Exposition Roger Toulouse

Une exposition-événement au musée des Beaux-Arts, du 11 septembre au 11 janvier, à la découverte de l’oeuvre picturale de l’Orléanais Roger Toulouse

L'exposition

Une immersion dans la vie et l’oeuvre d’un artiste né et mort à Orléans, qui y passa toute sa vie malgré l’appel du pied des salons cossus parisiens et des galeries américaines. Loin des fastes et des sirènes du marché de l’art, pour être au plus près de sa création. À l’occasion du 20e anniversaire de la disparition du Créateur orléanais, le musée des Beaux-Arts, en collaboration avec l’association Les Amis de Roger Toulouse, consacre une exposition aux 25 premières années de ses peintures et dessins (1933-1957).

Un parcours au milieu de 130 oeuvres, enrichi de publications, de croquis et de carnets, pour mieux capter l’effervescence artistique de cet homme réservé, pudique et discret, peintre – puis sculpteur, illustrateur et poète – refusant les étiquettes. La plongée artistique au coeur du musée évoque les différentes périodes picturales de Toulouse, depuis ses années de formation jusqu’à la veille de sa période dite « des triangles ».

Les débuts, 1933-1944

Dans ses jeunes années, Roger Toulouse est inspiré par le cubisme et les formes géométriques simples. Ses premiers tableaux, peints à 15 ans, et les suivants font référence au travail de Kandinsky. L’influence abstraite est laissée de côté à mesure que le jeune garçon se cherche, étudie à l’école des beaux-arts d’Orléans, puis installe un atelier de peinture avec son frère Jean, en autodidactes. Ses compositions en viennent à se rapprocher du surréalisme (Le Caveau, Les Fleurs). Le décès de Jean, en 1935, le marque profondément. Conscient du temps qui passe, du temps qui reste, l’artiste va s’acharner à créer tous les jours. En 1937, une rencontre déterminante avec Max Jacob change le cours de sa vie. Le poète lui présente ses amis, Marcel Béalu, les poètes de l’école de Rochefort, René Guy Cadou, Jean Rousselot, puis Jean Cocteau, Picasso, le marchand d’art Daniel-Henry Kahnweiler…

C’est le début de la reconnaissance. La même année, la mécène Gertrude Stein lui achète plusieurs oeuvres directement envoyées aux États-Unis. En 1939, Toulouse réalise une série de portraits très colorés comme Le Jeune Homme au foulard rouge. Les expositions se succèdent jusqu’à la déclaration de guerre.

L’après-guerre, 1945-1948

Après les horreurs de la guerre, la pénombre, vient le temps de la lumière, des nouvelles espérances, de la sérénité. S’ouvre pour l’artiste une période expressionniste très colorée. Des jets de couleurs jaillissent sur ses toiles, natures mortes et portraits aux yeux pénétrants. Comme dans Le Jeune Homme à la médaille, au regard à la fois attirant et dérangeant. Même si son oeuvre s’expose dans le monde entier, l’artiste prend un poste de professeur de dessin et d’arts plastiques à l’École normale d’instituteurs, en 1947 à Orléans.

Table de repasseuse, 1947
Table de repasseuse, 1947

Symbolisme, 1949-1955

Les jaillissements expressionnistes et colorés se sont envolés, son trait s’allège. Frappé par la déshumanisation, l’industrialisation, l’artiste entre dans une période symboliste, dépeint la réalité de la condition humaine, l’évolution vers un monde sans âme, sans rêve. Sa palette fait appel à des couleurs moins soutenues, plus sourdes, des éléments naturalistes (lézards, crapauds, poissons, potences, couteaux plantés dans une couronne de pain) à consonance mystique. Alors que son oeuvre est représentée dans le monde entier, Roger Toulouse se « replie » totalement sur Orléans – fuyant les galeristes qui cherchent à influencer sa peinture – dans son nouvel atelier qui donne sur la Loire. Au risque de l’oubli, il crée, loin des écoles, des chapelles, des modes.

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Nu aux livres, 1950

Vers la maturité, 1955-1958

Dans les années 1950, transparaît ce qui va plus tard régner en maître dans l’oeuvre graphique de Roger Toulouse, les triangles. S’éloignant du réalisme, il introduit peu à peu des triangles et des losanges dans ses toiles. À l’image de Hommage à Beethoven ou L’Homme à l’oiseau qui ouvre cette période (1957-1972), avant une ultime évolution vers un style plus géométrique et une passion pour le métal et la sculpture (1973-1994). Humble, libre, le créateur ne recherchera jamais la notoriété, la reconnaissance, et cherchera au contraire à développer son style personnel, refusant d’être étiqueté tout au long de sa vie

expo-roger-toulouse001Max Jacob, Marcel Béalu, au premier plan, Roger et Marguerite Toulouse.

Emilie Cuchet

Pratique

 

Musée des Beaux-Arts
1 rue Fernand Rabier
45000 Orléans
Ouvert tous les jours (sauf lundi) : 10h - 18h.
Fermé les 1er et 11 novembre
02 38 79 21 55

Roger Toulouse, les 25 premières années. Peintures et dessins (1933-1957) du 11 septembre au 11 janvier