L’Odyssée d’Onie Jackson et Guillaume Garrié

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Les deux artistes et copains d’atelier orléanais Onie et Guillaume Garrié présentent leur version de l’Odyssée d’Homère à la Talk Gallery à Paris, jusqu’en août. Une épopée artistique pleine de souffle.

Culture

L’Odyssée d’Onie Jackson et Guillaume Garrié

Odyssée. Derrière ce projet frissonnant, une belle histoire d'amitié, et d'amour de l'art… 
Onie Jackson et Guillaume Charrié (photo ci-dessus / J Puyo), artistes « purs produits locaux », s'associent pour présenter une très belle exposition à Paris, à la Talk Gallery, baptisée Odyssée. Dans cette épopée flamboyante, les deux complices qui partagent un atelier à Oulan Bator, en plein cœur du quartier des Carmes, revisitent avec des peintures, mais aussi des sculptures, dessins, eaux- fortes et une céramique, le poème fondateur  de la mythologie grecque et les croyances autour de la création du monde. Une quête artistique flamboyante qui célèbre des décennies d'amitié et de complicité. 

L’art est le plus court chemin d’un homme à un autre

Onie et Guillaume se sont connus dans les années 90 sur les bancs de l’école… de la rue où ils pratiquaient le graffiti, alors courant émergent et underground. Ensemble, ils participent à l'aventure de la Galerie Wall, fondée avec  Toma Vuille et Kamel Sali, en 2003. Ce lieu mythique orléanais verra passer des street artistes comme Alex One, l’Atlas, KRSN, Sun7, Supakitch, C215, Koralie, OMW, Akroe… Clap de fin en 2008, chacun, pour faire bouillir la marmite, repart à ses activités dans le graphisme et la communication, autre point commun entre les deux hommes. Ils en profitent pour développer leur propre voix artistique, leur propre style, Onie donnant vie à des compositions picturales où la représentation des corps tient une place essentielle et Guillaume explorant le numérique avant de revenir à ses premières amours pour la peinture et la sculpture, dans lesquels le corps humain, démembré, fragmenté, recréé, est au cœur de ses œuvres.

Qui ne tente rien n’a rien… En 2015-2016, les deux amis décident d’être artistes à temps complet, de tout lâcher pour cette liberté qui n’a pas de prix. « Aujourd’hui, c’est notre métier, sourit Guillaume. On est artistes ! Mais on n’a rien sans rien, on produit beaucoup, on bosse beaucoup ». Inspirés, pleins d’énergie et d’envie, les deux électrons libres réalisent des expositions chacun de leur côté, entrent dans des galeries, peaufinent leur art, évoluent, mûrissent… Jusqu’à ce projet dans une galerie parisienne, au printemps 2021.

Heureux qui comme Ulysse

« On a déjà fait des expositions ensemble mais c’est la première fois qu’on a un fil rouge, l’Odyssée d’Homère, esquisse Onie. On revisite la mythologie grecque, où il y a tellement d’histoires à raconter, de personnages, que cela laisse libre court à notre créativité. » Une manière aussi de marcher dans les pas des grands maîtres, Picasso, Chagall, Cézanne, qui eux aussi ont donné leur version de la culture grecque antique. « On s’inscrit dans cette ligne, on continue à écrire l’histoire de l’art », s’amusent les deux complices. Pour cette exposition dans une galerie parisienne, le binôme a créé une pièce maîtresse géante à quatre mains (2 mètres sur 4 mètres) et signé des toiles mettant en scène Circé, Ulysse, Télémaque, Pénélope, revisitant des légendes et des mythes avec une poésie et une ironie foudroyantes, la patte des deux trublions. En plus, ils ont fait appel à des talents locaux pour montrer d’autres mediums : Laurent Gorecki qui a enseigné ses secrets pour la sculpture de bronze et de laiton à Guillaume Garrié, Jacques Robak qui a transmis son savoir sur les eaux-fortes à Onie, ce dernier ayant également travaillé avec le sculpteur Michael Buckley pour réaliser une céramique. « On avance tous ensemble, cela donne une émulation, une énergie, la rencontre avec les autres est un moteur », explique Guillaume. Une belle fierté pour Orléans qui voit ses talents reconnus à Paris. L’exposition se tient jusqu’au 2 août à la Talk Gallery, située au cœur du Marché Dauphine, un lieu hétéroclite et vivant dans le Marché aux Puces de la capitale qui sied bien au travail de nos artistes orléanais.

Guillaume fait le Mur

Guillaume Garrié vient de signer le dernier MUR Orléans, la 36e fresque de cette autre épopée visuelle, visible sur une façade du cinéma Les Carmes jusqu’en juillet. Une fresque colorée avec des personnages fantasmagoriques, emprunte d’une douce folie poétique. « Cela s’est fait très vite et j’ai cherché une idée, raconte Guillaume. J’ai pensé à cette toile que j’avais réalisée pour une galerie à Bratislava, La Fleuriste. Cela m’a inspiré, c’est à l’ordre du jour, l’idée du printemps où les choses renaissent et où nous commençons à être déconfinés petit à petit. J’ai donc proposé une variante sur le Mur, avec ces personnages sans expression, statiques, figés, en attente comme statufiés, mais réhaussés par des couleurs fortes comme le jaune qui figure l’espoir, et le rouge. J’ai eu des retours très positifs des gens dans la rue et sur les réseaux sociaux. Cela met du baume au cœur. Et quand tu rends accessible l’art comme cela dans la rue, tu vois comme les gens sont contents, cela crée du lien social. » A noter qu’Onie a lui aussi participé à l’aventure du MUR Orléans et réalisé sa propre fresque, en juin 2017. Pas de doute, ces deux-là se sont bien trouvés et sont dans le secret des dieux !

https://www.facebook.com/lemurorleans/

Infos pratiques

Talk Gallery – Marché dauphine – Paris/St-Ouen

Odyssée, exposition jusqu’au 2 août

www.talk-gallery.com

Horaires d’ouverture : tous les samedis, dimanches et lundis de 10h à 19h. Tous les mardis, mercredis, jeudis et vendredis exclusivement sur rendez-vous.