’utilisation de cette énergie, remarque Olivier Carré. Thermostats, régulation, permettent de se rapprocher du confort du chauffage individuel, tout en bénéficiant de l’efficacité énergétique. » En multipliant de telles initiatives, la mairie d’Orléans souhaite réduire de 20% les émissions de CO2 sur son territoire d’ici 2020.