le 08/03/2023
8 mars, 4 femmes, 4 expériences au sein d'Orléans Métropole
Elles s'appellent Alexandra, Virginie, Cristiana ou Héléne. Elles sont agentes d'Orléans Métropole, dans des domaines aussi variés que l'entretien des espaces verts, les projets de requalification de voirie, le support informatique ou la signalisation et l'éclairage public. Dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes, ce 8 mars, ces 4 femmes de terrain nous détaillent leurs missions, leur métier, nous expliquent leur parcours et se livrent sur leur expérience professionnelle.

Alexandra Chambolle, agent de maîtrise du service Espaces verts de La Source.
- Pourriez-vous nous définir et décrire votre métier, votre mission au sein de la collectivité ?
En tant qu’agent de maîtrise du service Espace verts de La Source, j’organise le travail de l’équipe, gère les congés, je veille à ce que les EPI (équipements de protection individuelle) soient portés et tout ce qui va avec ce poste. Je fais également du terrain, de la tonte, de l’entretien de massifs, du débroussaillage… Je m’occupe aussi du fleurissement et je participe aux nouveaux projets des massifs.
- Qu’est-ce qui vous a poussée à choisir cette profession, cette filière ?
Je ne voulais pas travailler en intérieur, je voulais être à l’extérieur et au plus près de la nature, donc c’est tout naturellement que mon choix s’est tourné vers les espaces verts.
- Avez-vous rencontré des difficultés pour « faire votre trou » dans votre métier ?
Oui, durant mes stages, durant mes études, car peu d’entreprises étaient prêtes à faire appel à des femmes dans ce secteur. Mais depuis que je suis rentrée dans la fonction publique, j’ai rencontré peu de difficultés. Bon, il a tout de même fallu que je prouve, par exemple, qu’une femme pouvait tout à fait conduire une tondeuse autoportée, et donc que je n’étais pas destinée uniquement aux tâches de désherbage ou d’arrosage.
- Quel conseil donneriez-vous à une petite fille, aujourd’hui, qui comme vous voudrait se lancer dans une filière que certains voient encore comme « masculine » ?
Il ne faut pas qu’elle baisse les bras, même si elle subit des critiques, il faut arriver à passer au-dessus. Les mentalités changent mais il faut donner le meilleur de soi-même, et si elle aime ce qu’elle fait, elle sera acceptée dans ce métier. Ce n’est pas parce que c’est une fille qu’elle n’arrivera pas à évoluer dans une filière que certains voient encore comme « masculine ».

Virginie Briens, responsable du Pôle territorial sud-est et du service Maintenance et Entretien de la signalisation tricolore et de l’éclairage public au sein de la direction des Espaces publics
- Pourriez-vous nous définir et décrire votre métier, votre mission au sein de la collectivité ?
Mes missions consistent en l’organisation, la planification et le suivi des missions d’entretien liées à la compétence voirie, propreté, espaces verts sur le territoire du Pôle sud-est (Saint-Jean-le-Blanc, Saint-Denis-en-Val, Saint-Cyr-en-Val et Orléans La Source) ; au pilotage de la conception de travaux neufs de voirie ainsi qu’à la réhabilitation des réseaux d’eau sur ces mêmes territoires (hors Orléans La Source). Depuis 2022, j’assure également le pilotage du service en charge de l’entretien, la maintenance de l’éclairage public et de la signalisation tricolore, ainsi que des travaux d’investissement associés à la mission « éclairage public ».
J’ai sous ma responsabilité 80 agents métropolitains composés de catégorie A, B et C. L’effectif est composé à 91% d’hommes.
- Qu’est-ce qui vous a poussée à choisir cette profession, cette filière ?
