Les Jardins Éphémères 2023

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Du 20 septembre au 10 novembre, les "Jardins éphémères" fleurissent dans plusieurs lieux du territoire métropolitain. Partez à la découverte des créations de cette 5e édition travaillées autour du thème "végétaliser avec sobriété".

Sorties - Loisirs - Tourisme , Environnement

Les Jardins Éphémères 2023

Chécy, Fleury-les-Aubrais, Orléans, Saint-Jean de Braye, Saran et Semoy accueillent cette année, du 20 septembre au 10 novembre, les 12 jardins de cette 5e édition des "Jardins éphémères".

Le concept 2023 : la sobriété

Les créations de cette nouvelle édition sont construites autour d’un concept qui nous engage tous : végétaliser avec sobriété. Un jardin peut être sobre tout en intégrant des composantes qui lui sont propres : la biodiversité, le bien-être et la fraîcheur. L’utilisation d’eau de pluie est privilégiée pour remédier aux besoins des plantes et montrer qu’une plante est bien le régulateur principal du cycle de l’eau. Les jardins exposés privilégient des végétations ayant besoin de peu d’arrosage.

Les 12 jardins à travers le territoire orléanais

1-Escale Ligérienne

Où : Esplanade Aubrac, Chécy
Par qui : le service des espaces verts de la ville de Chécy

Au Moyen Âge, la vigne est cultivée dans l’Orléanais, qui est au coeur du domaine royal. La navigation sur la Loire prend alors de l’ampleur en lien avec cette production commerciale. La vie y est florissante, le port de Chécy est un lieu d’une activité importante. Inspirée de cette histoire locale et des rives sauvages de la Loire, notre « Escale Ligérienne » est désormais une étape dans le voyage des jardins éphémères.

2-TIC TAC, TIC TAC, L’hEAUrloge tourne

Où : Place de l’Abbé-Pasty, Fleury-les-Aubrais
Par qui : le service des espaces verts de la ville de Fleury-les-Aubrais, en partenariat avec l'association pour l'accompagnement des personnes en situation de handicap dans le Loiret

Par son engagement, Fleury-les-Aubrais souhaite frapper fort cette année sur la thématique de « Végétaliser avec sobriété ». Nous proposons une création coup de poing pour une prise de conscience de notre dépendance vitale à l’eau, non seulement dans les jardins, mais aussi dans notre quotidien. Ne pas préserver nos ressources peut avoir des conséquences dramatiques, car au final, sans eau, rien ne pousse... Et la vie s’éteint. Nous avons donc décidé de créer une chronologie apocalyptique qui pourrait illustrer la raréfaction de l’eau au fil des prochaines décennies. D’une végétation luxuriante, tropicale, à un désert morbide... Tic... tac... L’horloge tourne. Le sablier s’écoule. Agissons. Par ce jardin éphémère, nous appelons à l’éveil des consciences sur notre rapport à l’eau et à nos consommations en tout genre. Chaque geste dans notre quotidien de citoyen pèsera dans la balance.

3-Cale Sèche

Où : Rue de la Mairie, Saint-Jean de Braye, devant la mairie
Par qui : le service des espaces verts de la ville de Saint-Jean de Braye

L’eau s’est évaporée, la terre s’est asséchée, les bateaux se retrouvent ensablés. Sans eau, les végétaux végètent. Pourtant, certains sortent du lot et possèdent la capacité de s’adapter. Les plantes les plus résistantes survivent et envahissent petit à petit l’espace, d’autres apparaissent et s’installent. Ainsi, avec beaucoup de goût, s’installent les succulentes ; avec la grâce d’un chat, les graminées flottent dans le vent, et un parfum camphré se dégage des santolines.

4-On dirait le SUD

Où : Place Nelson-Mandela, Saran
Par qui : le service des espaces verts de la ville de Saran

Le sud s’invite au nord... En 1975, la chanson de Nino Ferrer « On dirait le sud » vantait le sud comme un endroit paradisiaque. Force est de constater que près de 50 ans plus tard, notre monde ne tourne pas rond. Pourquoi notre monde touche le fond, se craquelle et vole en éclats ? Serait-ce l’Homme qui en veut trop ? Alors, quoi ? Qu’est-ce que l’on fait ? Posons-nous, ralentissons un peu... Et recommençons à donner du sens à nos vies... En nous reconnectant à la nature, repensons la cité en la végétalisant et en la jardinant, tout en préservant la ressource en eau. Pas besoin d’être médecin pour comprendre que l’un des remèdes est à nos pieds : LE VÉGÉTAL, véritable trait d’union entre le sol et l’atmosphère. Il est aussi notre solution homéopathique pour notre présent et notre futur, et un véritable climatiseur des villes. Le développement et le renforcement du végétal et d’espaces de nature dans la cité permettront de rendre la vie moins difficile aux citadins.

