Rebondissement dans l’exposition Velázquez  

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Actualité brûlante du côté du Musée des beaux-arts qui a permis la redécouverte d’un tableau qui pourrait être attribué à Velázquez et compléter sa série mythique des apôtres.  

Culture

Rebondissement dans l’exposition Velázquez  

Absolument incroyable ! Dès le départ, la nouvelle exposition du Musée des beaux-arts « Dans la poussière de Séville… sur les traces du Saint Thomas de Velázquez », programmée jusqu’au 14 novembre, a été présentée comme une véritable enquête dans l’histoire de l’art, pleine de mystères et de questionnements, de pistes à explorer. « Le but de l’exposition est d’ouvrir une porte, de rendre compte des hypothèses du passé, du présent et du futur aussi », nous prévenait Corentin Dury le commissaire de l’exposition passionné par le sujet et lancé dans une quête effrénée.  

A travers cette exposition inédite et exaltante, le musée orléanais met en lumière les trois apôtres peints de la main du grand maître pendant sa période sévillane (1599-1623), le Saint Thomas (Orléans), le Saint Paul (Barcelone) et le fragment d’apôtre (Séville) et instaure un dialogue entre eux. Au fil du parcours, le visiteur suit comme une enquête la découverte du chef d’œuvre orléanais, son attribution et ses différentes péripéties, l’infrarouge et les radiographies qui permettent de percer ses secrets, et son rapprochement avec des tableaux de l’époque.

L’exposition se conclut même par un nouveau mystère, la redécouverte récente d’un tableau inédit, un Saint Philippe que le spécialiste Longhi signale comme une toile probable de Velázquez. Tout est ouvert : libre à chacun, spécialistes comme amateurs, de se faire son œil et son opinion.  Mais il y a plus incroyable encore…

Sur les traces des apôtres de Velázquez  

Car l’histoire continue de s’écrire sous nos yeux ébahis. Un Velázquez peut en cacher un autre, et une nouvelle œuvre s’invite dans l’exposition. De l’ombre à la lumière...  

« Nous sommes toujours partis du principe que nous ne connaissons que trois tableaux dans la série des Apostolados de Velázquez, raconte Corentin Dury. Ce sont ceux que nous présentons au musée, tout le monde s’entend à leur sujet. Or, dans un Apostolado (une série d’apôtres), il y a douze portraits d’apôtres, auxquels s’ajoute un portrait du Christ et un de Saint Paul. Et jusqu’ici, nous n’en avions aucune trace… » Où sont donc passés les autres tableaux de Velázquez et, d’ailleurs, le maître a-t’il terminé sa série et peint tous les autres portraits ? L’enquête est ouverte et passionné les commissaires d’exposition zélés et autres amateurs d’art du monde entier. L’histoire de l’art appelant sans cesse de nouveaux rebondissements, un élément de réponse pourrait nous avoir été révélé ces jours-ci…

« Grâce à l’exposition, des images liées à l’Apostolado du jeune Velázquez ont commencé à circuler au mois de juin et un marchand a signalé au spécialiste Guillaume Kientz l’existence d’un tableau chez Christie’s Londres dans les années 90, dont les proportions et le style semblaient très proches des apôtres peints par l’artiste. » Après moultes recherches et péripéties, Guillaume Kientz a pu retrouver cette mystérieuse toile chez un particulier qui n’avait pas idée du possible trésor qu’il avait entre les mains.

Une redécouverte quasi miraculeuse

Il s’agit d’un Saint Simon dit Zélotes, l’un des quatre demi-frères de Jésus, figuré assis à mi-corps comme les autres apôtres de Velázquez mais dans un format plus réduit lié à une réduction du format de l’œuvre. Le tableau a pu être analysé grâce à des infrarouges et une radiographie et de nombreux points communs ont été trouvés avec les œuvres du jeune Velázquez. Guillaume Kientz s’apprête à faire paraître un article très important dans une grande revue d’art suggérant d’attribuer ce nouveau tableau à Velazquez et son atelier, « voyant dans cette œuvre une nouvelle pièce manquante au puzzle de l’Apostolado… »

Ce Saint Simon arrive au Musée des beaux-arts vendredi 2 juillet pour se confronter aux toiles du grand maître et que se poursuivent les investigations. Les spécialistes vont pouvoir travailler sur les peintures et mener des comparaisons et le public pourra assister à cet épisode haletant. A vous de mener votre enquête : ce tableau inédit émergé du néant fait-il partie de la série grandiose du jeune Velázquez ? Nul doute que les révélations ne sont pas terminées et que cette quête du graal artistique réserve encore bien des surprises.

« Dans la poussière de Séville... sur les traces du Saint Thomas de Velázquez » : exposition-dossier jusqu’au 14 novembre

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