J’ai un diplôme d’ingénieur en génie civil, spécialisation gestion du géo-environnement. Je ne me suis jamais demandée au lycée, en classe préparatoire aux grandes écoles ou en école d’ingénieurs si la voie qui m’attirait était une voie sexuellement stéréotypée. J’ai choisi mon cursus par appétence pour la technique et la rigueur scientifique. D’abord en environnement, puis grâce à mon école d’ingénieurs, en voirie. Après quelques mois à la Ville d’Orléans, j’ai découvert le métier de responsable de secteur, sur les missions d’entretien de l’espace public, et j’ai trouvé en ce dernier un vrai plaisir à exercer des missions de coordinateur de proximité et de management. En 2017, les Pôles Territoriaux ont été créés via le transfert de compétences Voirie des communes vers l’EPCI, et j’ai donc été recrutée en tant que responsable de pôle. Le panel des missions s’est ainsi élargi, avec l’intégration de missions de conception et de gestion de l’eau potable, ce qui m’a permis de retrouver l’attrait pour l’ingénierie pure via la conception de voirie, tout en conservant ce rôle d’opérateur de proximité via les missions d’entretien.
- Avez-vous rencontré des difficultés pour « faire votre trou » dans votre métier ?
Jamais. Aucun de mes collaborateurs, directeurs, élus, usagers ou même entreprises de TP et prestataires de service n’a fait obstacle à mon intégration professionnelle. J’ai ressenti le besoin de faire mes preuves, davantage de par ma jeunesse pour ce type de responsabilité, que parce que j’étais une femme. Par ailleurs, je pense que c’est un non-sujet. Je fais de mon mieux pour réaliser mes missions et développer mes compétences au sein de la collectivité par investissement et convictions personnelles, et à mon sens les interlocuteurs de mon quotidien respectent cela et ne se posent pas la question de mon genre.
- Quel conseil donneriez-vous à une petite fille, aujourd’hui, qui comme vous voudrait se lancer dans une filière que certains voient encore comme « masculine » ?
Le conseil que je pourrais donner, à une petite fille, et tout comme à un petit garçon, est de ne pas se donner de limite, de s’intéresser à tout, de tout oser afin de trouver l’orientation qui lui plaît. Et ensuite de se challenger au quotidien pour donner le meilleur de soi, s’épanouir et montrer à tous que l’on mérite sa place grâce aux compétences acquises et l’investissement réalisé.

Cristiana Silva Rodrigues, conductrice d’opération pour des projets de requalification de voirie et d’enfouissement des réseaux
- Pourriez-vous nous définir et décrire votre métier, votre mission au sein de la collectivité ?
Cela consiste essentiellement à piloter un projet en mettant en relation l’ensemble des acteurs (élus, riverains, maître d’œuvre, entreprises, concessionnaires, etc.) pour arriver à un projet global cohérent, conforme à la réglementation, et qui satisfait le plus grand nombre.
En parallèle, je réalise des missions de maîtrise d’œuvre interne, soit concevoir un projet, diagnostiquer l’état des lieux, dessiner une ou plusieurs propositions et les chiffrer. Après avoir lancé un marché de travaux, je dois faire réaliser le projet retenu par une entreprise puis m’assurer de la bonne mise en œuvre en suivant le chantier.
Ces deux casquettes se complètent. En conduite d’opération, je suis maître d’ouvrage et je m’appuie sur un maître d’œuvre extérieur à la collectivité. Néanmoins, mes compétences techniques me permettent d’avoir un vocabulaire commun avec les acteurs techniques et de pouvoir vulgariser si nécessaire auprès des autres acteurs comme les riverains ou nos élus.
- Qu’est-ce qui vous a poussée à choisir cette profession, cette filière ?
J’ai toujours adoré les plantes, la botanique mais aussi concevoir et créer. Au lycée, j’hésitais entre devenir fleuriste ou architecte. Grâce à un forum des métiers, j’ai découvert la possibilité de suivre un BTSA Aménagement paysager, pour devenir paysagiste-concepteur. Cette perspective me permettait donc d’allier végétal et conception, j’avais trouvé ma voie !
Pendant mes études, j'ai eu plusieurs expériences professionnelles et j'ai privilégié le terrain. Pour réaliser un bon projet, cohérent et durable, il faut déjà savoir comment celui-ci était mis en œuvre concrètement.
