Douceur et lumière. A quelques heures de son concert à Orléans, Laurent Voulzy prend le pouls de la Cathédrale Sainte-Croix, il effleure de son regard les vitraux, les piliers, les voûtes monumentales, il ressent l’immensité des lieux, leur grandeur, il touche du doigt cette beauté et cette grâce qui n’appartient qu’aux églises, entre ciel et terre. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’artiste est dans son élément, il s’est comme trouvé. « L’idée a fait son chemin à la suite de la très longue tournée de l’album « Lys & Love », se confie le chanteur, en toute simplicité et générosité. Il y a trois endroits qui m’ont marqué, la Basilique St-Denis, l’Eglise Saint-Eustache à Paris et une église à Londres. Ensuite, on est venus chanter ici pour les Fêtes johanniques à la Cathédrale Sainte-Croix. J’ai adoré ce moment. Quelque temps plus tard, un producteur m’a appelé pour me proposer de faire une tournée dans les églises, les cathédrales, les collégiales et les basiliques. J’ai dit oui instantanément ! » Qu’est ce qui le fascine autant dans les églises, qu’est-ce qui l’inspire ? « Je suis passionné par l’Histoire, surtout le Moyen-Age. J’ai une quête spirituelle, je me pose beaucoup de questions. J’ai commencé à me passionner pour les cathédrales, j’ai même écrit un livre sur le sujet avec mon ami Laurent Joffrin. » Attiré par les cathédrales, Laurent goûte tout le paradoxe de cette fascination qui le pousse dans une quête effrénée, inlassable. « J’aime aller dans ces lieux quand il n’y a personne, sentir ce silence. Mais en même temps, vu que je chante dans les cathédrales, j’espère à chaque fois qu’il y ait du monde qui vienne. » Tout en sourires, en espièglerie et en éclats de rire, l’artiste profite à fond de cette expérience qui l’a amené à donner plus de 200 concerts. « A chaque fois, c’est nouveau. Il se passe quelque chose de différent. Chanter dans les théâtres, les zéniths, c’est bien. Mais moi je trouve mon compte dans les cathédrales, notamment ici à Sainte-Croix. On est obligé de choisir son répertoire. Ce n’est pas une question de blasphème. C’est une question de titres qui ne marcheraient pas, que les murs refuseraient. Il faut être en résonnance avec le lieu. Les arrangements aussi doivent être faits en fonction de ces lieux qui résonnent énormément, qui vivent. » Il faut dire que sa pop mélodique, empreinte de spiritualité, était comme destinée à vivre une seconde vie dans ces lieux sacrés où il se produit désormais. On pense au Rêve du pecheur qui prend un tout autre sens aujourd’hui, à des merveilles comme Belle-Île-en-Mer, Marie Galante et Le soleil donne que le public attend et redemande. « Il y a aussi Caché derrière, Jésus, Jeanne, Charles d’Orléans, que des chansons qui résonnent sous les voûtes, racontent une histoire au lieu. » Autre morceau de bravoure, Amazing Grace, envolée gospel frissonnante qui illustre la symbiose entre la guitare et les notes douces de Laurent Voulzy, la harpe et la voix d’ange de Naomi Greene et les claviers de Michel Amsellem. Une histoire de partage, d’amour de la musique qui transpire par tous les pores des trois musiciens, transcendés par des lumières magiques et un son d’une pureté foudroyante. Et comment résister au final étourdissant de « Paradoxal System » où Laurent nous susurre : « Je suis tout contre vous ». Un moment hors du temps. A aucun moment l’artiste ne s’éloigne de son public, ce format intimiste le rend encore plus proche, troubadour confident, poète ami. « Oui, il y a une dimension supplémentaire dans les cathédrales et les églises, murmure l’artiste. Le public ressent quelque chose d’autre, et nous aussi. » Un supplément d’âme… Laurent Voulzy donnera encore un concert à Orléans, ce soir du 13 mai. Et l’histoire avec la cité johannique est bien plus incroyable que ce que l’on imagine. « Je travaille sur une pièce musicale et chantée autour de Jeanne d’Arc, raconte le chanteur, avec Franck Ferrand, Alain Souchon et Pierre-Dominique Burgaud qui a travaillé sur le Soldat Rose. On est tous des passionnés. J’adore Jeanne d’Arc depuis que je suis enfant. Je suis plongé dans mes livres à son sujet depuis plusieurs années ! » Comme quoi il n’y pas de hasard dans la vie de l’artiste, on apprend qu’il a fait son service militaire à Orléans, en 1968, 1969. « Orléans a compté dans ma vie, compte dans ma vie. C’est ici que pour la première fois j’ai écrit une chanson sur une cathédrale, et c’était Sainte-Croix, mais je l’ai ensuite oubliée… » En tout cas, à Orléans nous ne sommes pas prêts d’oublier Laurent Voulzy. A coup sûr, nos chemins seront amenés à se recroiser…Laurent Voulzy en concert à la Cathédrale Sainte-Croix les 12 et 13 maihttps://www.laurentvoulzy.com/sur-scene/Billetterie :https://www.fnacspectacles.comhttps://www.leclercbilletterie.com