Emouvantes, tendres et poétiques. Les huit sculptures de Stratos exposées en six lieux de la ville (place de la Nouvelle-Orléans, place Charles-de-Gaulle, place de l’Etape, place Sainte-Croix, quai du Roi et au jardin des Plantes), depuis le 18 juin, ont rencontré leur public à Orléans. Il faut dire qu’un peu de douceur dans ce monde de brut, cela fait du bien par les temps qui courent.Venu spécialement d’Avignon, Charles Stratos a pu admirer ses sculptures au cours d’une balade artistique en présence de Serge Grouard, Maire d’Orléans, de William Chancerelle, adjoint au maire en charge de la culture et de l’événementiel, de Corine Parayre, adjointe au maire en charge des quartiers Nord, et d’artistes locaux notamment de l’association Couleur Vinaigre. « On est sur une première avec ce parcours de sculptures en extérieur, a souligné Serge Grouard. L’objectif est d’amener la culture et la vie artistique dans la ville, au cœur de l’espace public et pas seulement dans les lieux culturels classiques. C’est une manière de toucher des publics qui n’ont jamais poussé les portes des musées. » Autre cheval de bataille : avec la pandémie, le monde culturel a beaucoup souffert et les artistes plasticiens ont été frappés de plein fouet par cette crise sanitaire sans précédent. « Un peintre, un sculpteur a besoin qu’on achète ses œuvres pour vivre, que son travail soit vu et reconnu, insiste Serge Grouard. Avec cette exposition sur l’espace public, on permet que beaucoup de gens voient le travail d’un artiste à qui on verse une rémunération. On fera également l’acquisition d’une de ses œuvres. » Un soutien aux artistes plasticiens et à la création primordial. Un autre projet d’exposition dans l’espace public suivra cet automne. « C’est une opération qui nous tient à cœur et qui va s’inscrire dans la durée. »Comme ses sculptures, Charles Stratos dégage une grande émotion et une vraie simplicité. D’emblée, c’est un personnage qui inspire la sympathie, jamais à court d’anecdotes, d’une histoire à partager. Il est ému de découvrir ses œuvres dans la ville et parle de son inspiration au fil de la pérégrination. Place de l’Etape, sa sculpture faisant la part belle à la musique fait écho au Conservatoire dans un beau dialogue, tout en harmonie. On apprend ainsi que l’artiste joue aussi de la musique et l’on comprend mieux pourquoi il aime tant sculpter des violons, pourquoi on pourrait presque entendre ses personnages aux formes arrondies et douces jouer du Bach ou du Beethoven.Ses sculptures en inox, « un matériau terrien utilisé par quelqu’un qui vient d’une autre galaxie », sont surtout reconnaissables entre toutes, l’artiste a sa patte. « J’ai une formation d’architecte et j’ai commencé par réaliser des tableaux, confie Stratos devant sa sculpture située Place Sainte-Croix. Mes premières sculptures avaient des formes géométriques, puis j’ai cherché ma propre écriture. Je voulais être différent ». D’où ses personnages oniriques et poétiques, sans bras ni pieds, mais aux corps ronds et rassurants et aux visages expressifs qui embrassent le monde. Le regard d’un enfant en direction de sa mère. C’est cette expression et cette émotion qui font la différence.Place de Gaulle, face à « La leçon » où cette maman donne un cours à son enfant, Stratos nous parle des éléphants qu’il peint depuis l’an dernier suite à un choc reçu au cœur en découvrant un reportage sur des éléphants célébrant leurs morts. Multifacette, généreux, Stratos n’a pas fini de nous surprendre.Orléans accueille 8 œuvres de l’artiste Stratos, jusqu’au 6 septembre 2021 en 6 lieux de la ville : place de la Nouvelle-Orléans, place Charles-de-Gaulle, place de l’Etape, place Sainte-Croix, quai du Roi et au jardin des Plantes.