Mozart l’Opéra Rock : entrevue

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Rencontre avec Mikelangelo Loconte, alias le beau Mozart, et la blonde Diane Dassigny lors de leur passage à Orléans.

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Mozart l’Opéra Rock : entrevue

Après avoir fait chavirer le cœur du public sous la forme d’une comédie musicale, le spectacle revient dans une version symphonique (Zénith d’Orléans le dimanche 21 septembre à 18h)

Trois ans après la fin de la comédie musicale, comment est né ce projet de concert symphonique ?

Mikelangelo Loconte (Mozart) : Nous étions tous conscients du potentiel live des chansons mais on ne serait jamais revenu sans une bonne raison. La société de production russe V.Dest, également à l’origine du retour de « Notre Dame de Paris », a eu l’idée de cette version concert et nous a présentés des maquettes virtuelles totalement époustouflantes. Nous avons compris que ce serait totalement différent de la comédie musicale, quelque chose de très grand. L’originalité c’est ce son et cette pêche rock. Sur la scène dotée d’écrans et d’éclairages grandioses, nous sommes six chanteurs de la troupe Mozart, accompagnés par cinq musiciens rock, des choristes et l’Orchestre symphonique de Kiev.

Diane Dassigny (Constance Weber) : Quand nous avons écouté les nouvelles versions des chansons, qui n’ont rien à voir avec ce qui a été fait auparavant, cela nous a beaucoup émus. Elles sont magnifiques ! Et en plus, cela nous donne la possibilité de chanter toute la set-list, contrairement à la comédie musicale où beaucoup de chansons de l’album ne figuraient pas dans le spectacle.

Quelle est la différence majeure, l’atout de ce concert symphonique ?

Diane Dassigny : Il s’adresse à un public plus large, pas aux fans de comédies musicales. On retrouve cette dimension d’opéra rock. Les chansons sont hyper rock et le chœur chante des arias d’opéra.

Mikelangelo Loconte : J’aime beaucoup cet anachronisme. C’est étrange, transcendant de voir une installation aussi puissante où l’on joue de la musique classique et du rock ! Et le son est absolument parfait, où que tu sois dans la salle, tu entends parfaitement.

Mikelangelo Loconte et Diane Dassigny

Qu’évoque ce retour pour vous, le fait d’entrer de nouveau dans la peau de Mozart et des autres personnages ?

Mikelangelo Loconte : Jouer dans la comédie musicale nous poussait dans nos limites physiques. Il fallait chanter dans des tonalités impossibles, danser, bouger, interpréter nos personnages. Cela demandait un vrai courage chaque soir d’affronter ce risque. On s’est fait très peu remplacer à cette période, jouant six ou sept fois par semaine. Et on peut dire qu’on a réussi le défi. Mais aujourd’hui capter cette dimension live nous permet de revenir à nos vraies capacités, à qui nous sommes en tant que chanteurs. Je ne joue plus Mozart et pourtant je le comprends mieux, je l’explore plus en profondeur, je fais ce que je veux. Je n’ai plus à m’économiser. Je rentre en transe, comme dans le rock, ce qui amène quelque chose d’animal à mon chant, de plus déstructuré et spectaculaire.

Diane Dassigny : Ce qui différent aussi c’est ce rapport plus frontal avec le public. Nous chantons pour lui et pas en s’adressant aux autres personnages. Avec une liberté vocale incroyable, sans aucune théâtralité, voix off etc… propre aux comédies musicales.

Cette version en concert symphonique a été testée pour la première fois en Ukraine. Quelle a été la réaction du public ?

Mikelangelo Loconte : Une expérience étonnante. Nous sortions d’un énorme succès en France et sommes arrivés à Kiev, totalement inconnus. On savait que ce serait, quelque part, à prendre ou à laisser. Et lors de la première, à environ la moitié du spectacle, il s’est passé quelque chose dans la salle. Nous avons senti le public bouger, chanter. Le jour d’après, grâce au bouche à oreille, le concert a fait carton plein, les spectateurs sont venus en masse. Dans la musique, le succès n’est jamais assuré, c’est le public qui fait la différence.

La dernière représentation de « Mozart : l’Opéra Rock » a eu lieu en 2011. Comment vit-on l’arrêt d’une comédie musicale en plein succès ?

Diane Dassigny : Je pense que c’était bien que ça s’arrête en plein succès. En tant qu’artiste, on a besoin de se nourrir d’autre chose, que les choses bougent et changent. Je suis comédienne, je fais beaucoup de théâtre et j’avais besoin d’y revenir. J’ai un long-métrage qui va sortir prochainement, « L’assiette de mon voisin ». En parallèle, je travaille aussi sur un album solo.

Mikelangelo Loconte : Le rôle de Mozart a représenté le plus grand défi de ma carrière. C’était très fatiguant de l’assumer. Quelque part, je ne m’y suis jamais habitué. Ce que je veux dire, c’est que c’était difficile chaque soir, je devais dépasser mes capacités physiques. Et donc à un moment, il fallait que ça s’arrête. J’en ai payé les conséquences derrière physiquement. « Mozart : l’Opéra Rock » a été l’épreuve de ma vie, qui m’a poussée à me dépasser à un point inimaginable. J’ai franchi cette étape et je sais qu’il m’en reste beaucoup à franchir en tant qu’artiste. L’après-Mozart pour moi c’est l’envie de m’exprimer auprès du public. C’est ce qu’il y a de plus important pour moi.

Propos recueillis par Emilie Cuchet, en mai 2014?au cinéma Pathé d'Orléans.

Mikelangelo Loconte et Diane Dassigny