A quoi pourrait ressembler l’avenir ? C’est ce que la prospective cherche à définir.

La prospective est une discipline qui se base sur ce que l’on sait du passé et du présent, sur les grandes tendances du moment et sur les phénomènes qui émergent pour imaginer le futur, à un horizon de temps donné, par exemple à l’horizon 2040. Décryptage.

Le travail de prospective fait en général émerger plusieurs scenarii, c’est à dire plusieurs futurs. Certains peuvent sembler possibles, d’autres impossibles. En ce sens, la prospective est une discipline qui explore le futur sans le figer car en changeant un paramètre, on peut imaginer un nouveau scenario. La prospective peut être considérée comme une « discipline-boussole », c’est un outil d’aide à la décision. En s’autorisant à imaginer différents futurs, on peut plus facilement choisir celui qui nous semble le plus souhaitable et poser une trajectoire pour l’atteindre, les étapes à prévoir, les risques à contrer et les ressources à mobiliser. Une fois le travail de prospective réalisé, il faut bien revenir au présent et à l’action, mais une action devenue plus claire.

La prospective s’applique à de nombreux domaines : l’économie, l’urbanisme, à tous les sujets de société, y compris la transition écologique et la réduction des déchets.

Dans le domaine de l’emploi par exemple, « les études s’accordent à dire que la transition vers une économie circulaire sera créatrice d’emplois : 300 000 emplois supplémentaires en France à l’horizon 2030 (Ministère de la transition écologique, Ademe). Il s’agit pour l’essentiel d’emplois locaux, pérennes et non délocalisables et certains restent à inventer. Les études estiment un bénéfice net d’emplois malgré la disparition d’emplois dans des secteurs dépendant des énergies fossiles. » (extrait d’un article à retrouver dans la rubrique aller plus loin). Ceci permet de préparer les personnels en poste à une évolution de leur métier et de développer une offre de formation pour créer de nouveaux emplois. Illustration dans le domaine des biodéchets, de nouveaux métiers apparaissent ou évoluent : maitre-composteur, guide-composteur, gérant d’installation de compostage, technicien méthanisation, collecteur de biodéchets etc….

Autre exemple, local cette fois. Certaines orientations prises par Orléans Métropole en faveur de la gestion de proximité des biodéchets, la pédagogie, le réemploi ont été confortées par un exercice de prospective du Conseil régional Centre Val de Loire sur le thème du « mode de vie zéro-déchet » (voir encadré ci-dessous).

« L’enjeu est autant environnemental, qu’économique et social, donc capital »

Décliné en 3 chapitres (modes de production des biens et services, modes de consommation et gestion des déchets), le « Scénario zéro déchet 2050 en région Centre-Val de Loire » est le résultat du travail de prospective réalisé par la Région Centre-Val de Loire. Toutes les parties prenantes de la société ont été consultées. « Nous avons consulté les citoyens à travers de nombreux ateliers thématiques, mené une vaste étude, organisé des ateliers avec des experts régionaux et nationaux, avec les collectivités, les services de la Région et de l’État… », explique Jérémie Godet, vice-président de la Région Centre Val de Loire délégué au Climat, aux transformations écologiques et sociales des politiques publiques, à la transition énergétique, à l’économie sociale et solidaire et à la vie associative. Au programme : réemploi et consignation des emballages, écoconception d’objets utiles, valorisation du low-tech, la fin de l’obsolescence programmée et de l’artificialisation des sols, agro-écologie, grande place au « local » et au naturel… Ce document est consultable en ligne.

Pour aller plus loin