Réduire et valoriser les biodéchets : enjeu number One

« Dans la nature, rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme ». Cette maxime de Lavoisier résume à elle seule, un des principes du vivant. Dans la nature les déchets n’existent pas, les matières vivent meurent et se transforment.

C’est évident quand observe la transformation de nos déchets de cuisine et de jardin en compost. Malheureusement, ces déchets finissent encore trop souvent dans une poubelle qui est collectée en camion pour être acheminée à l’incinérateur. Cela implique des consommations de carburant, des émissions de Co2 et la destruction d’une ressource précieuse : les déchets organiques.

Mais la réglementation change et fait du retour au sol des biodéchets un des grands enjeux pour les territoires. Pour y arriver, le tri à la source des biodéchets doit être généralisé à partir du 1er janvier 2024.Décryptage.

C’est quoi les biodéchets ?

Ce sont les déchets organiques produits par nos activités de cuisine et de jardinage, ils sont issus en majeure partie de végétaux.

  • Les déchets de préparation de repas (épluchures de fruits et de légumes, marc de café, coquilles d’œufs)
  • Les petits restes d’assiette, comprenant os, arêtes.
  • Les végétaux issus de l’entretien du jardin (plantes fanées, désherbage, pelouse, feuilles, petits branchages, etc…)

C’est quoi le tri à la source ?

C’est le fait de séparer chez soi les déchets organiques (ex : épluchures) des autres déchets. Les épluchures sont mises dans un contenant à part. C’est un nouveau geste de tri.

Pourquoi la généralisation ?

Ce geste était jusqu’à présent réservé aux professionnels générant de grandes quantités de biodéchets. Il concernera prochainement tous les producteurs, c’est-à-dire les familles, les artisans, les commerçants, les restaurateurs petits ou grands, etc…

Et le retour au sol, ça implique quoi ?

Le retour au sol des biodéchets nécessite que ces déchets soient transformés avant d’être utilisés dans les jardins ou en agriculture. 2 techniques de valorisation sont fléchées par la loi : le compostage et la méthanisation.

Compostage

Méthanisation

 
  • Ce processus de transformation de la matière se fait grâce aux micro-organismes du sol en présence d’oxygène.
  • Il peut être réalisé à petite (compostage domestique), moyenne et grande échelle (compostage industriel en andain sur plateforme).
  • Il permet de produire du compost, une sorte de terreau, très riche en matières nutritives pour les plantes et très utile pour structurer les sols.
 
 
  • Ce processus plus industriel, se fait en enceinte fermée (sans oxygène) grâce à des bactéries spécialisées.
  • Il permet de gérer des déchets plus liquides, souvent issus des élevages ou des industries agro-alimentaires.
  • Il permet de produire du gaz qui pourra être injecté sur le réseau et du digestat (résidu solide ou liquide) utilisable en production agricole
 

Agir sur les biodéchets, on fait comment ? 2 réflexes complémentaires :

En cherchant à réduire notre production de biodéchets

En cherchant à les rendre à la terre

Lutter contre le gaspillage alimentaire :

  • A la maison : faire une liste de courses, acheter les justes quantités, bien lire les dates de péremption, valoriser les petits restes dans de nouvelles recettes, etc…
  • A la cantine : ne prendre que ce que l’on sera capable de manger.
  • Au restaurant : demander un doggy bag si on n’a pas fini son assiette.
  • Chez les commerçants : regarder le rayon des dates courtes, télécharger l’appli to good to go, découvrir les frigos solidaires.
 

Composter partout c’est possible :

  • Compostage : de surface, en tas, en composteur
  • Lombricompostage : en appartement
  • Compostage partagé : en pied d’immeuble, de quartier

 

Concevoir un jardin ou des espaces verts générant moins de déchets :

  • Choisir des végétaux à pousse lente, faire des tailles modérées, opter pour la gestion différenciée (laisser des zones plus sauvages)
  • Où ? A la maison, en pied d’immeuble, dans les parcs et jardins publics.
 

Recycler ses végétaux à la maison

  • Tonte-mulching : (gazon coupé très fin et laissé sur place)
  • Paillage avec des végétaux fin : (laisser sur le sol les herbes, gazon, feuilles)
  • Broyage des végétaux plus grossiers : (à la tondeuse, au broyeur)
 

Qu’y gagne-t-on ? Beaucoup de choses :

  • Du plaisir à cuisiner et jardiner autrement, à rencontrer ses voisins, à échanger avec ses clients.
  • Du temps à éviter les déplacements vers la Végé’tri.
  • Des poubelles moins lourdes et plus faciles à entretenir.
  • De l’argent à réduire le gaspillage d’aliments et ne plus acheter de terreau ou d’engrais.

Pour aller plus loin