Où se cachent les animaux du Parc floral durant l'hiver ?

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Au Parc Floral de La Source, si l’hiver peut être considéré comme la période creuse en matière de fréquentation, en coulisses c’est celle du renouveau. L’étape aussi incontournable que discrète avant le lancement de la prochaine saison, dès les prémices du printemps. Reportage au cœur du site touristique le plus couru du Loiret, auprès de ceux qui œuvrent de novembre à mars, afin de renouveler en permanence l’offre proposée aux visiteurs. Premier épisode.

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Où se cachent les animaux du Parc floral durant l'hiver ?

Mini-ferme, flamants roses, zone tropicale, serre aux papillons… Incontournable pour ses multiples jardins, le Parc Floral de La Source abrite également un véritable parc animalier, où les visiteurs peuvent aussi bien croiser des chèvres cou clair du Berry que des ânes, des paons blancs, des perruches, des rapaces, des cailles de Chine…
Mais qu’advient-il de toutes ces bêtes à poils ou à plumes lorsque le site n’ouvre plus ses portes que les après-midis, et que la saison se fait aussi basse que les températures ?

LES OISEAUX, AU CHAUD !

Perruches Pyrrhura, turquoisines, de Bourke, à collier ou ondulées, calopsittes élégantes, inséparables… Durant la saison, elles colorent les serres du parc et rythment de leurs chants les allées et venues des visiteurs conquis par leur indéniable charme exotique. Mais forcément, quand on est originaire d’Australie ou d’Afrique tropicale, impensable d’affronter l’hiver orléanais sans un sérieux coup de main de l’équipe animalière !

Alors dès le mois de septembre, Anaïs, Lucie, Kilian et Bénédicte s’affairent à aménager les volières intérieures, non-accessibles au public, pour accueillir dans des conditions dignes de ce nom leurs petits (et fragiles) protégés. Une fois leur lieu de villégiature hivernale opérationnel et à température, et dès la clôture de la saison, « on les capture, on les contrôle, on les répertorie, on les regroupe par groupe, par familles, et on les installe, au chaud, dans leur nouvel environnement », détaille Bénédicte Merlet, responsable animalière, un œil attendri sur ses bébés affairés à triturer une courgette. « Ils raffolent des fruits et légumes, commente Anaïs, soigneuse animalière et animatrice, sur le site depuis 2 ans. Fenouil, radis, céleri, courgette, pomme, orange, fruit du dragon, grenade, ils adorent ça, et en plus de leur permettre de continuer à utiliser leurs griffes, de rester actifs, ça leur offre un très bon apport de vitamines, parfait en cette saison ». Quelques gouttes d’huile essentielle de tea tree dans l’air, pour assainir l’atmosphère, et voilà nos oiseaux tropicaux prêts à affronter l’hiver !

Les autres oiseaux de la volière

Parmi les volatiles présents dans le parc, Topaze et Mambo ont droit à un traitement quelque peu différent de celui accordé à leurs colocataires. La chouette australienne (ninox boobook pour les puristes…) de 8 mois et le petit-duc à face blanche de bientôt 4 ans, eux, ont droit quotidiennement à une petite sortie. Soit dans la volière extérieure accolée à celles d’intérieur où ils passent l’hiver (mais également toutes leurs nuits, même pendant la saison), soit librement au sein du parc. Bien sûr, pas de régime fruits et légumes pour eux, mais de la viande, des vers de farine, des bébés souris congelés…

Roméo, l’incontournable coq mascotte

La petite star des animations pédagogiques, Roméo, le coq qui aimait les câlins, passe lui aussi l’hiver au chaud dans les volières d’hivernage. Enfin en théorie, car c’est plutôt derrière les soigneuses, qu’il suit partout, qu’il passe le plus clair de son temps. À réclamer… des câlins, évidemment !

Les animaux de la mini-ferme

Jeu des chaises musicales, dans les enclos de la mini-ferme !
Comme l’auront constaté ceux qui auront arpenté les allées du parc depuis novembre, alors que certains enclos sonnent tristement creux, d’autres semblent avoir été squattés par leurs anciens voisins, bien décidés à vérifier si, comme le dit l’expression, l’herbe est toujours plus verte ailleurs. Et pour cause !
 

« Durant cette saison, on change certains animaux de prairie, pour permettre à l’herbe de repousser, au sol de se renouveler », expliquent les soigneuses. C’est le cas de Blanchette et Rosette, les chèvres cou-clair du Berry, qui jouent à surprendre les habitués en déménageant régulièrement, ce qui permet également aux équipes de rénover leur environnement habituel : taille des arbres, entretien des clôtures, soufflage des feuilles, peinture des cabanes… Les 2 bovidés devraient d’ailleurs préparer une nouvelle surprise aux visiteurs, d’ici quelques mois, puisqu’il se murmure que le passage du bouc cou-clair Napoléon dans leur enclos aurait été des plus constructifs.
Mais dans ce cas, pourquoi les ânes ont-ils disparu ? Aucune trace d’eux dans aucun des enclos…

Et pourtant ils sont bel et bien là, mais dans une petite prairie du parc, uniquement accessible au personnel du parc. Punis, Jojo et Câline ! Loin de là, sourit Bénédicte, la responsable animalière. « À l’instar de leurs petits camarades à poils, ils sont déplacés l’hiver pour que leur prairie puisse se régénérer pour le printemps. Si les chèvres, elles,  restent visibles, c’est parce qu’elles impactent moins la leur, tout simplement car elles sont moins lourdes, et en cette saison, avec la terre meuble, le poids augmente la dégradation du sol ! » Ils ont même le droit de sortir de leur enclos, pour arpenter les allées avec leurs soigneurs.

La serre aux papillons

En fin de saison, les papillons ont en général complètement disparu, puisqu’ils ont une durée de vie qui varie de 5 à 45 jours en moyenne.
La fermeture du lieu au public permet alors aux équipes de tailler les végétaux qui se sont épanouis, grâce aux conditions climatiques tropicales recréées (températures entre 25 et 30°C, taux d’humidité supérieur à 80%) pendant des mois. Elles en profitent également pour les traiter de façon bio contre toutes sortes de parasites, sans oublier de nourrir les poissons du bassin. Actuellement, la température dans la serre est maintenue à 15 degrés, et sera remontée progressivement à partir du 20 février. Une « remise en condition climatique », comme on dit dans le jargon.

Les flamants roses

Grâce au mouvement perpétuel du Bouillon, la source du Loiret, l'eau dans laquelle les flamants roses passent le plus clair de leur temps ne risque pas de geler.
Aucune raison pour eux, dans ce cas, d'aller passer l'hiver ailleurs, ni même de se mettre au chaud dans leur cabane, pourtant tout spécialement construite à cet effet.