Les Eternels du rire

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Réunir les stars de l’humour, qui ont fait rire des générations de spectacteurs dans les cabarets, les cafés-théâtres, les émissions de télévision et les one-man show

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Les Eternels du rire

Jean-Marie Bigard, Didier Gustin, Jean-Yves Lafesse, Roland Magdane, Marc Jolivet… Réunir les stars de l’humour, qui ont fait rire des générations de spectacteurs dans les cabarets, les cafés-théâtres, les émissions de télévision et les one-man show. L’idée des producteurs de RFM Party 80, gros carton dans toute la France par la suite devenu Stars 80, donne aujourd’hui naissance à une tournée de 20 dates exceptionnelles. Et à un passage par le Zénith d’Orléans, le vendredi 31 octobre. Rencontre avec deux figures du show, Smaïn et Popeck, de passage au Cinéma Pathé Loire, il y a quelques jours pour promouvoir Les Eternels du rire.

leseternelsdurire.com

Qu’est-ce qui vous a séduit dans le concept des Eternels du rire ?

Smaïn : C’est une aventure inhabituelle, assez unique. Nous avons chacun nos carrières, nous sommes habitués à faire de l’humour sur scène en solo. Cette tournée de 20 dates est l’occasion de se retrouver tous sur une même scène, de vivre pendant deux heures un moment convivial, et de partager nos univers. C’est une belle parenthèse. L’idée des Eternels du rire est de rassembler sur une soirée les humoristes de renom d’hier qui ont passé le flambeau à la génération d’aujourd’hui. C’est un peu comme les chanteurs qui reviennent chanter leurs plus grands tubes (rire).

A quoi peut-on s’attendre durant le show ?

Smaïn : A tout… Aux sketchs cultes, à des moments inattendus, des improvisations débridées, des surprises, et en fil rouge, la présentation de la soirée par Liane Foly. Avec 11 trublions sur scène, tout ne peut être prévu. L’objectif c’est de mettre le feu. Popeck : Nous sommes tous différents. Chacun va rester dans son style et donner le meilleur de ce qu’il a. Les spectateurs veulent écouter ce qui les a fait rêver pendant des années. Ils viennent pour cela. Si on continue, c’est qu’on a cette chance d’avoir toujours un public, fidèle et demandeur. Il y a une nostalgie des vraies valeurs et c’est beau que les jeunes nous découvrent.
Nous sommes issus d’une génération de comiques qui a fait ses classes dans les cabarets et les cafés-théâtres.
Aujourd’hui, l’époque est différente, c’est l’école de la télévision et d’interne’t qui starifie tout de suite.
Smaïn : Il faut vivre avec son temps. Aujourd’hui, on est dans la fulgurance, l’instantané. Regardez un Max Boublil devenu une star de l’humour grâce à une vidéo sur internet. Ou l’exemple d’un Kev Adams. C’est un constat, pas une critique. Moi dans les années 80, j’ai travaillé pendant 8 ans pour accéder à la notoriété, au succès. Je suis passé par la case café théâtre avec Bouvard, bossant avec les Inconnus notamment, par la case télé. Et il y a 50 ans, c’était encore autre chose.
Les outils sont différents, le talent reste. Nous retrouver tous sur scène, c’est retrouver l’outil fondamental à mon sens, celui où on pratique notre art, c’est-à-dire la scène. On sera vraiment dans le côté showmen.

Quels humoristes actuels appréciez-vous ?

Smaïn : J’aime la sympathie d’un Kev Adams, la qualité d’écriture d’une Florence Foresti. Le Jamel Comedy Club est de très bonne qualité mais parfois joue trop sur le même humour. Aujourd’hui sur le marché du rire, il y a énormément d’artistes. Parfois trop. Peut-être que je me sens déconnecté. Le rire, l’humour, c’est une photographie immédiate de l’actualité. Dans les années 80, ma jeunesse, mon insouciance me connectaient à tout cet univers. Aujourd’hui, avec l’âge, mes préoccupations qui ont changé, je suis un papa, divorcé, je suis passé à autre chose et heureusement me direz-vous ! La société évolue, le rire aussi. L’humoriste a un regard sociologique. On voit beaucoup d’humour agressif aujourd’hui, de rire méchant avec lequel on se moque, on casse, on tape sur les autres, ce qu’on appelle le troll. C’est l’époque qui veut cela. Je pense que demain, avec la génération à venir, on va revenir à la poésie, plus de profondeur dans l’écriture, d’authenticité.

Propos recueillis par Emilie Cuchet