Carrefour des parents : la frustration, bonne ou mauvaise pour mon enfant ?

A contrario, subir les colères de notre enfant au moindre interdit nous pousse parfois à vouloir lui épargner toute forme de frustrations.

Comme dans la plupart des sujets concernant les enfants, tout est question d’équilibre, il n’est pas nécessaire ni bon pour l’enfant de provoquer la frustration, ni au contraire de la supprimer complètement. L’enfant a besoin de l’adulte pour accueillir ses frustrations et plus globalement ses tempêtes émotionnelles.

Subir ses pleurs, ses hurlements, ses colères dès que nous lui interdisons quelque chose n’est pas de tout repos. Cependant, l’expression et la gestion des frustrations participent au développement et à la construction de l’enfant.

Un enfant qui ne connait pas la frustration est un enfant qui pourrait développer :

• une très grande insécurité ;
• des troubles du comportement ;
• de la souffrance psychique ;
• une mauvaise estime de lui-même ;
• un grand manque de confiance en lui.

Or, comme évoqué précédemment, il est peu probable qu’un enfant ne subisse aucune frustration.

Accompagner l’enfant dans la gestion des frustrations lui permet de développer de nombreuses compétences qui vont l’aider à s’adapter aux réalités de la vie et notamment de :

• faire face aux défis ;
• gérer l’échec et les difficultés ;
• développer la persévérance ;
• développer la résilience pour surmonter les difficultés rencontrées en faisant face à l’adversité de manière positive.

Elle va également lui permettre d’apprendre à :

• gérer ses émotions ;
• patienter et différer ;
• mettre en place des stratégies pour surmonter sa colère, sa tristesse, sa déception.

Des compétences qui demandent du temps, de la patience, de la bienveillance pour être acquises, comment accompagner mon enfant alors pour l’aider à exprimer et gérer sa frustration ?

Tout d’abord en reconnaissant ses émotions en lien avec cette frustration :

• en l’autorisant à ressentir et exprimer ses émotions de colère, tristesse etc… ;
• en réfléchissant avec lui à la façon de les exprimer (selon son âge) car bien que toutes les émotions soient légitimes, tous les comportements ne le sont pas ;  
• en lui expliquant les raisons de nos choix.
• en lui donnant des ressources, des conseils ;
• en l’encourageant ;
• en le valorisant dans ses succès et réussites ;

Ainsi, nous lui apprenons l’autonomie et la confiance en lui pour affronter la vie.

Puisque la frustration intervient principalement quand nous posons des limites et des règles, expliquer les raisons de nos choix permet à notre enfant de comprendre que nous agissons par amour, pour son bien-être, sa sécurité ou tout autre raison qui nous appartient dans le but de le protéger et de le sécuriser.

Pour conclure, la vie d’enfant est source de frustrations puisqu’il vit dans un monde d’adultes. Il est donc inutile de les provoquer, parfois  possible d’en supprimer certaines, mais surtout indispensable d’accompagner l’enfant lorsqu’il en traverse.

Pour qu’elle soit juste, la frustration doit être équilibrée avec des moments de réussite et de succès. Plus nous vivrons des moments de complicité et de reliance avec notre enfant, plus cela sera facile pour lui d’accepter les règles que nous lui imposons au quotidien.

Article en collaboration avec Stéphanie Masson-Sauvanet, intervenante au Carrefour des Parents.

Pour aller plus loin sur ce sujet, le Carrefour des Parents vous propose plusieurs rencontres :

• Mardi 5 Décembre de 10h à 12h à Anim Orléans Blossières  (4 rue Antoine Becquerel, quartier Blossières)
• Mardi  19 Décembre de 10h à 12h à Anim Orléans Bourgogne (108 rue de Bourgogne, quartier Centre)