Télétravail, cours en distanciel, la crise sanitaire a modifié nos besoins en déplacements avec, pour conséquence, une fréquentation des bus et tramway en chute libre : -40 % en moyenne sur les lignes A et B du tram entre mars 2019 et mars 2021, et -28% pour les bus, sur la même période. Et l’entrée en vigueur de nouvelles règles de déplacement, le 6 avril, a conduit à un ajustement de l’offre, un « décrantage » à hauteur de 70%, pour ne pas faire circuler les bus à vide.
Si cet épisode impacte durement la fréquentation du réseau, Orléans Métropole fait le constat aussi d’une baisse notable de qualité de service rendu aux usagers, depuis déjà plusieurs années, avec des courses supprimées ou retardées, des véhicules vétustes et inconfortables, un manque d’information en cas de perturbations… « Après deux années compliqués sur le réseau urbain », Romain Roy, vice-président en charge des Transports et des Déplacements, et adjoint au maire d’Orléans pour la Transition énergétique, appelle à « une véritable stratégie de reconquête ». Orléans Métropole et son délégataire, Keolis Metropole Orléans, ont donc saisi les problèmes à bras-le-corps, à commencer par l’instabilité des effectifs de conducteurs de bus et de tram, liée « majoritairement à de nombreux départs en retraite », indique Fabrice Meyer, directeur de Keolis Métropole Orléans. Entre 60 et 80 conducteurs sont recrutés, en moyenne, chaque année, et « nous allons créer, pour janvier 2022, un centre qui permettra de former les personnels dont nous avons besoin. »
Renouveler et moderniser le réseau
Pour améliorer l’information des usagers sur leurs conditions de voyage, une nouvelle application Tao a été développée, et des indicateurs permettent de contrôler de manière constante la qualité de service comme le taux de passage aux arrêts sur l’ensemble du réseau. Les premiers résultats sont encourageants puisqu’au 1er trimestre 2021, le taux de passage à chaque arrêt était supérieur à 99,3 %, contre 97 % en 2019 et 97,5 % en 2020.
L’effort porte également sur la modernisation de la flotte de bus pour disposer de véhicules confortables, fiables et plus respectueux de l’environnement. « L’outil patrimonial est compliqué, observe Romain Roy, il est donc grand temps de le renouveler pour le confort et la sécurité des usagers et des conducteurs. 50 nouveaux bus vont arriver au cours de ce second semestre. » Parmi eux, les 29 bus électriques Irizar, avec un premier modèle en circulation depuis le 1er mars sur le réseau.
Le 100% électrique a été abandonné pour « privilégier le mix énergétique, ajoute Romain Roy. On peut aller sur de l’hybride, du gaz naturel ou de l’hydrogène, on n’est fermé à rien. Il sera décidé en 2022, avec un rétroplanning d’achat défini. Le choix politique devra être exemplaire, à la fois sur les plans économique et environnemental. » En attendant, la Métropole vient de passer commande de 20 bus hybrides. Et fin 2021, une dizaine de véhicules dédiés au transport à la demande viendront compléter la flotte pour étendre ce service très apprécié des usagers résidant dans les zones moins denses.D’autres axes d’amélioration sont actuellement étudiés et discutés avec les 22 communes du territoire, comme le service étendu en soirée, notamment les vendredis et samedis, ou encore une identification plus précise des lignes scolaires pour améliorer la ponctualité des élèves. La réflexion porte également sur la mise en place d’une tarification solidaire. L’objectif est de modéliser le nouveau réseau déployé en 2022. Une offre qui fera la part belle aux mobilités douces, en intégrant le Plan vélo, adopté par la Métropole en novembre 2019 et pour lequel des investissements lourds sont fléchés dès cette année.