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Doctorante en géographie humaine et sociale, prévention du gaspillage alimentaire et alimentation durable, Laboratoire CEDETE, Université d'Orléans
Vous préparez une thèse sur le gaspillage alimentaire, comment vous est venue cette idée ? Je cherchais à étudier les actions citoyennes dans un contexte de réchauffement climatique et de transition écologique. Avec ma directrice de thèse, on a décidé de se centrer sur la question de l’alimentation. On avait en effet observé une montée en puissance de la question du gaspillage alimentaire avec un foisonnement d’initiatives associatives et citoyennes mais aussi d’un certain engagement politique, avec l’apparition de différentes politiques publiques et d’actions territoriales. Pourtant, peu d’études existaient sur le sujet et aucune en géographie, d’où la naissance de cette thèse. Et c’est un sujet très intéressant car transversal, qui touche autant aux politiques publiques d’agriculture qu’à la réduction des déchets, à la transition écologique, à l’économie sociale et circulaire, aux enjeux climatiques…
En quoi consistent vos travaux ? J’observe en quoi la réduction du gaspillage alimentaire est une question territoriale et dans quelle mesure les territoires peuvent constituer un levier d’action. Je tente aussi de voir comment ce sujet s’inscrit dans une réflexion sur l’alimentation durable. Concrètement, j’essaie de comprendre « en quoi l’accès à une alimentation de qualité en proximité peut avoir un impact sur la prévention du gaspillage alimentaire ». C’est donc une réflexion géographique sur un sujet de développement local, et à cet effet j’ai inventorié les nombreuses actions menées sur ce thème sur la métropole.
Justement, quelles initiatives locales avez-vous eu l’occasion de découvrir ? Il y a notamment le collectif citoyen Marché Pirate, qui récupère sur les marchés de la métropole les fruits et légumes destinés à être jetés et les redistribue gratuitement. Mais aussi le collectif Zéro déchets Orléans et l’asso ZeroWaste Orléans, qui sont dans le partage de bonnes pratiques et la sensibilisation des citoyens. Ou l’asso Ingré-Ormes 2030, qui propose un groupement d’achats pour avoir accès à des produits locaux et bio. On ne pense pas toujours à ce volet mais le recours à l’alimentation locale permet par définition de réduire considérablement voire de supprimer le temps de trajet de nos aliments, et donc le risque de gaspillage.
La cause semble en effet mobiliser de plus en plus de citoyens… Absolument ! Et saviez-vous qu’il existe même un groupe de recherche régional en la matière !? Le programme GASPILAG (Gaspillage Alimentaire, Stratégies de Prévention, Initiatives Locales et AGricoles), réunit une dizaine de chercheurs actifs, 4 laboratoires des universités d’Orléans et de Tours et 19 partenaires.
Et à votre échelle à vous, quels seraient vos trucs pour limiter ce gaspillage? En tout premier, je dirais, consommer local, mais également, même si cela peut paraître évident, n’acheter que ce dont on a réellement besoin, organiser son frigo, prendre le temps de cuisiner… Mais je concède que pour cela il faut avoir du temps, mais également de l’espace, pour un étudiant par exemple, ce n’est pas évident du tout !
➜ Plus d’infos sur le programme GASPILAG auquel contribue Cathy.