Klaxon, spectacle d’acrobaties et de musique

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Rencontre avec Claire Aldaya, l’une des fondatrices de la Compagnie Akoreacro

Culture

Klaxon, spectacle d’acrobaties et de musique

Evénement exceptionnel, dans un cadre exceptionnel. La Scène nationale programme « Klaxon », un spectacle d’acrobaties et de musique sous chapiteau, dans l’écrin du Parc Pasteur. Rencontre avec Claire Aldaya, l’une des fondatrices de la Compagnie Akoreacro, déjà à l’origine de « Pfffffff » vu à Orléans en 2012.

Comment s’est fondée la cie Akoreacro et de quels univers proviennent chacun des membres fondateurs de la troupe ?

Claire Aldaya : La compagnie Akoreacro a vu le jour en 2006, au retour de Moscou des quatre acrobates à l'origine de celle-ci. Nous nous sommes rencontrés avec Maxime, Basile et Romain, à Châtellerault, premier lycée français à proposer un Bac cirque. Nous venions tous de villes et d'horizons différents, mais nous avions tous pratiqué avant du cirque, de la gym, de la danse.... 

Quel était votre objectif en créant cette compagnie : réinventer les codes du cirque, créer un nouveau langage ?

Claire Aldaya : La compagnie s'est montée d'abord pour des raisons administratives, car nous souhaitions être déclarés et assurés pour les spectacles que nous donnions principalement dans la rue. Et petit à petit s'est développée une philosophie, un style propre à Akoreacro, une exigence acrobatique au service d'un univers, un fonctionnement collectif et solidaire....

Vos précédentes expériences se sont déroulées en salle, avec notamment « Pfffff ». Votre ressenti dans cette configuration ?  Qu’est-ce que cela vous a apporté de passer de la « rue » à la salle ?

Claire Aldaya : La rue est une des scènes les plus difficiles, il faut aller chercher le spectateur et le retenir jusqu’à la fin du spectacle pour qu'il donne selon sa volonté une pièce ou un billet. Parfois il pleut et tout est annulé! Le piano prend l'eau... La salle nous a apporté un certain confort, mais aussi la possibilité d'affiner notre création en travaillant plus sur le son, la lumière, la narration. L’attention du public est plus grande au théâtre, mais il y a aussi la présence de ce 4ème mur, et quelques difficultés parfois à accrocher nos agrès.

Vous avez acheté un chapiteau pour créer votre nouveau spectacle, « Klaxon ». Envie d’explorer de nouveaux territoires, de nouveaux défis ?

Claire Aldaya : Le chapiteau est le lieu du Cirque, et c'était notre rêve depuis toujours de pouvoir inviter les gens chez nous. C'est un outil artistique à part entière, un objet fédérateur, terreau de la création. C'est une manière de dialoguer et d'échanger qui touche un public plus large, plus populaire. Sur une piste on ne se cache pas, on ne triche pas. Sa forme circulaire rend la relation au spectateur privilégiée

Parlez-moi de cette création qui a la particularité d’entremêler acrobates et musiciens. Quel est le propos du spectacle ?

Claire Aldaya : Klaxon parle avant tout du rapport entre action, son et émotion. La compagnie travaille depuis huit ans sur la relation entre la musique et l'acrobatie, il s'agit de partager la piste et l'espace entre corps et notes et de créer un langage au service du propos. Les instruments deviennent des personnages, les musiciens au centre du plateau réalisent des performances tout comme les acrobates. Les corps obéissent à une partition soigneusement dirigée par un chef d'orchestre qui se fait clairement dépasser par les évènements. Entre humour, prouesse et poésie, le spectateur se laisse embarquer par les personnages, dans un voyage émotionnel et sensoriel.

Vous effectuez de nombreux numéros de voltige. Dites-nous en plus sur certains prodiges techniques dont vous avez le secret.

Claire Aldaya : Salto et demi rattrapé jambes, retour main, déposé banquine, trois quart, retour banquine, vrille, retour cadre... Voilà ma dernière série du spectacle, une des plus difficiles pour moi. Voltiger, c'est avant tout faire confiance aux porteurs pour faire le pas qu'il aurait fallu faire pour ne pas tomber ; lutter contre le réflexe naturel de se rattraper soi-même du déséquilibre pour le transmettre à la base.

Vous serez à Orléans au sein du parc Pasteur, pendant plusieurs jours. Que vous inspirent cet endroit et la collaboration avec la Scène nationale ? 

Claire Aldaya : Nous sommes très heureux de venir à Orléans, capitale de notre région, et d'inviter en plein cœur de ville les gens à passer sous la toile de notre chapiteau. Nous étions déjà venus avec notre précédent spectacle et nous espérons revenir avec le prochain également. Nous souhaiterions jouer plus en région et prolonger cette collaboration avec la Scène nationale qui est pour nous primordiale !

Quelles sensations espérez-vous procurer aux spectateurs en les emmenant dans votre imaginaire ?

Claire Aldaya : Nous voulons que le public s'évade du quotidien le temps du spectacle. Nous voulons qu'il rit, qu'il ait peur, qu'il s'émerveille, qu'il soit touché par le collectif et heureux de boire un verre avec nous en fin de soirée ! Entre rêve et réalité, nous partageons à chaque spectacle un instant unique, avec tous les gens présents !

Propos recueillis par Emilie Cuchet

• Parc Pasteur > les 13, 14 et 15 octobre à 20h30, le 16 octobre à 17h

http://www.scenenationaledorleans.fr/spectacles/klaxon-59.html?article=1451