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      Environnement

      le 05/12/2025

      À la rencontre d'Alexandra Collet, gérante de l’hôtel de l’Abeille

      Rencontre avec Alexandra Collet, à la tête de l’hôtel L’Abeille depuis 2019, un établissement familial engagé dans une démarche écoresponsable où chaque geste compte pour réduire l’impact environnemental.

      Quel bel établissement… Vous êtes à sa tête depuis quand ? 
      J’en ai pris les rênes en octobre 2019, en relais de mon oncle et de ma tante. L’Abeille est une affaire familiale, depuis 1919, 5 générations s’y sont succédé. 

      Et vous avez tenu, dès le début, à vous engager afin de réduire votre impact sur l’environnement, et notamment concernant les déchets produits dans le cadre de votre activité ? 
      J’ai toujours été particulièrement sensible à la cause environnementale, et j’ai donc logiquement entamé dès le début de mon activité des démarches en ce sens. En commençant par ce que l’on appelle les produits d’accueil, que l’on peut trouver dans les chambres. Le savon, par exemple, ici pas de petit échantillon emballé dans du plastique, de même pour le shampooing. Nous achetons les produits par bidons de 5 litres, et nous rechargeons les distributeurs installés dans nos 24 chambres. C’est d’ailleurs du savon local, produit dans le Gâtinais. Même esprit pour notre bar, où il n’y a évidemment aucune bouteille plastique, mais des bouteilles en verre, des boissons infusées à base d’hibiscus d’une jeune entreprise orléanaise en canettes recyclables, des bières locales de la brasserie de La Riff (Saint-Pryvé-Saint-Mesmin), consignées, et dont le propriétaire est lui aussi très engagé dans cette démarche… 
      Dans toutes les phases de la gestion de mon établissement, je pense au réutilisable. 

      Et pour la partie restauration ?
      Nous ne faisons pas de restauration ici, uniquement les petits-déjeuners. Et là encore, même esprit ! Confitures bio dans des pots en verre, pas de plastique, salade de fruits frais servie dans des pots en verre également, yaourts maison proposés dans les mêmes contenants, pain et viennoiseries livrés par les boulangers de la rue voisine, qui viennent donc à pied… Et puis on fait très attention à la quantité proposée aux clients, comme pour le pain, le fromage ou la charcuterie : on découpe d’avance afin de limiter le gaspillage alimentaire.

      Mais pour les fruits, ou les restes de pain, il y a tout de même production de déchets… 
      Bien sûr, et c’est là qu’interviennent Les Cycloposteurs ! 
      Avant d’entendre parler d’eux, je récupérais uniquement le marc de café pour l’entretien de mon jardin, mais depuis 3 ans, tout a changé. 
      Les épluchures de fruits, les coquilles d’œufs, les restes de pain, les sachets de thé, le reste de marc de café, mais également les restes des plateaux repas quand nous recevons des séminaires, les restes des repas personnels des 13 membres de l’équipe… Nous avons ici 4 seaux mis à disposition par l’association devenue Scop, que les membres viennent à vélo vider tous les 15 jours, ou à toute fréquence adaptée à nos besoins, ils sont super flexibles ! 

      Une idée de la quantité de biodéchets ainsi récoltés pour être valorisés ?
      Ha oui bien sûr !
      Pour le 3trimestre de cette année, par exemple, 6 collectes à vélo ont été effectuées, soit 134kg de biodéchets, qui ont permis de produire 45kg de compost et de fertiliser 15m² de sols. Avec des déchets qui, il y a encore quelques années, seraient partis à la poubelle…

      Et que pensent vos clients de votre engagement en la matière, de cette démarche ?
      Ils ne sont pas au courant, je ne communique pas du tout sur ce sujet. C’est un engagement personnel, pas un argument de vente. Les clients ne viennent pas chez nous pour cela, ils viennent pour la qualité de l’accueil et le charme des lieux. Mais je vais probablement bientôt postuler pour le label « Clef verte », ce n’est pas une priorité mais on coche déjà beaucoup de cases !