Moment d’évasion sous les serres municipales

Publiée le

Dans chaque plante ornant les massifs et les jardinières de la ville se cache le savoir-faire des jardiniers municipaux. Ils cultivent leur art au centre de production horticole d’où proviennent les décors floraux des prochaines Fêtes de Jeanne d’Arc.

Environnement

Moment d’évasion sous les serres municipales

Le saviez-vous ? L’ornementation florale que vous vous apprêtez à découvrir durant les fêtes de Jeanne d’Arc est produite à quelques encablures du centre-ville, dans les serres de la Ville d’Orléans, situées à Saint-Denis en Val. Un lieu où le savoir-faire rivalise avec la créativité de jardiniers passionnés, où, à l’instar de la mode, s’épanouissent les collections florales qui donneront le ton de la saison, dans toute la ville.

L’arrivée du printemps est toujours un événement pour le centre de production horticole. D’ailleurs, cette année, le public était invité à découvrir l’envers du décor de la production végétale et florale, à l’occasion de portes ouvertes, les 2 et 3 avril. « C’est un lieu assez méconnu des habitants, constate Jean-Paul Imbault, adjoint au maire délégué à la Ville-Jardin, à la Biodiversité, aux Manifestations et filières horticoles, et pourtant on y cultive et on y crée des choses merveilleuses. On y produit des milliers de plantes chaque année. »

Un lieu de biodiversité riche

Sur 3.58 hectares et 6 340 m2 de serres, plantes vertes, fleuries ou bien potagères, arbres fruitiers et arbustes témoignent de la grande variété de végétaux produits ici, depuis 1993. Quelque 180 000 plantes sont ainsi cultivées et stockées, avant de rejoindre les massifs, les bacs, les pots et les jardins de la ville ; on dénombre 1 300 contenants (bacs, pots) répartis dans la ville dont 300 sont présents de manière permanente sur l’espace public et 1 000 en rotation selon les temps forts de l’année. Le lieu est géré par Audrey Hanquet, référente production florale, et Joël Beauvallet, chef d’équipe production florale, avec une dizaine de jardiniers. « Notre rôle, indique Audrey Hanquet, est de produire ou de commander l’ensemble des variétés nécessaires pour alimenter les décors végétaux de la ville, extérieurs et même intérieurs. »

La production du décor floral des Fêtes de Jeanne d’Arc est très exigeante ; pour cela, l’équipe reçoit le renfort d’autres jardiniers de la ville durant cette période. Un travail dense et méticuleux lorsqu’on sait que ce fleurissement exceptionnel repose sur pas moins de deux-cents pots, ainsi qu’une multitude de fleurs coupées pour agrémenter les intérieurs et/ou extérieurs de la Maison Jeanne d’Arc, de l’Hôtel Groslot, de la Cathédrale Sainte-Croix, et bien sûr, la statue Jeanne d’Arc.

Des décorations florales travaillées

Les couleurs de l’ensemble des productions florales sont choisies plusieurs mois auparavant, afin de pouvoir passer commande des variétés et des plants nécessaires. Des tonalités harmonieuses, en lien avec l’histoire et le personnage de Jeanne d’Arc ; cette année, le choix s’est porté sur le rose, le blanc, le jaune et le gris, avec notamment l’hortensia emblématique des fêtes de Jeanne d’Arc. Pour que les plantes atteignent l’acmé, du 29 avril au 8 mai, une technique particulière est employée : le forçage. Il s’agit d’une technique de culture qui vise à faire pousser les plantes en dehors de leur période habituelle de croissance en jouant avec l’intensité de la lumière et la chaleur. Pour cela, le travail des plantes est amorcé depuis janvier.

L’esthétique et l’harmonie ne sont pas les seuls critères entrant en ligne de compte ; la pérennité des variétés et l’entretien qu’elles requièrent le sont également. « La nature est, par définition, très compliquée, rappelle Jean-Paul Imbault, mais c’est un terrain de jeu aux ressources inépuisables. Lorsqu’on choisit une association de plantes pour embellir la ville, tout doit être étudié, de sa taille à son époque de floraison, en passant par son aspect et ses nuances de couleur. » « Pour entretenir les plantes, ajoute Joël Beauvallet, nous utilisons des insectes, du purin ou des produits écologiques, comme l’huile. Cela nous permet de protéger les plantes et les soigner des maladies. »

Le centre de production horticole s’active ainsi toute l’année pour produire les centaines de variétés de plantes qui participeront ici au décor d’un massif, là à l’agrémentation de bâtiments municipaux. Les tableaux se succèdent : après les Fêtes de Jeanne d’Arc vient le décor estival « pimpé » de bleu et de quelques touches d’orange, puis l’automne avec sa dominante de chrysanthèmes et l’hiver, intimement lié aux sapins. Cette production est complétée par les arbres et les arbustes, qui ne sont pas produits sur place mais commandés par le centre. Et le centre horticole nous réserve des surprises. Cet été, ouvrez l’oeil dans la cour de l’hôtel Groslot ! Un petit indice, il y aura du rouge et des petits points.