Avis de grand vent

Fort du succès des « Cordes en folie » en 2013, le Conservatoire écrit une nouvelle page musicale à Orléans, mettant cette fois-ci à l'honneur les instruments à vent. Le principe de cette manifestation : faire sortir les élèves des salles de classe pour aller à la rencontre du public en extérieur, dans des lieux de la vie quotidienne. À mille lieues des auditions et des récitals intimistes dont ils ont l'habitude. Et ceci dans un esprit d'ouverture, une volonté de renouveler l'image d'un conservatoire souvent considéré comme un lieu élitiste et fermé, voire poussiéreux. "C'est au contraire un vivier de jeunesse et d'énergie, martèle sa directrice Agnès Hervé-Lebon. Avec des élèves comme tous les autres, des jeunes comme tous les autres, de leur temps, du 21e siècle. Qui n'hésitent pas à écouter en même temps de la musique classique, du jazz, de la pop ou du rock ! " Avec une curiosité et une fraîcheur bien de leur âge.

« Avis de grand vent » : saxophones, bassons, trompettes, flûtes, tubas, trombones, hautbois, clarinettes font ainsi vibrer l'âme et les oreilles de la cité, du 17 au 25 mai. Explosant en mille courants musicaux, dans des lieux où « habituellement l'art n'a pas sa place tels la gare, la place de la Loire » ou du Martroi, les Galeries Lafayette, le parvis de la Médiathèque ou de l'Hôtel de ville. Là où les passants, promeneurs en goguette ou hommes pressés, ne s'attendent pas forcément à être surpris par cette musique qui adoucit les moeurs ! Rien de tel pour décoller quelques étiquettes. Et donner envie aux élèves, accompagnés de leurs professeurs, de s'impliquer dans la vie culturelle orléanaise avec un événement fédérateur et festif.

Ça bouge

Pour donner encore plus de peps à cette édition, des nouveautés font leur apparition, de-ci de-là. La plus piquante : une battle en ouverture du festival. Pas entre des danseurs hip-hop cette fois-ci, mais entre des musiciens qui se « renvoient » des notes, comme des joueurs de tennis s'échangeraient des balles, du parvis de l'Hôtel Groslot à celui de l'Hôtel de ville (19/05). Autre nouvel ingrédient, des fanfares déambulatoires mixant tous les instruments à vent s'emparent du centre-ville, entraînant dans leur sillage les Orléanais curieux de suivre cette joyeuse procession (19 et 24/05). Un programme de folie complété par des master class, des concerts jeune public à l'Institut et au théâtre Gérard-Philipe, une exposition sur les sons et les instruments au Théâtre d'Orléans, une collaboration avec le festival de musique de Sully… Et un concert final à la Cathédrale, réunissant près de deux cents élèves, le choeur d'enfants dirigé par Élisabeth Renault, des professeurs musiciens comme Clément Joubert et des organistes, autour de l'oeuvre de Camille Saint- Saëns (25/05). De quoi se laisser emporter par une tempête musicale particulièrement réjouissante !

Émilie Cuchet