Après une école de conception du Paysage (ESAJ à Paris) et un Master en gouvernance du territoire, j’ai intégré la collectivité en septembre 2018, tout d’abord comme dessinatrice, puis comme conductrice d’opération.
- Avez-vous rencontré des difficultés pour « faire votre trou » dans votre métier ?
Même si j’appréhendais, la majorité de mes expériences se sont très bien passées, avec des équipes compréhensives et respectueuses. Une fois un collègue m'a fait faire des tâches ingrates, voire impossibles (soulever une poubelle pleine de gravats) mais très vite j'ai été soutenue par les autres collègues.
De façon générale, lorsque je discutais avec mes collègues sur le terrain, ils étaient unanimes sur le plaisir qu’ils avaient à avoir une femme dans leur équipe. Ils trouvaient que cela apportait de la fraîcheur, une certaine sérénité, et les poussait à mieux se comporter sur le terrain.
Bien évidemment, pour gagner leur respect, il a fallu s’impliquer et montrer sa motivation.
- Quel conseil donneriez-vous à une petite fille, aujourd’hui, qui comme vous voudrait se lancer dans une filière que certains voient encore comme « masculine » ?
Ne pas hésiter à faire ce qui lui tient à cœur. Il n’y a pas de « métier d’homme ». De plus, il est déjà assez compliqué à l’heure actuelle de trouver une filière qui nous plaît plus qu’une autre. Alors cela ne sert à rien de se mettre davantage d’obstacles.
Je pense que du moment qu’on est motivé, qu’on sait de quoi au parle et qu’on a un minimum d’humilité et de savoir-être, qu’on soit une fille ou un garçon, l’acceptation finira forcement par se faire.

Hélène Mehl, en charge du Service des systèmes applicatifs et de la dématérialisation à la DSI (direction du support informatique)
- Pourriez-vous nous définir et décrire votre métier, votre mission au sein de la collectivité ?
Mon service gère l’ensemble du domaine des logiciels métiers, cela englobe les projets de mise en œuvre, les évolutions et le maintien en condition opérationnelle d’un parc d’environ 300 logiciels différents, couvrant la quasi-totalité des métiers présents dans nos collectivités. La DSI est mutualisée pour 11 communes de la métropole et nous mettons à disposition des logiciels aux 22 communes. L’équipe est composée de 6 chefs de projet et 3 responsables applicatifs. L’essentiel de mon activité porte sur la coordination des activités de l’équipe, l’accompagnement sur les projets, la programmation de l’activité du service. Nous nous positionnons en tant que maîtrise d’œuvre et assistant à maîtrise d’ouvrage à l’égard des directions/services des collectivités dont nous avons la gestion. Les échanges sont donc nombreux et réguliers avec ceux-ci.
- Qu’est-ce qui vous a poussée à choisir cette profession, cette filière ?
Pour moi les choses se sont faites naturellement. Après une formation en gestion, j’ai eu l’opportunité de compléter par une formation d’analyste programmeur (eh oui, ce terme aujourd’hui un peu ringard était celui employé dans le dernier quart du XXe siècle !) qui correspondait parfaitement à mes souhaits.
- Avez-vous rencontré des difficultés pour « faire votre trou » dans votre métier ?
Oui, j’ai forcément rencontré des situations ou j’ai dû batailler sans doute plus qu’un homme pour obtenir des évolutions et avec le recul, je dirais que cela a été plus compliqué au début de ma carrière dans le privé que sur la partie de ma carrière dans le public. Est-ce lié au fait que dans le privé, j’ai toujours eu une hiérarchie à 100% masculine alors que dans le public, les femmes y étaient nettement plus nombreuses ?
- Quel conseil donneriez-vous à une petite fille, aujourd’hui, qui comme vous voudrait se lancer dans une filière que certains voient encore comme « masculine » ?
Pour moi la question ne devrait pas se poser, chacun devrait choisir en fonction de ses goûts et de ses affinités, et c’est de cette façon que j’ai élevé mes enfants. D’ailleurs une de mes filles a fait des études de géologie, domaine dans lequel les garçons sont plutôt majoritaires, et est aujourd’hui ingénieur spécialisée dans la géothermie.