Modularité et mixité des espaces, équipements à la pointe… le bâtiment circulaire sur deux étages qui s’étend sur 1 700 m2 subit les dernières retouches (peinture, finitions, pose des derniers éléments). Désormais baigné de lumière, il n’attend plus que la livraison de ses équipements techniques. L’ouverture est imminente. Une quinzaine d’étudiants de 2è année investiront bientôt les lieux pour suivre le module « management de l’innovation en cosmétique ». Au rez-de chaussée, le bâtiment s’articule autour de 6 laboratoires équipés de matériels à la pointe de la technologie qui ont tous leur spécialité : biologie de la peau, analyse sensorielle, génie des procédés, physico-chimie, microbiologie-biochimie ou encore chimie analytique. Certes, ces sujets ne parlent pas à tous ! Disons plus simplement que ces laboratoires permettront tour à tour d’expérimenter de nouveaux actifs, de réaliser des cultures de peau, de transformer la matière et de mettre au point des cosmétiques alliant innovation et végétal. A l’étage, des salles de cours spacieuses sont dédiées à l’enseignement. Tout cela au cœur de la dynamique universitaire, de la communauté scientifique orléanaise et pour renforcer l’action de la Cosmetic Valley. Une chaire en cosmétologie au cœur de la Cosmetic Valley L’ambition est claire pour Florent Montillot, vice-président d’Orléans Métropole en charge de la recherche, des transferts de technologies, de l’enseignement supérieur, de l’ESAD et de la vie étudiante : « A Orléans, au plus près des grands noms de la cosmétique - notamment LVMH à Saint-Jean-de-Braye, Shiseido à Ormes et L’Oréal à Ingré - nous formerons des étudiants aux métiers recherchés par les entreprises locales. Et plus qu’une école, nous créons ici un outil qui va aider ces géants de la cosmétique à substituer les produits chimiques contenus dans leurs produits par des ingrédients naturels et végétaux. C’est-à-dire passer progressivement de ressources pétrosourcées aux biosourcées, et améliorer les produits offerts aux consommateurs. » Grâce au panorama d’entreprises qui se trouvent dans le bassin d’emploi orléanais, les étudiants d’AgroParisTech bénéficieront d’opportunités de stages, de projets de recherche et d’emploi. La Métropole concerte les entreprises du territoire depuis plusieurs années afin de les aider sur ces thématiques de la formation et de l’emploi. « Toute pédagogie s’appuie sur de la recherche, c’est aussi le sens de cette nouvelle antenne orléanaise d’AgroParisTech, annonce Henry-Eric Spinnler, enseignant chercheur de la dominante ingénieur, Cosm’éthique. La recherche sera partagée avec les étudiants. Il y aura deux publics dans les laboratoires : la recherche et les travaux pratiques ainsi que l’enseignement. Les industriels viendront aussi y suivre des formations continues. Ils sont déjà très demandeurs. Nous souhaitons qu’ici les échanges soient riches et les transferts d’expérience variés. » Un laboratoire complet, unique en France « L’installation d’AgroParisTech c’est aussi la création du premier laboratoire qui s’intéresse à la cosmétique en tant que science transdisciplinaire, ajoute Richard Daniellou, directeur de la Chaire en Cosmétologie. En France il existe des laboratoires spécialisés dans les actifs, les matériaux ou la biologie de la peau. Ici, nous serons les premiers à travailler sur toute la chaîne de valeurs. De l’actif jusqu’à sa formulation, son procédé, son évaluation sur la peau et évidemment la formation. » A l’origine de l’installation de cette grande école publique, il y avait l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI), lancé par Orléans Métropole en 2018. AgroParisTech, l’institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement, avait très vite convaincu le jury de l’intérêt de rejoindre le tissu économique local pour travailler main dans la main, former les futures pépites de demain, maintenir les compétences des salariés et faire avancer la science. La Métropole aux côtés de l’école Pour mener à bien ce projet, Orléans Métropole investit 4,6 millions d’euros pour le site (1,3 M€ pour acquérir le bâtiment 3,3 M€ pour les travaux de rénovation) et 1,6 M€ pour les équipements. La Métropole reste propriétaire du site et financera un peu plus d’1 M€ par an pendant 6 ans pour les dépenses de fonctionnement. Après cette date l’école aura atteint son niveau de profitabilité et devra assurer son autonomie financière. Florent Montillot conclut : « Si l’on veut faire du développement économique, il faut se donner les moyens de maintenir les entreprises sur le territoire, de conserver la matière grise mais aussi attirer de nouvelles structures. L’ambition c’est d’être une terre résiliente où il y a peu de chômage et de répondre, grâce à l’installation d’AgroParisTech, aux enjeux de la cosmétique de demain. » AgroParisTech Orléans en chiffres 100 étudiants par an d’ici 2027Dès septembre 2022 : 25 étudiants en 3è année du cycle d’ingénieur, dominante « Cosm’éthique : conception, production et usages de produits cosmétiques durables »10 enseignants3 techniciens