Quatre semaines dans l’assiette française

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Dans le cadre du partenariat entre Yangzhou et Orléans, un groupe de jeunes Chinois a suivi une formation intensive d’un mois dans les locaux du CFA de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat du Loiret afin de découvrir la gastronomie française. Une façon d’impulser davantage les échanges touristiques entre la métropole et la Chine.

Éducation , International

Quatre semaines dans l’assiette française

Il n’est plus rare de croiser des Chinois de Yangzhou à Orléans. Etudiants, influenceurs, professionnels du tourisme, cuisiniers… Ils sont nombreux à passer un peu de temps à Orléans et dans le Val de Loire afin de renforcer les relations entre la cité johannique et la Chine. Parmi eux, de jeunes Chinois, âgés de 17 à 24 ans, sont venus passer leur mois d’août au CFA de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat du Loiret, rue Charles-Péguy. Tous étudiants à l’école de cuisine de Yangzhou, ils avaient pour objectif d’apprendre les codes de la gastronomie tricolore et de se perfectionner dans la préparation de mets français. Les apprentis chefs cuisiniers étaient encadrés par les professeurs du CFA et du chef restaurateur Philippe Bardau.

Adopter la cuisine française et… la France

« Au-delà de la technique, ils ont dû appréhender les goûts et les saveurs, car la cuisine française est très différente de la cuisine chinoise », explique Florent Doittée, formateur du CFA. « Les jeunes Chinois reproduisent très rapidement les gestes, ils sont capables d’assimiler très vite ce qu’on leur apprend ». Une formation express qui a été très intense pour les apprentis cuisiniers. « On avait un lourd programme, même le week-end, entre visites d’Orléans et cours de cuisine », raconte Yiwen. En effet, les jeunes ont eu l’occasion de se balader dans le centre ancien et monter en haut de la cathédrale. « Ça nous a permis de connaitre mieux l’histoire du pays en découvrant celle d’Orléans », constate Jia. « On sent que la ville a beaucoup souffert mais elle a su se reconstruire avec le temps, c’est une très belle ville ».

Des approches culinaires opposées

Entre deux conceptions de plats, place à la dégustation. Vins, fromages, mets typiques du Val de Loire… Les étudiants sont unanimes : ils ont apprécié la gastronomie locale, « même si la cuisine chinoise nous manque quand même », avoue Jiwen. « En Chine, nous cherchons souvent à enlever le goût naturel de l’aliment en ajoutant plein d’épices. En France, c’est différent car les cuisiniers tentent de faire ressortir à tout prix le goût original du produit ». Parmi leurs mets favoris, ils citent notamment les plats à base de poissons.

Un destin tout tracé

Grâce à cette formation sur-mesure, les jeunes Chinois sont repartis à Yangzhou avec une extrême motivation. Tous aimeraient travailler en France, si l’occasion se présente. « Mais pas tout de suite », estime Jia qui se trouve encore trop jeune pour quitter son pays. Certains pourront également prétendre à rejoindre la brigade du chef Philippe Bardau, qui compte ouvrir son restaurant français à Yangzhou. « Chacun d’entre eux a reçu un certificat lui permettant d’être embauché à la sortie de ses études », souligne Gérard Gautier, président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat du Loiret. « Pendant quatre semaines, on a formé, à Orléans, de véritables ambassadeurs de la gastronomie et de la bistronomie françaises, qui méritent d’être exportées ».

Texte : A Rambaud - photos : J Puyo

Ci-dessus : l'équipe de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat du Loiret, le chef Bernard Vaussion, Gérard Gautier président de la chambre des métiers, Olivier Carré maire d'Orléans, président d'Orléans Métropole.