Jardin des plantes

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La deuxième serre tropicale encadrant l’orangerie du Jardin des plantes s’apprête, à son tour, à subir un lifting. Petit voyage au milieu des 550 plantes qui y croissent en toute quiétude…

Environnement

Jardin des plantes

Bienvenue dans un monde où le thermomètre, en plein hiver, n’affiche jamais moins de 16°. Un monde où se côtoient les mondes, où cohabitent balisier des Caraïbes et caféier d’Éthiopie, cotonnier d’Asie et papayer de Colombie, et ce depuis la deuxième moitié du 19e siècle. Depuis que la dame de fer trône au coeur du Jardin des plantes et abrite sous ses vitres l’extraordinaire diversité végétale du globe.

Le regard du curieux peut désormais s'y perdre depuis les allées du parc, grâce à la rénovation totale de la première serre tropicale cet été, imitée par sa voisine dès ce mois de mars. «Nous avons seulement conservé l’ossature principale de la charpente métallique», commente-t-on du côté des services techniques. Au revoir donc toiture de verre et bonjour polycarbonate, offrant les mêmes avantages en termes de luminosité mais permettant, grâce à ses vertus isolantes, un gain thermique non négligeable de 3 à 4 degrés. La couleur verte est également venue remplacer le blanc, afin de s’harmoniser avec l’orangerie centrale, rénovée il y a une dizaine d’années. Quant aux quelque 260 petits carreaux qui composent les 60 m2 de surface vitrée, ils seront tout bonnement remplacés par du verre feuilleté, afin de répondre aux exigences de sécurité nécessaires à l’accueil du public.

Car à l’instar de la serre centrale, les deux ailes ouvriront leurs portes vitrées dès l’été prochain, permettant à tous de lever les yeux jusqu’aux feuilles haut perchées des palmiers de Chine ou d’un cycas centenaire, le long de l’interminable tronc du Podocarpus (12 mètres) ou celui encore frêle d’une jeune pousse de kumquat fraîchement greffée. Elles offriront alors un véritable parcours thématique, d’aride et sec à tropical, en passant par les plantes fossiles et les espèces alimentaires. Mais patience ! La dame de fer se fait belle…

MICHEL GUILLOT, “LA MÉMOIRE”, PART À LA RETRAITE

serre-jardin-des-plantes005À l’heure de partir à la retraite, la majorité des cadres, employés de bureaux et autres professionnels déclarent souvent qu’ils profiteront de leur nouvel emploi du temps pour s’adonner au jardinage. Qu’en est-il alors pour Michel Guillot qui, depuis 1975, sous les serres du Jardin des plantes, couve et choie les espèces du monde entier ? « Quand on aime, on ne s’arrête jamais… Et puis ce n’est pas un métier, ça, c’est une passion », observe-t-il. À l’aube de ses 60 ans, il évoque son parcours avec une grande modestie. « Je suis né les pieds dans la terre et les mains dans les fleurs, résume ce fils d’agriculteur. Tout petit déjà, je rêvais de posséder une serre, d’y voir évoluer les espèces, de les faire se multiplier… Alors quel bonheur d’avoir pu passer tant de temps ici ! » Difficile de ne retenir qu’un événement de cette longue aventure dans ce « jardin extraordinaire ». Mais impossible d’en oublier un seul, lui qui est surnommé « La mémoire » par ses collègues, en référence à sa connaissance du monde végétal et de toute la flore qui peuple « ses » serres…

Michaël Simon

serre tropicale

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