À la rencontre des agents des Espaces Verts adeptes du compost urbain

Il a vraiment fière allure, ce potager de 500 m² en plein centre-ville, au cœur du jardin de la Charpenterie… Vous avez un secret ?
L’entretien naturel ! Il y a eu ici, au même titre que dans chaque secteur d’Orléans, la volonté municipale de créer un véritable potager, alors qu’auparavant c’était plus un jardin d’ornement, avec des paniers en osiers, des allées enherbées… Alors nous avons imaginé de véritables carrés potagers, planté de très nombreuses espèces, dont certaines rares ou oubliées pour les faire découvrir au plus grand monde, et tracé des cheminements que nous avons recouverts de broyages des sapins de Noël, déposés dans les bennes par les habitants après les fêtes. Cela permet de conserver l’humidité naturelle, qui est ainsi restituée aux plantes. Le sol est plus souple, plus confortable, et cela empêche la repousse de l’herbe. Nous étalons également de la paille, récupérée auprès d’une entreprise locale de charpente qui l’utilise pour l’isolation, que nous broyons à la tondeuse. Quand elle se dégrade, ça enrichit le sol, et comme c’est léger, ça assouplit la terre, ça allège le sol. Ça facilite l’enracinement des plantes, et c’est moins fatigant pour nous !

Et vous n’utilisez pas d’engrais ?
Si bien sûr, mais là aussi tout est naturel. Avant l’automne, par exemple, nous avons planté des graines de moutarde et de sarrasin. En poussant, elles donnent des feuilles qui protègeront le sol durant l’hiver, et que nous couperons après en petits morceaux, que nous laisserons au sol pour le nourrir. C’est ce qu’on appelle un engrais vert et naturel.

Comme le compost…
Exactement ! Nous avons également recours à ce que l’on appelle le compostage de surface, comme nous avons fait avec nos aubergines ou notre maïs. Une fois les légumes récoltés, on laisse sur place les débris végétaux, que l’on coupe et laisse au sol, ce qui permet de nourrir les vers de terre, exactement comme au naturel dans une forêt, par exemple.
Et bien sûr, comme nous avons la chance d’être sur un site où il y a un composteur de quartier à proximité, qui fonctionne extrêmement bien, avec des habitants dynamiques et impliqués, 3 fois par an nous récupérons ce compost extrêmement riche dans les bacs à maturation, et dès que nous avons une parcelle vide, entre 2 récoltes, nous venons en répandre !

Vous parlez de récoltes, justement, que deviennent les fruits, légumes et aromatiques produits ici ?
De juin à octobre, nous faisons environ une récolte par semaine, et tous les produits sont orientés vers l’épicerie sociale, gérée par le CCAS. Vous voyez, que ce soit pour nourrir les habitants, entretenir la terre ou même créer des supports pour les grimpantes ou délimiter les carrés potagers avec du treillage avec les branches de noisetiers coupées, rien ne se perd, ici pas de déchets !