À la rencontre de Laure Capra Faidy, créatrice inspirée

Laure Capra Faidy est une créatrice enthousiaste d’objets de décoration pour la maison, pour les mariages (porte serviettes, marque place…) et aussi de bijoux à partir de vaisselles anciennes en faïence. Elle sera présente au marché des créateurs jeudi 15 février au Comptoir du réemploi. Rencontre.

Laure, quel est votre parcours et comment a émergé l’idée de votre activité de création originale ?
J’ai fait des études en histoire de l’art. Après quelques boulots alimentaires, j’ai décidé de démarrer une activité de brocante en ligne. Je chinais et revendais des objets. Chiner n’est pas au départ inscrit dans mon éducation ou ma culture. J’ai chiné ma première assiette pour mon mariage, j’ai aimé l’aspect de l’ancien, du coup toute la vaisselle de mon mariage a été dénichée en brocante !
Au bout de 5 ans, j’ai voulu ajouter une dimension créative à mon activité. J’avais un stock de vaisselle cassée, fêlée dont je ne savais quoi faire mais que je ne pouvais pas me résoudre à jeter.
L’idée m’est venue d’utiliser la faïence d’une assiette pour en faire un médaillon. J’y ai vu une autre manière d’inviter la vaisselle ancienne chez les gens. Et suite à cette idée, j’ai lancé mes projets : proposer ces objets à l’occasion de mariages pour ceux qui veulent apporter une petite touche élégante d’ancien. Les symboles et illustrations que l’on trouve sur la vaisselle ont un aspect à la fois esthétique mais aussi historique.
J’ai réalisé très vite qu’une assiette cassée devient une vraie matière première. En cheminant sur cette idée, je fais évoluer ma technique en fonction de mes envies. Et depuis un an, je crée des bijoux à partir de morceaux de vaisselle.

Le réemploi a une place importante dans votre activité. Pouvez-vous nous décrire le processus de création d’une pièce, de la matière première à l’objet fini ?
Le réemploi est l’essence même de mes créations. Je travaille des pièces chinées mais aussi de la vaisselle cassée ou en trop que des gens me confient, pour une commande d’objets spécifiques parfois. Mon stock de vaisselle provient aussi de débarrasseurs et de la recyclerie de Tavers avec laquelle j’ai conclu un partenariat. Ensuite, il y un travail de gros œuvre pour débiter la faïence. Pour donner forme à ma création, j’utilise des outils de précision pour tailler, limer, percer chaque débris. J’essaie d’être en cohérence avec mes valeurs. Je travaille majoritairement avec des artisans français pour m’approvisionner en matériaux, notamment un artisan fondeur qui réalise des montures de bijoux. Je recherche aussi les moyens de rendre mes créations les plus vertueuses possibles comme par exemple une alternative à la résine utilisée sur les bijoux.

Avez-vous de nouveaux projets en vue ?
J’aimerai tester de nouvelles techniques notamment le Kintsugi. C’est un art traditionnel japonais qui permet de restaurer des objets cassés ou abîmés en recollant les morceaux avec une préparation en poudre d'or. Cela met en valeur les imperfections des objets en les sublimant.
J’ai en tête l’idée de créer des objets en y mêlant différentes matières comme la maille de textile, issu du réemploi bien sûr, avec de la céramique. J’imagine aussi des modules de grande taille réalisés à partir d’assiettes murales. J’ai vraiment à cœur de valoriser la matière, de la magnifier.

Où peut-on venir découvrir et admirer vos créations ?
À la boutique Passage Insolite située à Meung-sur-Loire que je partage avec deux associées, elles aussi créatrices. Sur la boutique en ligne Objet poétique recyclé et bien sûr jeudi 15 février prochain au Comptoir du réemploi à l’occasion du marché des créateurs qui est aussi une véritable opportunité de présenter des activités de réemploi sous l’angle pédagogique. Le challenge est de toucher un public large et de tout âge !