Soirées performances : violoncelles au lycée

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Dernier volet des Soirées performances - 11e édition, non pas au Théâtre d'Orléans comme les spectacles précédents, mais au Lycée Jean Zay. Pour amener un art essentiel auprès de jeunes qui en manquent cruellement ces temps-ci. 

Culture

Soirées performances : violoncelles au lycée

Plus que jamais, les artistes ont besoin de soutien, de jouer leurs spectacles, de pratiquer leurs musiques, de répéter leurs créations, de cultiver leur imagination... Et les jeunes, quant à eux, sont privés de lieux culturels, d'ateliers et d'échappatoires artistiques et souvent aussi de liens sociaux. 

La Scène nationale d'Orléans a fait le choix d'amener l'art au lycée en s'associant au Lycée Jean Zay et en délocalisant le dernier spectacle des Soirées performancesWe need to talk / Il faut qu'on parle.

Les violoncellistes Noémi Boutin et Matthew Sharp ont ainsi été invités à rencontrer des élèves et leur professeur de musique très heureux pour eux de cette parenthèse enchantée hors du temps et de notre réalité actuelle. Un moment chargé d'émotions, placé sous le signe du partage ! Le duo passionné a présenté un film musical réalisé pendant la pandémie, avant un temps d'échange dynamique avec les élèves de seconde d'option musique, de première et de terminale spécialité musique (viendront l’après-midi les élèves de première section internationale Anglais). Un concert live interactif, duo duel rempli d'humour, a clos l'intermède. 

Performance visuelle et instrumentale franco-anglaise, We need to talk / Il faut qu’on parleest le fruit de la rencontre entre deux pays et quatre artistes. Il y a la rencontre entre Noémi Boutin, prodige du violoncelle et chantre d’une création aussi bigarrée qu’exigeante, et Matthew Sharp, virevoltant anglais, violoncelliste, baryton, acteur ou encore metteur en scène. « C’était un saut dans le vide, sourit la jeune femme, on ne se connaissait pas du tout et on allait faire un projet ensemble ». De leur complicité immédiate, naît un spectacle hybride sans frontières pour lequel il est fait appel à deux compositeurs, le français Frédéric Pattar et l'écossaise Laura Bowler qui composent deux pièces à partir de textes de Simone de Beauvoir, William Shakespeare, William Blake, Arthur Rimbaud, ou encore Gertrude Stein. « L'occasion d'explorer les langues, l’histoire et la politique, le rapport entre hommes et femmes, mais aussi la relation que chacun entretient avec son instrument et sa propre voix », dixit le duo. Découle de cet ouvrage à huit mains une joute musicale, à la fois poétique et théâtrale, drôle et piquante, prétexte à parler ensuite avec les jeunes du Brexit comme de poésie, de théâtre, de musique (« classique ou contemporaine, de musique tout simplement », Noémi n’aime pas mettre la musique dans des cases). 

La principale du Lycée Jean Zay a remercié les artistes de leur venue et a qualifié leur présence d’essentielle ! Une manière de rappeler aux artistes combien on les aime et combien ils comptent dans nos vies, nous permettant de nous élever, de rêver, de penser…