« Ingres est l’un des plus grands peintres de tous les temps, il est universellement connu, témoigne Mehdi Korchane, responsable des arts graphiques des musées d’Orléans et commissaire de la nouvelle exposition. Mais paradoxalement, personne ne s’est jamais intéressé à sa jeunesse. Ses premières œuvres sont comme passées inaperçues alors qu’elles sont fondamentales pour expliquer la naissance d’un génie ». Une « erreur » de l’histoire réparée par le Musée des beaux-arts d’Orléans qui consacre, jusqu’au 9 janvier 2022, une exposition emplie d’émotions aux années de formation de l’artiste.Retour vers le futur« Ingres avant Ingres, dessiner pour peindre ». Tout est dans le titre. Dans ce nouveau périple artistique tout en douceur et en virtuosité, le Musée des beaux-arts explore les jeunes années de Jean-Auguste-Dominique Ingres, peintre néoclassique français né le 29 août 1780 à Montauban et mort le 14 janvier 1867 à Paris. Prix de Rome en 1801, admirateur de Raphaël et portraitiste hors-pair, il est l’inventeur d’un canon de beauté féminine atypique réalisé avec maestria. Son œuvre maîtresse est « La Grande Odalisque » (1814).Et avant cela ? L’établissement orléanais donne à voir le génie en devenir, le jeune artiste visionnaire, habile dessinateur et adepte de la ligne pure, de son enfance jusqu’à son départ pour Rome, en 1806. Une aventure artistique intérieure mise en regard avec le courant artistique et les artistes de son époque. L’exposition prend pour point de départ deux dessins - et bijoux s’il en est - possédés par le musée : deux portraits d’un personnage mystérieux et visiblement ami, Charles Auguste Simon. On suit alors l’évolution d’un jeune homme à la recherche de son propre style, de sa propre voix intérieure, qui ne veut pas être comme les autres, dessiner ou peindre comme les autres. Au fil de l’exposition, on découvre combien la pratique du dessin chez Ingres est annonciatrice du peintre en devenir, lui qui explore à vif l’art du portrait, du nu, la gravure, la peinture d’histoire, la mythologie…, avec une modernité voire un art consommé de la provocation. Rendue possible grâce à la participation exceptionnelle du musée Ingres Bourdelle, avec le prêt d’une quarantaine de feuilles de l’artiste restaurées pour cette occasion, l’exposition présente soixante-neuf œuvres, dont deux sont inédites et la majorité d’entre elles rarement présentées. Une exploration particulièrement émouvante montrant l’éclosion d’un futur génie au coup de crayon remarquable et à l’esprit brillant, et créant une véritable intimité avec le dessin.Pratique :Musée des beaux-arts, 1, rue Fernand-RabierBilletterie en ligne : https:/billetterie.orleans-metropole.fr ou mail à reservationmusee@orleans-metropole.frHoraires : mardi, mercredi, vendredi de 10h à 18h, jeudi de 10h à 20h, dimanche de 13h à 18hGratuit le 1er dimanche du moisPlein tarif, 6 euros ; tarif réduit, 3 eurosSuivez le musée : https://www.facebook.com/MBAOrleans/Autour de l’exposition :Conférence « Nouveau regard sur la jeunesse d’Ingres » par Mehdi Korchane, commissaire de l’exposition Samedi 27/11 à 15hAteliers adultes« Une œuvre, un atelier ». Découvrez l’exposition autrement au fil d’échanges et d’un atelier de pratique artistique accessible à tous. Jeudi 18/11 à 18h00« Dessiner au musée » avec l’artiste Dominique Garros Samedi 08/01 à 10h (à confirmer)Ateliers enfants & ados« Dessiner au musée » avec l’artiste Dominique Garros Samedi 08/01 à 14h30 (à confirmer)« Mini-atelier » et « Maxi-atelier » intégrés à la programmation des muséesConcertDimanche 05 décembre à 15h (Plus d’informations à venir) Jean Charles Auguste Simon, dit Simon fils, 1806. Crayon de graphite-antimoine Philémon et Baucis recevant Jupiter, vers 1802-1803. Plume et encre noire, plume et encre brune, lavis gris sur traits de graphite Portraits des demoiselles Harvey, vers 1802-1804. Plume et encre grise, lavis gris, pierre noire