Frissons au Cado

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Entouré des artistes de la maison, Christophe Lidon, metteur en scène et directeur du CADO, a présenté à ses abonnés une future saison pleine de surprises, d’émotions, d’euphorie et de rêve. Un théâtre à la fois populaire et de qualité qui va faire battre les cœurs.

Culture

Frissons au Cado

L’émotion est palpable en ce mardi soir au Théâtre d’Orléans. Le rendez-vous a beau être traditionnel, l’exercice se renouveler chaque année, la présentation de saison du CADO n’en est pas moins à chaque fois surprenante et frissonnante, remplie de mystère et de surprises. Capitaine d’un vaisseau théâtral qui se veut à la fois « attractif, populaire, de qualité et intelligent », Christophe Lidon tient bon la barre de la soirée. Il faut dire que le metteur en scène et directeur du CADO est bien entouré. En partenariat avec le CCNO, une vingtaine de «spect’acteurs» d’un soir, abonnés qui se sont portés volontaires et sont dirigés par le danseur et chorégraphe Simon Feltz, évoluent avec grâce sur la scène de la salle Pierre-Aimé Touchard. Les « danseurs » envahissent le plateau de ce moment hors du temps sur les rythmes jazz d’Alvaro Bello Trio, avec Patricio Lisboa à la contrebasse, Alvaro Bello à la guitare, et Benoist Raffin à la batterie. Le ton est donné. Bien calé dans son siège, le spectateur attend la suite, impatient, il sait qu’il embarque pour un voyage.

L’île des esclaves

Cap sur le premier spectacle, création de la saison de Christophe Lidon, bientôt rejoint sur scène par trois de ses comédiens fétiches : Valérie Alane, Thomas Cousseau et Morgane Lombard, « une troupe familiale » pour porter un texte incroyablement drôle et une critique hautement moderne. Jeu de dupes et des apparences, miroir inversé dans lequel les maîtres deviennent les valets et réciproquement, règlements de compte savoureux… Pas de doute, les acteurs s’amusent et se régalent. « Ce que j’aime avec Marivaux, souligne Thomas Cousseau, c’est qu’il essaie de nous faire entendre que la raison et les sentiments ne peuvent aller l’un sans l’autre. Devenir raisonnable est le seul moyen de devenir grand ! ». Dans ce spectacle virevoltant, l’île utopique se transforme en tribunal où le spectateur peut juger de la réalité des choses et de la culpabilité de chacun.

Du 20 septembre au 1er octobre.

Le voyage de Gulliver

La metteuse en scène Valérie Lesort présente l’un des fleurons de la saison, spectacle qui a remporté un énorme succès à Paris et très difficile à avoir en tournée. Sa patte : emmener le spectateur dans un endroit incroyable où s’entremêlent marionnettes, théâtre noir et corps des acteurs, convoquer l’enfant qui est en nous. « C’est un roman moderne, une critique de la société très drôle. Comme j’avais de vieux rêves de comédies musicales, j’ai rajouté des chansons, de la musique, des rôles féminins aussi. » Un voyage initiatique et philosophique avec de la poésie, de la magie et des marionnettes hybrides originales et inventives. Et puis des lilliputiens dansant le rock, on demande à voir !

Du 8 au 15 décembre.

Albert & Charlie

Une autre pépite de la saison à venir, avec Daniel Russo et Jean-Pierre Lory, en majesté. « Einstein et Chaplin sont un peu comme Starsky et Hutch, sourit Christophe Lidon. On se transforme en petite souris pénétrant dans votre bureau et on apprend que ces deux icônes avaient un lien d’amitié ! » L’histoire est folle, Daniel Russo et Jean-Pierre Lorit apportent à ces deux génies tout à la fois l’humanité et la fragilité, et beaucoup d’humour. « Une intimité se dégage de la pièce qui touche beaucoup les spectateurs », révèle Jean-Pierre Lorit. L’art et la science entremêlés dans une pièce qui va droit au cœur.

