Rencontre avec Emji

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La chanteuse, orléanaise d'adoption, en concert le 7 juin à Saint-Jean de la Ruelle.

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Rencontre avec Emji

La diva divine EMJI remportait la "Nouvelle Star" avec flamboyance en mars dernier. Le 7 juin, celle qui vit une belle histoire d’amour avec Orléans depuis de nombreuses années sera en concert à Saint-Jean de la Ruelle.
Rencontre avec une rouquine de feu qui ne touche plus terre.

« Être chanteuse, c’est mon objectif depuis que je suis gamine »


Est-ce votre parcours tout en contrastes qui vous a donné la niaque ?

Je ne dirais pas que mon parcours m’a donné la niaque, il m’a plutôt apporté une rigueur, une exigence. Avoir fait des choses si différentes au cours des dernières années m’a permis d’avoir du recul. Chanter dans le métro, par exemple, a été quelque chose de très enrichissant. Il y avait des jours où quarante personnes m’écoutaient et où je vendais des CD, et d’autres jours où il n’y avait personne. Ça permet de relativiser ! Cet état d’esprit me permet d’aborder ce qui se passe en ce moment sereinement. Je me dis : “Ne t’enflamme pas, rien n’est jamais acquis”. Je fais de la musique, quoi qu’il se passe, je continuerai à faire de la musique. Le reste c’est une question de tempérament, de caractère. J’ai toujours été une battante, je pousse toujours le truc au maximum.

Diriez-vous que l'émission "Nouvelle Star" est arrivée à point nommé dans votre vie ?

Complétement. Inconsciemment, je pense qu’avant je n’étais pas prête. Je suis contente que ça arrive maintenant. J’ai 28 ans. J’ai eu le temps de vivre à côté, de faire des concerts, de réfléchir à un projet, d’avoir un cheminement intérieur… Tout s’est bien emboîté au bon moment. Je ne suis pas étonnée par ce qui arrive, je l’attendais, je l’ai longtemps espéré. Mais je prends les choses comme elles viennent.

André Manoukian a dit de vous que vous étiez une déesse grecque de la musique, avec une dimension spirituelle, épique. D’où vient cela ?

(Rires) Je ne sais pas vraiment ! Je n’avais pas envie de laisser les chansons telles quelles dans l’émission. Il y avait des morceaux que j’avais choisis, d’autres proposés par la production. À chaque fois, le challenge a été de ne pas copier ces monuments et de m’éloigner de l’artiste d’origine pour proposer ma version. Que ce soit avec Show must go on, Chandelier, Bachelorette…, j’ai beaucoup travaillé afin d’en faire de nouvelles créations. J’avais envie d’en faire des tours de force !

La ferveur du public, en live et sur les réseaux sociaux, c’est grisant ?

Je ne m’attendais pas à ça. Au début, j’ai trouvé ça surdimensionné, je ne suis qu’un petit mètre soixante qui chante (rires) ! Mais c’est super gratifiant, le soutien du public donne de l’énergie. Je me dis que j’ai bien fait de faire l’émission, que j’étais au bon endroit au bon moment. Mais la "Nouvelle Star" n’est pas une fin en soi. J’espère que le futur album sera bien accueilli, que la suite de ma carrière va attirer et surprendre le public d’une manière encore différente.

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Parlez-nous de votre album à venir justement…

Je vais enregistrer l’album cet été. Je sais dans quelle direction je veux aller. Je souhaite créer un projet original, marqué, un peu à la façon qu’ont des artistes comme Björk, Florence & The Machines ou Camille d’aborder la musique. J’ai envie de mélanger les genres et les sonorités, de raconter des histoires différentes. Il y aura une touche électro avec beaucoup de vocal, sûrement de l’instru à voix, du beatbox et des body percussions. J’y pensais déjà avant. Là, cela va enfin pouvoir se faire grâce à la "Nouvelle Star". C’est fantastique. Je viens aussi de sortir un EP (album court, ndlr) avec quelques reprises de l’émission et un titre inédit, Toboggan, signé Mathias Malzieu du groupe Dionysos. J’ai beaucoup aimé travailler avec lui, partager nos visions de la musique. C’est quelqu’un qui a beaucoup d’idées, polyvalent. Ce sont des artistes comme ça dont j’ai envie de m’entourer pour la suite.

Racontez-nous votre histoire avec Orléans. Vous serez d’ailleurs en concert à la salle des fêtes de St-Jean de la Ruelle, le 7 juin.

Orléans est une ville qui a beaucoup compté dans mon parcours. J’ai rencontré Cédric, mon trompettiste, qui est de la région, il y a trois ans. Répéter à Paris, c’était très compliqué alors il m’a proposé de venir à Orléans, il m’a présenté des musiciens. Vous avez de très bons musiciens chez vous (sourire). Travailler ici m’a permis de me démarquer, de rencontrer un nouveau public, d’apprendre de nouvelles choses. De fil en aiguille, je suis devenue une artiste de Bécarre Production et j’ai joué à la Java Pop, au Délirium… Orléans a été pour moi le moyen de faire de la promotion, de la diffusion, de créer mon groupe, ce qui m’a amenée à faire un projet unique avec l’Harmonie municipale de Meung-sur-Loire qu’on a joué au Festicolor, puis à Chécy. Le concert du 7 juin est un clin d’oeil. Une manière de remercier ceux qui m’ont été fi dèles dès le départ, de dire au revoir à mes musiciens. Je vais partir sur mon album, vers d’autres horizons et je voulais clore ce chapitre d’une belle manière. Ce sera un bon moment, dans une salle intime et chaleureuse.

De quoi rêvez-vous pour l’avenir ?

Pas forcément de salles gigantesques telles que des zéniths. J’ai chanté dernièrement au Casino de Paris et j’ai eu des frissons. J’aime les espaces avec une âme, une beauté, où je peux voir le public dans les yeux, partager. Je veux continuer à faire de la musique coûte que coûte. Être chanteuse, c’est mon objectif depuis que je suis gamine. Je rêve d’être reconnue et d'avoir un vrai public sur la durée. Il ne faut pas brusquer les choses. Il y a des années de travail avant la "Nouvelle Star", il ne faut pas l’oublier. Et puis je suis une rageuse, j’aime aller jusqu’au bout…

propos recueillis par Émilie Cuchet

http://emjimusic.com