Inauguration de La Table du banquet. Hommage à Madeleine et Jean Zay

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Un moment chargé d’émotion et d’intensité. Le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, Gabriel Attal, est venu inaugurer, vendredi 10 novembre, le mémorial Jean-Zay au parc Louis-Pasteur. Un souvenir gravé dans le granit noir. 

Mémoire

Inauguration de La Table du banquet. Hommage à Madeleine et Jean Zay

Comme une évidence, La Table du banquet. Hommage à Madeleine et Jean Zay a trouvé sa juste place dans l’écrin du parc Louis-Pasteur. Un signal fort de liberté, de démocratie. Le mémorial de 25 mètres de long, en granit noir du Zimbabwe, a été inauguré vendredi 10 novembre en présence d’une foule venue en masse célébrer le souvenir d’une grande figure d’Orléans et communier ensemble malgré la pluie et le froid. La cérémonie a débuté par des chants des lycéens de Jean-Zay et du chœur d'enfants du conservatoire, extrêmement touchants, sous la houlette de Julien Joubert. Hélène Mouchard-Zay, l’une des filles de Jean Zay, a ensuite pris la parole en citant des mots poignants de son père, écrits en prison : « Je suis coupé du reste des vivants. Mais je sais qu’il y a vous quatre. On peut tout m’arracher, me priver de tout… Il me reste l’espérance et la liberté de mon esprit... »

D’un ministre de l’éducation nationale à un autre ministre de l’éducation nationale. Entouré du Maire d’Orléans, du président de la Région Centre-Val de Loire, de la Fondation de France, de l’association des Amis de Jean Zay, du Cercle Jean Zay, des artistes Anne et Patrick Poirier, de la famille de Jean Zay et de nombreux élus et citoyens touchés en plein cœur, Gabriel Attal a rendu hommage au courage de celui qui fut son prédécesseur il y a de cela quelques décennies, un « refondateur », un homme à l’origine du Festival de Cannes, de l’ENA, de la Comédie Française, et de réformes majeures dans le domaine de l’éducation. « On lui doit l’école républicaine à la française ! » a-t-il martelé dans son discours. « Je suis heureux de me retrouver avec vous ici à Orléans, ville de sa naissance, de sa jeunesse. Jean Zay a été l’homme de son territoire, le citoyen d’Orléans autant que le ministre de la rue de Grenelle. L’un, je crois, n’allait pas sans l’autre. Personne mieux que lui n’a su réunir aussi intensément trois traits qui me sont très chers : le courage, l’exigence et l’esprit de création. Jean Zay c’est cet homme qui reste d’une dignité absolue dans l’adversité.Jean Zay, c’est cet homme qui se tient debout alors qu’il est injustement condamné à la prison et la cible d’un violent antisémitisme. Jean Zay, c’est cet homme qui continue à écrire, ses pensées, ses idées pour la France, écrire tout l’espoir qui le poussait toujours vers la lumière. » 

« Il y a des figures intemporelles et Jean Zay en fait partie. Je suis convaincu que ces figures intemporelles doivent être pour nous comme des boussoles quand nous nous interrogeons, quand nous traversons des grands moments de doute comme ils peuvent exister. »

Serge Grouard, maire d’Orléans a rappelé combien les combats de Jean Zay sont d’une « terrible actualité » : « Nous sommes invités à un banquet républicain par Jean Zay. Le banquet nous appelle au rassemblement ». Dans cette force de la beauté confrontée à l’ignoble, « Jean Zay nous a légués, poussé au plus haut le sens du devoir, comme une sorte d’obligation morale absolue. Et le sens de l’honneur, l’honneur du refus, de dire non et d’en payer le prix. »

Tous unis pour rendre hommage à une personnalité inspirante. Une mémoire vivante qui restera pour chaque génération, gravée dans une majestueuse table de granit noir destiné à traverser le temps.