En 2019, les Orléanais découvriront leur nouveau MOBE, muséum d’Orléans pour la biodiversité et l’environnement. Mais avant l’installation et la présentation, il faut penser nettoyage et restauration. Depuis fin novembre, une équipe de 12 spécialistes s’active à ces opérations sur 3 000 spécimens naturalisés : cinq restaurateurs, un taxidermiste et six techniciens en conservation préventive et restauration. Parmi ces spécimens, 2 500 intégreront les réserves du MOBE pour des collections temporaires ou des prêts à d’autres établissements, et 500 feront partie du parcours du MOBE, nouvelle version. « L’opération doit être terminée à la fin mai, souligne Laure Danilo, conservatrice responsable du MOBE. Elle se compose de différentes étapes nécessitant un soin particulier et une grande minutie de la part des professionnels intervenants. » Séché au sèche-cheveux Première phase : le désoclage, c’est-à-dire l’extraction des spécimens des décors, vitrines et dioramas, avant le soclage sur de nouveaux supports et le dépôt en salles. Vient ensuite la phase dépoussiérage à la soufflette à air pulsé, au pinceau, et le nettoyage à base de solvant et d’eau, par compresses ou bains. « Ce stade implique une vigilance particulière, le cuir et la pièce dans son ensemble ne devant, en aucun cas, être détrempés pour empêcher toute dégradation. » Le spécimen est ensuite séché… au sèche-cheveux ! Mais à l’air froid, afin d’éviter les variations climatiques. « Remise au propre », la pièce pourra, en cas de lacune, être « restaurée » avec l’apport de compléments artificiels (insertion de poils, reprise de teinte, recoloration de becs…). « La priorité permanente et ultime est de toujours rester le plus proche, dans son aspect, de l’animal vivant. » Pièces d’un récit Dans le parcours d’exposition du futur MOBE, le visiteur retrouvera mammifères, fossiles, oiseaux, reptiles, espèces botaniques… « Des pièces auront nécessité un travail de nettoyage et de restauration poussé, d’autres, comme certains fossiles, un simple dépoussiérage. » Mais toutes, dans la nouvelle approche muséale, architecturale et pédagogique du MOBE, s’inscriront dans un récit. « Ce nouveau lieu ne sera pas une juxtaposition d’objets et de collections au service d’un discours, rappelle Cécile Rémy, chargée du projet de rénovation du muséum. Il présentera un récit “construit”, reposant sur des choix, dans une approche sensible et évolutive. » Rendez-vous en 2019, pour tourner les premières pages de la nouvelle histoire. Environ 430 000 spécimens sont recensés dans les collections du MOBE3000 spécimens naturalisés sont en cours de restauration2500 spécimens restaurés rejoindront les réserves du MOBE500 spécimens restaurés intégreront le parcours du MOBE en 2019Voir plus de photosPhotos : J Puyo