5-Fontaine je ne boirai pas de ton eau !

Où : Place François-Mitterrand, Semoy 
Par qui : le service des espaces verts de la ville de Semoy

L’eau douce est une ressource rare, vitale et inégalement répartie. Sans eau, aucun organisme, qu’il soit végétal ou animal, ne peut vivre. L’Homme, peu enclin au partage, s’apprête à devoir relever un défi majeur : modérer sa consommation. Le jardinier, qu’il soit amateur ou professionnel, n’ignore rien de cette problématique et tente de s’adapter à cette situation, tout en sachant qu’il n’a pas son destin complètement en main. Après avoir évoqué les plantes pionnières, les plantes xérophytes ou encore les plantes épiphytes, nous avons trouvé judicieux de construire un jardin avec des plantes «peu gourmandes en eau» et de les installer dans la fontaine. Au coeur de notre village, le jardin sera agrémenté de bois flotté, de souches d’arbres victimes du manque d’eau et d’un paillage d’ardoise, matériau généralement utilisé pour nous protéger de la pluie. Le bois flotté et l’ardoise représenteront l’eau, les plantes le mouvement et l’écoulement en passant par-dessus les margelles de la fontaine. La fontaine est située sur une place centrale et est entièrement sécurisée. Vous pourrez donc vous y promener en toute quiétude.

6-Écho : Jardin des Cent « O »

Où : Place Gambetta, Orléans
Par qui : Amandine Didelot, paysagiste conceptrice à Fleury-les-Aubrais, en partenariat avec l'entreprise Orléans Laser

Un jardin « sans eau » qui se mue en cent « O », comme l’écho de cent voix. L’écho d’une voyelle prononcée et démultipliée devient un son silencieux, rendu visuel, caractérisant l’absence, pourtant contrastée par la présence physique des lettres se balançant délicatement sur des tiges hautes. La végétation au sol est constituée de plantes très résistantes à la sécheresse, poussant seules sur les toits et les bords de route. Concentrée dans les cercles, elle évoque la renaissance puissante de la vie après la pluie dans les zones désertiques. Dans leurs formes, les lettres racontent le parallèle avec les gouttes de pluie ou de rosée, suspendues comme des motifs. Ce jardin installé devant un espace de lettres est enfin l’écho de la culture et de l’information à travers un jardin de gouttes-lettres, comme un signal de l’urgence climatique et environnementale qui nous est rappelée chaque jour.

7-Souvenirs de Lanzarote

Où : Boulevard Pierre-Ségelle, Orléans, devant le théâtre d’Orléans
Par qui : Alexis Campagne, paysagiste concepteur à Arras

Souvenirs de Lanzarote est un jardin qui met en scène un système agricole traditionnel adapté aux faibles précipitations : les arenados. Sorte de demilune, cette technique vernaculaire que l’on retrouve sur l’île la plus orientale de l’archipel des Canaries utilise la pierre en tant que mulch pour retenir la ressource en eau et protéger les cultures du vent grâce à l’effet rempart de la structure. Un travail de recyclage de pierres et de gravats a été engagé avec les services de la ville d’Orléans et de la Métropole afin de valoriser ces déchets lithiques et d’éviter un approvisionnement massif de produits venant potentiellement de carrières. Ces motifs sont localement sourcés et donnent à voir des modes de plantation qui peuvent évoluer vers une utilisation minimale de la ressource en eau.

8-Étiage

Où : Place Sainte-Croix, Orléans
Par qui : François Thelliez, paysagiste à la Ferté-Saint-Aubin

Rien ne pourrait survivre dans un jardin sans eau. Aucun animal ni aucun végétal, hormis grâce à la rosée ou à la faveur d’une pluie providentielle qui, comme dans certains déserts, fait tout à coup émerger la vie. Chez nous aussi, l’eau se fait rare et l’on peut voir notre fleuve majestueux désormais réduit en été à quelques maigres méandres serpentant le long de plages immenses. Cette année, ce spectacle s’est même prolongé jusqu’en hiver, augurant de nouveaux records d’étiage. J’ai imaginé des barques échouées sur une plage qui, retenant l’eau dans leurs coques étanches, permettent à des végétaux résistants de trouver refuge, telles des oasis dans un désert de sable et de pierres. Ces bateaux en acier permettent aux plantes de patienter jusqu’à des jours meilleurs, pour voir à nouveau germer leurs graines, et de s’épanouir dans leur essentielle diversité.

