Retour sur la simulation d'attentat à CO'Met

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Mercredi 27 mars, un exercice de sécurité civile simulant une attaque terroriste générant de nombreuses victimes à CO’Met a été organisé par la Préfecture du Loiret, mobilisant près de 400 personnes.

Sécurité - tranquillité

Retour sur la simulation d'attentat à CO'Met

Mercredi 27, au matin. Sur un parvis balayé par un vent trop frais pour un début de printemps, que quelques timides et courageux rayons de soleil peinent à illuminer, une poignée de visiteurs du complexe événementiel orléanais flânent, palabrent, sans bouleverser outre mesure la quiétude ambiante. On les imagine en pause, ou sur le point de rejoindre la centaine de juristes, conférenciers, étudiants et experts nationaux et internationaux, qui ont pris place dans les fauteuils ouatés du Palais des Congrès, pour assister à une conférence sur « Les droits humains et l’État de droit »
Soudain, à 9h30, 3 individus masqués, équipés d’armes de guerre, font irruption depuis la passerelle reliant le parking P5 au parvis arrière de la salle, et ouvrent le feu. Les premières victimes tombent au sol. Les cris résonnent entre les façades métalliques de CO’Met, rapidement couverts par les tirs nourris des assaillants.
Des tirs à blanc.
Et des victimes fictives, des étudiants du CHU, aux blessures plus vraies que nature.
Un exercice de sécurité civile simulant une attaque terroriste générant de nombreuses victimes, contre une conférence qui prône les valeurs démocratiques et la préservation des libertés individuelles, lourde de symboles. Le but ? « Appréhender les capacités d’intervention des services, leur coordination, approcher au plus près de la réalité les conditions d’intervention des forces de l’ordre et des secours », détaille-t-on du côté de la préfecture du Loiret, aux manettes de l’opération.

Police secours, BAC, BRI, SDIS 45, SMUR...

Alors quelques minutes à peine après l’alerte lancée par un agent de sécurité, un équipage de police secours arrive sur place, immédiatement pris pour cible par les terroristes. Armes lourdes contre armes de poing. Un fonctionnaire est fauché par une rafale, et pris en charge par ses collègues. Les terroristes quittent le parvis jonché de corps inertes et de douilles, et s’engouffrent dans le Palais des Congrès.
9h40. Plusieurs véhicules de la BAC arrivent sur place, suivis par les militaires de Sentinelle. L’intervention est périlleuse, le nombre exact de « terro », comme on entend entre deux grésillements des talkies, « non défini ». 3, peut-être 4 ? Une chose est certaine, l’un d’entre eux gît au sol. Les autres ont pénétré dans l’enceinte. Une prise d’otages est en cours.
Très vite, les abords du site sont quadrillés par les forces de l’ordre et les véhicules de secours du SDIS 45 et du SMUR affluent. CO’Met reflète le ballet des gyrophares et se pare de bleu. 
Sur le parking arrière, à la hâte, des tentes sont dressées, un PMA (poste médical avancé) sort de terre, prêt à accueillir les premières victimes. Le fourgon de la BRI, la brigade de recherche et d’intervention, arrive en renfort. Débrief, plan du site scotché sur porte coulissante du véhicule, derniers ordres, l’assaut est imminent, sous l’œil du drone de la police judiciaire, qui a déjà pris position dans la zone contrôlée.
De la fumée, des explosions, des tirs, et très vite les cris des premiers otages libérés, immédiatement fouillés pour d’évidentes raisons de sécurité, évacués, identifiés et « triés » en fonction de la gravité de leurs blessures, puis escortés jusqu’au PMA, où les blouses blanches s’affairent. La cellule d’urgence médico-psychologique accueille les premiers survivants, sous le choc.
Le bilan est lourd. 23 spectateurs en urgence absolue, 10 en urgence relative, mais 3 n’ont pas survécu à leurs blessures. Dans les rangs des forces de l’ordre, 2 hommes sont touchés, dont un très gravement. 2 des 3 assaillants ont été abattus, le dernier vient d’être interpellé après avoir tenté de fuir en se cachant parmi les otages libérés.
L’enquête judiciaire peut alors commencer, grâce aux précieux témoignages recueillis sur place par les équipes, tandis que les blessés sont (fictivement) évacués vers le CHU, partie intégrante de l’exercice de sécurité. 
"L'exercice qui vient de se terminer nous a permis de tester nos capacités d'intervention, d'organisation des secours et la coordination entre tous les services concernés, et ils sont nombreux", a pointé Franck Boulanger, directeur de cabinet de la préfète du Loiret, lors de la conférence de presse organisée à l'issue de l'attaque fictive, au scénario resté secret jusqu'au premiers échanges de tirs. Et qui aura mobilisé 80 policiers nationaux, 25 militaires de l'opération Sentinelle, 125 sapeurs-pompiers et 15 professionnels du SAMU.