Viento Filoso del Surà la MAM d'Orléans!

Le CollectifLes Survenu.e.s (anct. L'Imprévu.e) présente les 40 premières minutes de sa première création française, Viento Filoso del Surà la Maison des Arts et de la Musique d'Orléans ce 22 février à 16h. La présentation sera suivie d'un dialogue avec l'équipe artistique sur la création internationale, l'écriture contemporaine et le rapport à l'histoire et à la langue dans le spectacle vivant.
Viento Filoso del Sur est un seul-en-scène en espagnol surtitré qui nous raconte le mythe moderne d'une femme : Ixchel. Cette « petite vieille » nous embarque dans la tempête de son désir de liberté, à l'écoute d'autres voix plus anciennes encore – femmes anonymes et révolutionnaires que l'histoire a oubliées. Tourmentée par cet écho bien présent, elle part à la recherche de sa propre révolution en brisant la linéarité supposée du temps.
L'actrice autrice, seule sur le plateau, incarne une tornade de personnages hauts en couleur et nous fait voyager dans son univers, une Argentine à moitié rêvée, à moitié vécue. Son imaginaire, enrichi par un long travail d'archives sur les premières prises de parole publique des femmes de son pays, résonne aujourd'hui à la MAM d'Orléans et nous fait découvrir un monde à priori lointain que nous avons pourtant peut-être tous en partage.
Le CollectifLes Survenu.e.s (anct. L'Imprévu.e) a été créé en janvier 2021 par deux anciens membres du Workcenter of Jerzy Grotowski and Thomas Richards, centre de recherche créé par Grotowski et aujourd'hui intégré au Théâtre National de Toscane (Italie) et une actrice professionnelle de Buenos Aires (Argentine), tous nouvellement arrivés en France.
Il est soutenu par le 108 – Maison de Bourgogne, le 37e Parallèle, l'Institut Français à Barcelone et la Nau Ivanow à Barcelone.

Note d'intention du CollectifLes Survenu.e.s

Viento Filoso del Sur est pour nous l'occasion d'une première création collective et profondément internationale (nous venons d'Argentine, de Colombie, de France, d'Italie). La pièce se présente sous la forme d'un seul-en-scène politique et ludique sur les fictions perpétuelles que nous nous racontons, qu'elles se basent sur des souvenirs, des désirs ou des rêves, et qui finissent toujours par définir notre identité politique, artistique, de genre, etc. En s'inspirant du théâtre d'autofiction et du réalisme magique sud-américain, la pièce se crée dans le chevauchement entre des souvenirs de la vie de l'actrice autrice, des fictions narratives, des utopies politiques et des témoignages de femmes socialistes et révolutionnaires d'Argentines du début du siècle. L'écriture de l'actrice vise ainsi à explorer en profondeur les possibilités de jeu et les transformations qui s'y trouvent, donnant vie à une série de personnages, réalistes ou fantastiques.
Dans Viento Filoso del Sur, nous partons donc d'un double présupposé : celui tout d'abord selon lequel chacun de nos mouvements d'émancipation, individuels ou collectifs, se fonde sur un désir toujours renouvelé vers un ailleurs et une utopie que l'on voudrait vivre dès aujourd'hui ; et celui selon lequel ce désir est sans cesse informé, de manière parfois invisible, par l'écho des vies qui nous ont précédés.
À l'écoute de ces voix passées qui arrivent comme le vent ou comme la tempête, notre protagoniste, une « petite vieille » dénommé Ixchel, s'interrogera sur son désir de révolution, ses propres fictions identitaires et sur les possibilités qui lui restent alors que sa vie touche à sa fin. La tragédie ludique du personnage auquel nous donnons vie ira donc à la recherche d'un sens possible pour son histoire, allant d'un rêve à une révolution, d'une révolution à une fiction et, qui sait, peut-être d'une fiction à une véritable libération.
À travers cette interrogation sur le sens que la fiction peut avoir pour nous autres aujourd'hui dans notre désir d'émancipation, c'est peut-être « l'utopie de l'humain » qui se dévoilera, celle qui n'est pas l'horizon d'un avenir, mais la profondeur d'un présent sans cesse questionné.

Qui sommes-nous?

Le Collectif Les Survenu.e.s est un nouveau collectif international et professionnel du Centre-Val de Loire qui réunit des artistes de cultures et d'horizons divers. Il est créé par deux anciens membres professionnels du Théâtre National de Toscane et une actrice autrice professionnelle d'Argentine comme une réponse créative à la crise sanitaire et dans le but de promouvoir les pratiques artistiques internationales dans la région Centre en développant et diffusant leurs recherches dans ce nouveau territoire.
Il s'agit pour Les Survenu.e.s de renouveler les imaginaires, non seulement en en créant de nouveau, mais dans un rapport à l'Histoire qui se veut sans cesse questionné. Quel rôle nos créations jouent-elles dans la construction de notre passé ? Comment s'ouvrir à un avenir radicalement nouveau et vivre pleinement notre présent ? À la fois ludique et moteur de monde en création, ces intérêts sont abordés créativement à travers des écritures originales et contemporaines ainsi qu'une recherche sur le jeu d'acteur et les transformations singulières qui peuvent y avoir lieu. Le Collectif travaille ces questions en s'inscrivant dans une dynamique culturelle paritaire et en adressant des sujets tels que l'exclusion de certaines populations, et notamment celles des femmes, dans les mouvements politiques, sociaux, et littéraires de notre histoire.
Le Collectif Les Survenu.e.s répond donc au désir de briser tous cloisonnements, qu'ils soient culturels, géographiques ou historiques, en mélangeant les arts, les langues et les références artistiques de ses œuvres pour créer un cocktail théâtral créatif et politique.