9-Sous perfusion

Où : Place du Général-de-Gaulle, Orléans
Par qui : Catherine Debard, designer à Saint-Jean-de-la-Ruelle, en partenariat avec Globe Planter

Regardons là les merveilles que nous prodigue notre planète Terre. Prenons de la hauteur pour mieux voir la richesse infinie de ce petit paysage, une nature inventive, fertile, chatoyante. Cette beauté est là, sous nos yeux, mais elle est en danger. Prenons conscience de la fragilité de notre planète et protégeons-la. L’eau est la première ressource indispensable, réduisons notre impact et faisons ensemble tous les petits gestes pour diminuer notre empreinte sur l’environnement, pour une Terre vivante.

10-Protect Me

Où : Rue du Cloître Saint-Pierre-Empont, Orléans, devant le Temple
Par qui : Catherine Debard, designer à Saint-Jean-de-la-Ruelle, en partenariat avec Globe Planter

Les plantes sont là, discrètes, dans la ville... Elles ont trouvé une protection et une petite place à l’ombre. On peut les découvrir à travers un rideau végétal constitué de tiges, de bois ou de bambous... Le bidon qui occupe nos jardins pour conserver l’eau leur donne ici la possibilité de vivre et d’occuper un espace rude pour les plantes, le centre-ville. La cohabitation avec la vie humaine est un enjeu, mais bien sûr l’Homme a tout à perdre si son environnement lui devient hostile. Cette composition, dans son aspect sec, est un marqueur permettant de montrer la fragilité du vivant. On aura plaisir à aller observer la variété des plantes proposées et admirer la beauté des contrastes entre la structure sèche des tiges et les différentes nuances de vert formant un camaïeu, qui s’opposent également à la matière burinée des bidons.

11-« L’O C’EST LA VIE », une petite histoire sur l’utilisation de l’eau !

Où : Rue de l’Empereur, Orléans
Par qui : Atelier Olivier Striblen, paysagiste concepteur à Orléans, en partenariat avec J. Richard Paysage, Javoy Plantes, Bonjour Bonsoir, le Campus de la Mouillère et l'Établissement public de santé mentale Georges-Daumezon

Richesse essentielle de la nature, l’eau, élément fondamental de la vie, est trop souvent gaspillée. Les eaux pluviales ou les eaux grises après filtration (cuisine et salle de bains) peuvent être récupérées et stockées en réserve pour des arrosages ultérieurs. L’eau stockée dans la citerne est filtrée par une végétation épurative. S’écoulant par gravité dans la gouttière, elle permet d’arroser le chêne et les plantes retombantes plantées au pied de l’escalier. L’utilisation de ces techniques de récupération permet de poursuivre les plantations, de garantir l’arrosage, de faciliter leur reprise et leur implantation pendant les premières années. Planter des arbres en milieu urbain et rural, dans des sols plus perméables, réduit les arrosages, favorise les îlots de fraîcheur et maintient le fonctionnement du cycle de l’eau. Les parcs et les jardins ne sont pas encore morts et le désert n’est pas encore présent dans nos villes si nous favorisons ces stockages et une utilisation raisonnée de cette richesse qu’est l’eau !

12-« Cueilleurs de Brumes » Plus une goutte à perdre !

Où : Quai du Roi, Orléans
Par qui : Chantal Detry et Estrella Silvestro et Steven Le corre, pour 
l'association J'ai descendu dans mon jardin, en partenariat avec les pépinières Paquereau, les pépinières Javoy Plantes, les Cycloposteurs d'Orléans, les jardins thérapeuthiques de l'Établissement public de santé mentale Georges-Daumezon et Lumipop
L’eau est encore trop fréquemment considérée comme inépuisable. L’urgence climatique nous impose de nouveaux comportements : la fin de l’eau facile est bien là ! Les quais de la Loire, propices aux chocs thermiques et à la formation fréquente de brumes et de brouillards, ont déterminé le choix de notre installation. Comme dans certaines zones climatiques extrêmes où les brouillards sont astucieusement « attrapés » par des filets tendus, nos « cueilleurs » s’inspirent de ce principe de captation permettant le ruissellement et la collecte de l’eau. Dans ce contexte éphémère, nous ne prétendons pas apporter une démonstration efficiente, mais souhaitons suggérer des pratiques adaptées à la raréfaction de l’eau (récupération, choix de végétaux, paillages...) Convaincus que les nouveaux comportements s’appliquent de façon systémique, cette installation nous donne l’opportunité de renforcer la cohérence de notre démarche en l’équipant d’une station d’électricité solaire permettant de réduire l’impact écologique de nos projets artistiques.

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