Rencontre avec Agathe Dupin, responsable du Jardin des Plantes

Le Jardin des Plantes est labellisé « ÉcoJardin », notamment grâce à la réduction de la production de déchets végétaux dans le parc.

Le Jardin des Plantes, parc emblématique de 3,5 ha, est désormais labellisé ÉcoJardin. À quoi correspond ce label ?
C’est un label qui valorise la gestion écologique des espaces verts. Nous sommes le 2e site de la ville d’Orléans à le recevoir, après le parc de la Fontaine de l’Etuvée. C’est vrai que le Jardin des Plantes est un site expérimental des bonnes pratiques, le premier par exemple à avoir adopté le « Zéro phyto », mais le label prend également en compte de nombreux autres volets, comme le choix des végétaux adaptés au site, la gestion raisonnée de l’eau, la limitation de l’éclairage, la prévention des sols face aux risques, l’amélioration des fonctions écologiques de ces mêmes sols, la sensibilisation du public, la préservation de la biodiversité… C’est très rare pour un jardin public mais nous avons tout de même au cœur du parc une zone fermée au public, qui sert de refuge aux oiseaux, chauve-souris, hérissons, écureuils, insectes… Et puis, évidemment, la réduction de la production de déchets verts et leur revalorisation, ce sur quoi nous menons depuis longtemps des actions concrètes, qui portent leurs fruits !

Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
Avec des chiffres à l’appui, même ! En 2014, on produisait et exportait 71 tonnes de déchets verts par an (tonte, feuilles, branches, désherbage manuel…) Aujourd’hui, alors que la taille du parc a augmenté, avec la gestion du nouveau parvis, nous ne sommes plus qu’à 17 tonnes !

Et comment avez-vous réussi ?
Le recyclage et la revalorisation ! Pour la tonte par exemple, nous avons fait évoluer nos pratiques : désormais à 7,5 cm. Une herbe moins rase, donc moins de déchets, ce qui permet au passage d’économiser de l’eau pour l’arrosage. Et lorsque nous tondons, soit on laisse la tonte sur place (on appelle ça la « tonte mulching »), soit on la répartit au pied des arbres et des massifs arbustifs, ce qui nourrit les sols et en maintient l’humidité. Nous faisons de même avec les feuilles ramassées, avec les branches, que nous broyons systématiquement, pour être réutilisées sur place en paillage, on a également planté des espèces de plantes couvre-sol, qui limitent énormément le désherbage et donc les déchets… Nous avons mis en place avec l’équipe de jardiniers un challenge entre nous à cet effet, et force est de constater que les résultats sont au rendez-vous !

Que peut-on vous souhaiter pour 2023, alors ?
De faire toujours mieux dans la gestion écologique de notre beau jardin, et d’accueillir comme il se doit le tout nouveau composteur de quartier, que nous savons déjà très attendu par les riverains, que la Direction des déchets va installer ici, le 7 janvier.