Nouvelle gouvernance

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Deux mois à peine se sont écoulés depuis les élections municipales et communautaires, et voici que s’engage le rapprochement des structures de la ville d’Orléans et de l’agglomération Orléans Val de Loire.

Mairie - citoyenneté

Nouvelle gouvernance

Dans son discours d’investiture, Serge Grouard, maire d’Orléans, avait annoncé la mise en oeuvre de cette nouvelle gouvernance, appelant au passage l’ensemble des communes de l’agglomération à rejoindre le mouvement. Aujourd’hui, le processus est lancé. Explications.

Pourquoi s’engager dans cette démarche ?

« Nous allons vivre un grand chambardement dans les mois et les années qui viennent, explique Serge Grouard, avec d’une part, le désengagement important de l’État, et d’autre part, l’évolution annoncée des départements et des régions. » « Pour les communes et les intercommunalités, tout ceci change considérablement la donne. Recourir à l’impôt, on s’y refuse ; augmenter la dette serait irresponsable. La solution est donc de s’unir pour mieux gérer l’argent public, économiser et nous renforcer afin que, à terme, la situation de l’Orléanais ne puisse être contestée ou mise à mal. »

La loi du 16 décembre 2010 a, en outre, systématisé la réflexion sur les possibilités de mutualisation au sein des intercommunalités. « Il n’est pas obligatoire de tout mutualiser, précise Charles-Éric Lemaignen, mais ce sera un des critères dans l’affectation, déjà en baisse, des dotations de l’État ! Et on peut s’attendre aussi à une péréquation (1) qui fera peser un peu plus l’effort sur les collectivités dites “riches”. Cette mutualisation est donc fondamentale. »

Quand démarre cet ambitieux chantier ?

Dès maintenant, avec la nomination de Bertrand Langlet en tant que directeur général des services de la ville d’Orléans et de l’Agglomération. Les deux collectivités vont également “partager” le directeur de cabinet, Philippe Fromenteaud, et la direction de la Communication. À noter que plusieurs services, dont celui des Finances, fonctionnent sur ce mode depuis plusieurs années.

Élaboré dans le courant du 2e semestre 2014, le projet de territoire de l’agglomération établira un “pack” financier et fiscal entre les 22 communes et l’AgglO, ainsi que le schéma de mutualisation qui est le moyen de réaliser ce projet le plus efficacement possible. La création d’une direction générale des services commune est, évidemment, un signal fort. Mais l’opération « va bien au-delà d’un “simple” rapprochement de deux organigrammes, insiste Serge Grouard. Il s’agit de préparer la Communauté urbaine de 2017 en réalisant la mutualisation la plus large possible et dans le respect des agents, c’est fondamental. Je le redis, il nous faut nous adapter et anticiper pour que, à terme, nous soyons parfaitement organisés et plus forts pour faire gagner le territoire orléanais ». Jacques Martinet, maire de Saint-Denis-en-Val et vice-président d’AgglO pour l’aménagement économique, partage cet avis : « Si on avance sur cette ambition commune, on sera plus performant en investissement sur le développement économique. Tout cela, c’est de l’emploi, observe-t-il. Aujourd’hui, le tempo est donné, à nous de nous adapter à ces nouvelles habitudes. » D’ailleurs, un groupement comprenant l’AgglO vient de se créer pour soutenir et favoriser le développement économique du territoire du Loiret.

Agglo

Cette voie est-elle incontournable ?

Ne pas s’engager c’est « risquer de ne plus pouvoir financer nos politiques publiques, résume Serge Grouard. Si l’on n’opère pas ce mouvement pour être plus réactif, plus efficace et plus fort, on ne jouera pas à parité avec les autres grandes métropoles ! La concurrence des territoires est une réalité et elle s’est même exacerbée. On a un défi très conséquent à relever, on l’anticipe pour se positionner en pole position ». « Nous sommes pressés pour toutes les raisons évoquées plus haut, ajoute le maire d’Orléans, mais on ne doit pas non plus être dans la précipitation car la mécanique est complexe. La méthode et la rigueur vont être déterminantes pour réussir. »

Cette organisation nouvelle génèrera-t-elle des économies ?

Il est encore trop tôt pour les quantifier mais, comme le rapporte Muriel Sauvegrain, adjointe au maire d’Orléans et vice-présidente d’AgglO pour les ressources humaines, « les groupements de commandes nous ont, par exemple, permis de faire des économies sur nos factures de téléphone, à la Mairie, à l’AgglO et dans les communes qui participent à cette démarche. C’est de cette manière, très concrète, que l’on peut dépenser moins tout en rendant le meilleur service aux habitants. »

A. di Tommaso

Péréquation (1) : mécanisme de redistribution visant à réduire les écarts de richesses entre les différentes collectivités territoriales et tendre vers plus d’égalité.

L’union fait la force...

Dans cette démarche de mutualisation des moyens et des compétences, un groupement d’intérêt public vient de se former avec l’objectif de développer et de coordonner l’action de ses membres en faveur du développement économique du Loiret. « Loire & Orléans éco » – c’est son nom – compte 5 membres fondateurs : le conseil général du Loiret, la communauté d’agglomération Orléans Val de Loire, la Chambre de commerce et d’industrie du Loiret, l’Agence de développement économique du Loiret et l’Union des entreprises du Loiret. Dans un premier temps, le groupement va s’installer à la Maison des entreprises, avant de rejoindre le site Citevolia, dans le nouveau quartier Dessaux, à l’horizon 2017.
Infos sur www.loire-et-orleans.fr