Cinéma : l’étudiante et monsieur Henri

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Rencontre avec le réalisateur Ivan Calberac et la comédienne Noémie Schmidt

Culture

Cinéma : l’étudiante et monsieur Henri

Joli moment au cinéma Pathé Loire. A l’occasion de la sortie en salles de « L’étudiante et monsieur Henri », le réalisateur Ivan Calberac et la comédienne Noémie Schmidt sont venus à la rencontre du public orléanais. Avec une énergie, une simplicité et un sourire communicatifs. Interview coup de cœur !

le réalisateur Ivan Calberac et la comédienne Noémie Schmidt

Comment avez-vous obtenu le rôle de Constance ?

Noémie Schmidt : J’ai eu une chance incroyable. Je viens de Suisse. J’ai quitté ma famille pour m’installer à Paris, il y a tout juste un an et demi. C’était déjà assez inouï de pouvoir participer au casting en tant que jeune comédienne qui débute et ne connaît personne ! Quand Ivan m’a choisie, j’ai lu le scénario et il m’a beaucoup touchée. Je trouve que c’est le portrait très juste d’une jeune fille, pas brodé de fil rose. Elle se retrouve dans une spirale d’échecs, a des relations compliquées avec ses parents, ne trouve pas ses repères auprès des hommes avec qui elle est toujours dans un rapport de séduction. Je me suis reconnue à cet âge. Constance veut faire de la musique, moi c’était la comédie. J’ai dû faire accepter ce choix de carrière à mes parents. Ces similitudes m’ont aidé à construire le personnage.

Noémie Schmidt

Comment c’était de travailler avec Claude Brasseur, véritable bête de scène ?

Noémie Schmidt : Claude est quelqu’un de très impressionnant, avec une présence incroyable. Ivan m’a emmené voir sa pièce de théâtre, La Colère du tigre, à l’automne dernier. Je l’ai trouvé formidable dans ce spectacle. Dans les coulisses, on s’est parlé pour la première fois et j’ai senti qu’il avait envie de voir à qui il avait affaire, quelles étaient mes motivations, mon expérience dans le théâtre, mon caractère. Il m’a un peu testée pour ainsi dire. Passé ce moment, il m’a pris sous son aîle et il a été hyper protecteur et encourageant sur le tournage. Comme je suis très curieuse, je me nourrissais de ses anecdotes, de ses conseils. Claude travaille d’une manière juste, avec un rythme imparable et un regard très touchant. Il a cette faculté de vous faire mourir de rire et pleurer dans une même scène !

Noémie Schmidt

Comment était l’ambiance du tournage ?

Noémie Schmidt : Le tournage était très familial. Je me sentais en sécurité, dans un confort émotionnel qui m’a permis de ne pas m’inquiéter de ce que les gens pensaient de moi, et du coup de me concentrer sur mon rôle. On a travaillé avec la même énergie, on a joué, on s’est laissé aller. Quand on parle du film, on se rend compte qu’on a vécu la même chose, qu’on est sur la même longueur d’onde. C’est assez fantastique comme sensation.

Une partie du film a été tournée à Orléans, dont est originaire le personnage de Constance. Pourquoi ce choix ?

Ivan Caldérac : En fait, je suis originaire de Montargis. Et de 17 à 20 ans, j’ai vécu à Orléans pour mes études. Je suis allé à la fac de Sciences, sur le campus à La Source. En écrivant « L’étudiante et monsieur Henri », j’ai tout de suite visualisé Orléans et le cadre verdoyant de l’université pour y camper l’histoire de Constance. Cela permet de créer un contraste entre ce côté naturel et l’univers urbain de la capitale. Et dans le film, on comprend immédiatement si Constance se trouve à Orléans ou à Paris. Et la proximité des deux villes rend crédible la venue du personnage de Claude Brasseur, malade et âgé de 80 ans, ici. 

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Noémie Schmidt : Je garde un super souvenir du tournage à Orléans, début juin 2015. C’était la première fois qu’on quittait Paris avec toute l’équipe et c’était surtout la fin du tournage. On était tous ensemble à l’hôtel, on a beaucoup ri. J’ai tourné à la gare, à la fac, et devant la cathédrale que j’ai beaucoup aimée.

Comment passe-t-on d’une pièce de théâtre à un film ?

Ivan Caldérac : J’ai écrit cette histoire pour le théâtre. Et cela a été un gros succès, avec plus de 400 représentations. Beaucoup de réactions enthousiastes, de rires. Un véritable terreau pour en faire un comique de qualité, lié aux personnages. On s’est vite posé la question d’en faire un film, pensant à des pièces devenues des long-métrages comme Le Prénom ou Le dîner de cons. La gageure était d’utiliser à bon escient ce matériau très drôle, affiné au théâtre, de retrouver le ton juste permettant de faire rire puis pleurer, très rapidement. J’ai vraiment ciselé la mise en scène. Une même réplique peut être beaucoup plus drôle sous un certain axe de caméra. Il faut être très vigilant dans le choix de ses plans pour ménager l’effet comique.

Pour l’instant, les retours que j’ai du public sont très bons, donc je suis ravi (sourire) !

Ivan Caldérac

Que ressentez-vous quand vous allez à la rencontre du public, dans les salles de cinéma ?

Ivan Caldérac : C’est un moment très fort et précieux. Les gens nous disent comment ils reçoivent le film, ce qu’il leur apporte, et quelque part ce film devient le leur. A chaque fois, je prends cela comme un cadeau. C’est hyper touchant. « L’étudiante et monsieur Henri » appartient à leur vie. On a eu de très belles réactions, des standing ovation dans de nombreuses salles. C’est beaucoup d’adrénaline à chaque séance, un peu comme une représentation théâtrale dont on aurait du mal à redescendre. Je suis très heureux et touché de présenter le film à Orléans. Il y a quelque chose de l’ordre de l’affectif.

Noémie Schmidt : Moi je suis un peu stressée. J’ai vraiment envie que le film plaise aux Orléanais.

Propos recueillis par Emilie Cuchet
Photos : Jérôme Grelet

Synopsis

A cause de sa santé vacillante, Monsieur Henri ne peut plus vivre seul dans son appartement parisien. Particulièrement bougon, il finit néanmoins par accepter la proposition de son fils Paul de louer une chambre à une jeune étudiante. Loin de tomber sous le charme, Henri va se servir d'elle pour créer un véritable chaos familial…

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