Du 18 au 28 janvier.

Bigre

Encore un spectacle au sommet ! « On a couru après pour l’avoir, c’est un spectacle qui nous fait rêver et rire ». Christophe Lidon entame une discussion drôle à souhait avec Agathe L’Huillier, co-auteure et actrice de la pièce de Pierre Guillois. « C’est un spectacle sur la catastrophe, avec trois jeunes qui vivent dans une chambre de bonne qui ratent absolument tout ce qu’ils font. C’est au-delà de l’imaginaire ! ». Pièce sans parole qui voit se succéder sur scène accidents, inondation, explosion, Bigre, entre burlesque, mélo et solitude moderne, est un phénomène qui a voyagé dans le monde entier.

Du 4 au 24 avril.

La légende du saint buveur

Un son de trompette résonne dans l’air. Christophe Malavoy entre au plateau, jouant de l’instrument-- du bugle plus précisément - qu’il a appris pour ce spectacle. Frissons ! L’artiste s’est investi corps et âme dans ce texte de Joseph Roth, qu’il a adapté lui-même et qu’il met en scène et interprète. Sur ce vagabond au grand cœur, ce clochard céleste qui se rêve en homme d’honneur et va défendre jusqu’au bout sa dignité, Christophe Malavoy porte un regard délicat : « son histoire m’a profondément touché, il y a tellement d’humanité, de la poésie aussi. J’ai ajouté des poèmes, notamment d’Apollinaire, de la musique, et j’interprète plusieurs voix, féminines et masculines. Je me suis fondu dans ces personnages. C’est un spectacle qui fait croire à la beauté de la vie et des rencontres, on ressort avec un supplément d’âme ».

Cado +, du 16 au 26 novembre.

Respire

Dernier spectacle, uppercut. La metteuse en scène Panchika Velez lève le voile sur cette proposition lumineuse avec Romane Bohringer. L’histoire : derrière une vitre de la maternité, une nuit durant, une femme tend le fil de la parole pour arrimer à la vie le petit être auquel elle vient de donner naissance et qui ne parvient pas à respirer de manière autonome. « J’ai été happée comme dans un roman policier quand j’ai lu ce texte. Ce monologue qui se transforme en dialogue avec un musicien est surtout un hymne à la vie et Romane y amène toute sa force, sa combativité ». Un moment de théâtre puissant et émouvant, créant une intimité avec le spectateur. Peut-être le fil rouge de cette saison à venir au CADO, de l’ordre de l’intime, de l’intime conviction en tout cas que le théâtre est à sa juste place. Dans le cœur des spectateurs.

Cado +, du 1er au 11 février.

Article : E.Cuchet / Photos : J.Puyo

Pratique

* Infos sur les spectacles de la saison : https://www.cado-orleans.fr/saison-2023-2024/

* Abonnements : https://www.cado-orleans.fr/abonnez-vous/

Abonnement internet

Pour les représentations WEEK-END, souscription de l’abonnement à partir du mardi 13 juin à partir de 10h
Pour les représentations à 15h, souscription de l’abonnement à partir du mercredi 14 juin à partir de 10h
pour les représentations à 19h, souscription de l’abonnement à partir du jeudi 15 juin à partir de 10h
pour les représentations à 20h30, souscription de l’abonnement à partir du vendredi 16 juin à partir de 10h

Abonnement individuel

À l’accueil du CADO
Représentations à 15h et le WEEK-END, souscription de l’abonnement à partir du mardi 6 juin de 10h à 19h
Représentations à 19h, souscription de l’abonnement à partir mercredi 7 juin de 10h à 19h
Représentations à 20h30, souscription de l’abonnement à partir jeudi 8 juin de 10h à 19h

*Réservations, à partir du 13 septembre : https://www.cado-orleans.fr/infos-pratiques/