« Pouvez-vous nous présenter « À Cheval pour une vie meilleure » ?Justine Legrand, fondatrice de l’association : « J’ai décidé de créer « À cheval pour une vie meilleure » après avoir assisté à une séance d’équithérapie, au centre équestre de Micy. J’y rencontre des enfants en situation de handicap épanouis, apaisés, confiants, en sécurité, dans une relation à la fois de soin et de lien avec l’animal… je rencontre aussi des parents impliqués qui m’expliquent combien le manque de moyens financiers constitue souvent un frein majeur pour l’accès aux séances d’équithérapie de leur enfant. Devant cette injustice et la « souffrance » des familles, je décide de m’engager concrètement et je fonde en 2020 l’association. »« Quel est sa mission ? »Justine Legrand : « L’objectif est de financer des heures d’équithérapie encadrées par des professionnels, à destination des personnes en situation de handicap. On sait aujourd’hui que la pratique des sports équestres permet de surmonter ou de vaincre le handicap, quel que soit le niveau du pratiquant.L’association finance des séances pour des enfants, des adolescents et des adultes atteints de troubles psychomoteurs, de polyhandicap ou encore, pour des victimes de harcèlement scolaire. » « Votre association est bénéficiaire de la vente caritative de la 6e Fête du tri, organisée le samedi 21 octobre par la ville d’Orléans, en partenariat avec les commerçants du centre-ville et les clubs service locaux. Qu’attendez-vous de ce rendez-vous ? »Justine Legrand : « J’espère que les Orléanais seront sensibilisés à la cause du handicap, à notre association et participeront nombreux à la vente sur la place du Martroi. Car le nerf de la guerre reste l’argent, et des structures comme la nôtre ont besoin de financements. En ce qui nous concerne, les recettes collectées à l’issue de cette journée permettront d’offrir des séances d’équithérapie aux personnes aux faibles ressources, et de financer des équipements adaptés pour les centres équestres. D’ailleurs, nous recherchons des établissements dans la région pour rejoindre et accompagner notre action. » « Cavalière paralympique en dressage, vous vous préparez actuellement pour de futures grandes échéances. Un autre challenge ! »Justine Legrand : « Oui, mais j’aime le challenge (sourire). J’ai commencé le sport et le cheval très jeune, sans handicap physique. Puis, le 14 janvier 2021, je suis amputée à mi-tibia côté gauche suite à des complications médicales après avoir percuté un chien, en 2018. Entre ces deux dates, il y a eu les espoirs, les déceptions, les multiples rendez-vous médicaux, les baisses de moral, la douleur, aussi…Mais, je n’ai jamais lâché et aujourd’hui, je suis debout et je m’entraîne au maximum avec mon cheval Champ in Red, à Colmar, pour avoir ma place au sein de l’équipe paralympique. »« Quelles ont été les étapes de ce cheminement sportif… et personnel ? »Justine Legrand : « J’avais dit à mon chirurgien avant l’opération : « Ok, mais je ferai les Jeux paralympiques 2024 ! ». Après le saut d’obstacle, j’ai donc du me mettre à une nouvelle discipline, le dressage, j’ai appris à monter autrement, j’ai découvert de nouvelles sensations… mais, je me suis concentrée sur mon objectif, reprendre l’entraînement pour accéder de nouveau à la compétition. Ce handicap, cette différence, ont aussi été source de révélation puisque j’ai découvert et développé en moi une force que je ne soupçonnais pas. Le pouvoir de la vie demeure en chacun de nous, quoiqu’il arrive, il faut s’y accrocher et avancer, petit pas par petit pas ! »Propos reccueillis par Maryline Prévost Justine Legrand a 39 ans, est née en Colombie, et a vécu dès sa petite enfance dans une famille orléanaise. Elle peaufine actuellement sa préparation pour accéder au haut niveau en para-dressage. Elle a créé en 2020 l’association « À cheval pour une vie meilleure », dont Niseema Theillaud, comédienne et mère de Marion Cotillard, est la marraine. Pour son projet olympique, elle a le soutien du comédien et réalisateur, Alex Lutz.