Chaufferie biomasse

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Économique et écologique, la biomasse alimente depuis décembre le réseau de chauffage urbain de La Source. Décodage.

Développement durable , Quartiers

Chaufferie biomasse

Qu’est-ce qu’une « chaufferie biomasse de cogénération » ?

Par « biomasse », l’on désigne « l’ensemble des matières organiques (dans le cas présent d’origine végétale : le bois) pouvant se transformer en énergie ». La chaufferie sourcienne est dite « de cogénération » car elle a une double vocation : elle produit simultanément de la chaleur pour le réseau de chauffage urbain du quartier, mais également de l’électricité, injectée sur le réseau public et revendue à EDF. Cette chaufferie se substitue partiellement, à hauteur de 75%, à la chaufferie « historique », fonctionnant au gaz et au fioul. Elle permet d’alimenter en chauffage urbain les 25 km du réseau sourcien, soit 7 500 logements et bâtiments.

D’où provient le bois utilisé ?

Contrairement aux idées reçues, les quelque 90 000 tonnes de bois consommées annuellement ne font en aucun cas disparaître les forêts, mais au contraire contribuent à leur entretien et à leur extension. En effet, environ 80% de la ressource biomasse utilisée provient de plaquettes forestières (rémanents issus des exploitations, bois d’élagage, bois impropres pour l’industrie…), 7% des plaquettes de scierie, 6% de broyats issus de centres de tri, 5% d’écorces et 2% de l’entretien des espaces verts. Aucun arbre n’est donc abattu à cet effet. De plus, l’approvisionnement se limite à un secteur géographique d’un rayon de 60 km en moyenne, 100 km au maximum, offrant le double avantage de faire fonctionner les entreprises locales et de limiter les distances parcourues.

Quels sont les avantages par rapport à une chaufferie « classique », fuel et gaz ?

Le premier avantage, et non des moindres, est écologique. En initiant ce projet, la mairie d’Orléans réduit de près de 43 000 tonnes les émissions de CO2 sur son territoire, soit l’équivalent des émissions de 19 000 voitures. Le second est bien évidemment économique. En effet, la biomasse offre un taux de TVA réduit à 5,5% au lieu de 19,6%, et cette baisse a été anticipée et répercutée sur la facture de l’abonné dès janvier 2010, qui a au final chuté de 20%. Autre avantage, les prix étant indexés sur la filière bois, moins sujette à l’inflation galopante que l’énergie fossile, l’initiative permet de réaliser des économies considérables, qu’il s’agisse de logements ou de bâtiments tels le futur nouvel hôpital d’Orléans, le campus universitaire ou les établissements scolaires. Enfin, en termes d’emploi, la filière bois emploie 60 personnes, auxquelles il faut ajouter les ouvriers présents sur le chantier (jusqu’à 120) durant la construction de la chaudière ainsi que les employés (entre 12 et 20) présents pour faire fonctionner le site.

Le quartier de La Source est-il le seul concerné ?

Oui pour l’instant, mais une autre chaufferie du même type est actuellement en projet, au nord de la ville. Elle devrait voir le jour au second semestre 2014, portant à 15 000 le nombre de logements concernés (soit 27% de la ville).

Comment fonctionne une chaufferie biomasse ?

A - La chaudière brûle la biomasse et produit de la vapeur. La vapeur est envoyée dans une turbine où sa détente est transformée en énergie mécanique
B - L’arbre de la turbine entraîne l’alternateur et produit de l’énergie électrique
C - La vapeur qui sort à basse pression (BP) est utilisée pour les besoins de chaleur sur le réseau Socos

En chiffres :

90 000 tonnes de bois, soit 900 000 m3, sont utilisées chaque année pour faire fonctionner la chaufferie

25km la taille du réseau de chauffage urbain (eau surchauffée) du quartier de La Source

7 500logementset bâtiments du quartier sont alimentés par la chaufferie biomasse

43 000tonnesd’émissions de CO2 sont ainsi évitées chaque année. Soit l’équivalent des émissions de 19 000 voitures.

15 000logements, soit 27% de la ville d’Orléans, seront ainsi chauffés, grâce à la mise en service au nord de la ville, de la 2e chaufferie biomasse en 2014. 2

39euros, c’est le montant estimé de la réduction d’une facture annuelle de chauffage pour un logement moyen de 70 m2 (soit 20%).

40millions d’euros : le montant de l’investissement nécessaire à la création du projet.