L'Art fait le mur

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À compter de 2017, la culture sortira plus souvent encore de son cadre et investira l'espace public pour profiter au plus grand nombre. Ces rendez-vous porteront l'estampille "Hors les murs".

Culture

L'Art fait le mur

La peinture gagne la rue. À partir du 21 janvier, un artiste s’emparera, chaque mois, d’un mur de la façade du cinéma des Carmes, pour créer en live une oeuvre éphémère. Ce projet a germé dans la tête de Jean-Michel Aubry, artiste et fondateur de l’association Sacrebleu, à l’origine du coup d’éclat de l’école des Papillons-Blancs, et de Ludovic Bourreau, créateur du Stud, journaliste et commissaire d’expo. Entre eux, l’association a fonctionné immédiatement, enrichie par leurs sensibilités, leurs regards croisés sur le street art. Les deux amis soumettent leur projet à la mairie d’Orléans qui les suit, totalement emballée, et qui leur propose le mur latéral du cinéma des Carmes, rue Henri-Roy. Un espace visible de la rue et des passagers de la ligne B du tram, situé au coeur d’un quartier en pleine ébullition artistique avec l’emménagement, à deux pas de là, de la galerie d’art contemporain du Pays où le ciel est toujours bleu (POCTB).

À partir de janvier 2017, ouvrez l’oeil !

« Chaque mois, un artiste livrera une performance dans la rue, à ciel ouvert, devant le public, révèle Ludovic Bourreau. Son oeuvre perdurera pendant quatre semaines, avant d’être recouverte de peinture blanche pour qu’un autre artiste s’en empare et livre sa propre vision. Les gens découvriront un mur différent tous les mois. » Abstraction, figuration narrative, graffiti, street art, à la bombe, à l’acrylique, sous forme de collage…
Libre à chacun de s’exprimer sur cette fresque de 8 m de long sur 2,5 m de haut, et de donner vie à son imaginaire. « Ce sera à chaque fois une véritable performance, où l’invité peindra avec les gens tout autour de lui et pourra ensuite échanger et partager sa passion », note Jean-Michel Aubry. « Les artistes se renouvellent constamment, constate Ludovic Bourreau. La plupart sont passés avant par des galeries. L’art dans la rue est pour moi une réponse naturelle au problème des galeries qui ne parviennent pas à se remplir massivement, souvent parce que les gens n’osent pas y rentrer. »

À l’image d’autres lieux culturels, une saison artistique sera programmée, en allant chercher des noms, ici ou ailleurs, et en restant à l’écoute de ce qui se passe dans la création contemporaine. Et le binôme de rêver « que des jeunes grandissent avec ce mur, s’il perdure dans le temps et que peut-être des talents émergent grâce à lui ». En s’inspirant d’un concept fort qui a fait ses preuves à Paris, notamment dans le 11e arrondissement autour de l’artiste Jean Faucheur, la folle équipée compte bien marquer les esprits. Pour qu’Orléans brandisse fièrement son statut de ville du street art.