Sortir du plastique grâce à la « consigne pour réemploi »

Les déchets plastiques sont partout. Dans nos poubelles, dans nos rues, dans nos campagnes, dans nos mers et rivières, dans nos montagnes, dans l’espace et …dans nos assiettes. Réduire notre dépendance au plastique est un des défis du siècle. La consigne pour réemploi se présente comme une solution pour lutter contre ce fléau.

La consigne pour réemploi, qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit de substituer aux bouteilles et autres emballages jetables, des contenants durables, le plus souvent en verre. Plus lourds mais plus solides, les contenants en verre peuvent être réutilisés de nombreuses fois.

A la différence de la démarche « j’amène mes propres contenants », ce sont les professionnels proposant un produit qui mettent en place le système de consigne pour leurs clients. Ce système est construit dans la logique de l’économie circulaire sous forme d’une boucle où les contenants ne deviennent jamais des déchets. Ils sont mis en vente par le commerçant puis utilisés par le consommateur, puis redéposés dans des points de collecte afin d’être ensuite lavés et hygiénisés avant d’être de nouveau utilisés.

Il existe plusieurs modèles de développement mais tous reposent sur l’engagement de l’ensemble des acteurs de la chaine de production/consommation : fabricant, distributeur, consommateur, opérateur de collecte et de lavage. A chaque fois, le client rapportera ses contenants là où il les a achetés ou dans un réseau de commerces organisés autour du système de consigne.

Le système de consigne fonctionne pour une gamme variée de produits, alimentaires ou non. Par exemple :

  • un restaurateur ou un traiteur proposent un repas à emporter dans une boite en verre consignée plutôt qu’un emballage jetable
  • un magasin vrac propose de la confiture, du vin, de l’huile, de la lessive en libre-service dans des contenants en verre : pots et bouteilles
  • un brasseur propose sa bière dans une bouteille en verre consignée
  • un parfumeur propose ses parfums en flacon consigné

D’où ça vient ?

La consigne a été longtemps pratiquée dans une logique de consommation locale. Elle a été abandonnée à la fin du 20ème siècle en raison des évolutions du système économique. La recherche d’une réduction des coûts de production et l’ouverture des marchés ont mondialisé l’économie. L’offre de produits manufacturés a explosé, la surconsommation est devenue notre quotidien et les emballages jetables (souvent en plastique) ont pris le pas sur les emballages durables.

Face à la raréfaction des ressources naturelles, l’augmentation des déchets et la crise climatique, la consigne fait son retour. Déjà largement relancée en Belgique, en Suède et en Allemagne, elle réapparait en France. La récente loi anti-gaspillage (loi AGEC) a fait l’objet de débats opposant la logique de consigne pour réemploi à la logique de consigne pour recyclage. Des orientations plus précises sont attendues pour 2023. En attendant un peu partout en France des filières s’organisent, comme en témoignent le réseau Consigne ou la démarche Jean Bouteille.

Et chez nous ?

  • Les magasins vrac sont des lieux parfaits pour découvrir et expérimenter le système en tant que consommateur : sur Orléans : L’Eco Bocal, Day by Day, Soit Bio et T’es Toi, sur Olivet : Mademoiselle Vrac, sur Chécy : La Mesure, sur Saint Jean de Braye : Jelivrac et les magasins bio ou collaboratifs disposant d’un rayon vrac.
  • Les professionnels (restaurateurs, traiteurs, artisans, commerces alimentaires) peuvent eux s’intéresser à un projet émergent sur Orléans Métropole. Hébergées au LAB’O Myriam Rembert et Coralie Feillault développent en ce moment le projet Rempil’it. Des tests seront lancés en fin d’année avec des commerçants volontaires. La solution sera clé en main pour les professionnels. En louant les boîtes alimentaires, ils bénéficieront d’un service de collecte, de lavage des boîtes salies et d’un service de gestion de la consigne. Abonnez-vous à la page Facebook du projet pour suivre son évolution.

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