315 000, une exposition à découvrir au MOBE

Publiée le

Une exposition au Muséum d’Orléans pour la biodiversité et l’environnement à la découverte du monde fascinant des insectes et des coulisses fascinantes d’une incroyable collection.

Sorties - Loisirs - Tourisme

315 000, une exposition à découvrir au MOBE

Ils sont petits.

Ils sont tous différents.

Ils sont indispensables.

Ils sont partout.

Nouvelle exposition temporaire du MOBE particulièrement bien pensée, 315 000 offre une plongée fascinante dans l’univers des insectes, nous donnant à voir ces petites bêtes sous un jour nouveau. Visible jusqu’au 10 mars, l’exposition, ludique, colorée, s’adresse aussi bien aux petits qu’aux grands et nous éclaire sur le rôle majeur des insectes dans la biodiversité.

En route pour l’aventure

En débutant l’exposition, on est immédiatement immergés dans un monde étonnant qui vient nous révéler les secrets des coulisses du MOBE. 70% de ses collections sont composées d’insectes - quasiment un record pour un muséum en France - et la plupart de ces spécimens n’ont jamais été exposés. Une première découverte importante. Un chiffre qui témoigne aussi de la dynamique de tout un territoire autour de l’insecte, d’une émulation avec des laboratoires, des sociétés savantes… De quoi enrichir et donner plus de poids à cette sortie « fracassante » des réserves.

On démarre avec un espace ludique, composé de livres et de jeux de société et d’une petite table pour permettre aux enfants de s’asseoir, et d’un coin origami titillant la créativité des visiteurs, petits et grands, qui finiront accrochés dans l’exposition. Autre originalité, la serre présentant des spécimens « géants », gendarme, fourmi, puceron, sauterelle, punaise de lit, que l’on connaît bien mais que l’on n’a pas l’habitude de voir à cette échelle ! Une introduction sous la forme de jeu, complétée par un panneau introductif simple et percutant : « C’est quoi un insecte ? Si cela n’a pas six pattes, ce n’est pas un insecte », explique du tac au tac Laure Danilo, Conservatrice responsable du Muséum d’Orléans. 

La biodiversité au cœur

Place ensuite à une zone de trois vitrines qui viennent expliquer la biodiversité et l’érosion de la biodiversité chez les insectes, des groupes en fort déclin. Depuis plusieurs années, on constate dans des études scientifiques un effondrement des populations d’insectes de 70 à 80%. « L’alerte que cela doit nous donner c’est que plus il y a d’individus qui disparaissent dans une population type, plus elle risque l’extinction et il faut réagir », souligne Laure Danilo. Or les services rendus par les insectes à nos sociétés sont nombreux. Exemple : la pollinisation qui n’est pas uniquement du fait des abeilles mais au contraire d’une diversité d’insectes, papillons, coléoptères, qui ont tous un rôle majeur à jouer dans ce processus. Continuant la balade, l’experte en profite pour nous confier une anecdote : « Quand on a importé les bovins en Australie, on n’a pas importé les bousiers, insectes coléoptères coprophages, et cela a été une catastrophe pour les champs recouverts de bouses dont l’herbe ne poussait plus. Il a donc fallu importer les bousiers pour qu’ils puissent décomposer les sols. »

Dans une autre vitrine, on découvre les impacts du réchauffement climatique sur les espèces, des phénomènes de désynchronisation dont on n’entend peu parler mais qui peuvent nous impacter fortement comme avec l’arrivée des moustiques tigre. 

Les coulisses des réserves d’un muséum

Le visiteur pénètre ensuite dans la partie véritablement « coulisses » des collections qui explique à travers un véritable mobilier des réserves comment on conserve des collections - certaines datant du 19e siècle - et contre quoi on doit lutter pour préserver ces collections : lumière, champignons, insectes nécrophages vivants… Un même papillon exposé à la lumière n’aura plus rien à voir avec ses congénères et aura totalement décoloré ! Anoxie et chambre froide (15 jours à - 30 degrès) elles permettront de lutter contre les infestations.

Autre question abordée dans cet espace : comment on collecte et pourquoi on collecte ? Force est de constater combien l’effort de collecte des musées, des sociétés savantes, des scientifiques, des amateurs éclairés, est essentiel à la compréhension de notre monde et qu’il doit se poursuivre aujourd’hui pour aider ceux qui viendront après nous, dans 100 ans, 200 ans, et qui auront d’autres technologies. A travers les boîtes des collectionneurs tantôt classiques ou originales, c’est tout un savoir qui nous est révélé, les techniques et les secrets d’un métier passionnant, souvent dans l’ombre, celui d’entomologiste.

Infiniment petit en infiniment grand nombre

Place ensuite à un grand ilot, visible aussi des étages supérieurs, expliquant les notions d’archives naturelles. « C’est là que le visiteur va comprendre pourquoi le muséum conserve autant de spécimens, qui à priori pourraient sembler être les mêmes, confie Laure Danilo. Or ils ne le sont pas, car chaque individu est unique, un peu comme vous et moi qui faisons pourtant partie de la même espèce et avons de nombreuses différences entre nous. Pour définir et comprendre une espèce, il faut étudier le plus grand nombre de spécimens possibles ! En France, environ 80 à 90 millions de spécimens naturalisés sont présents dans les muséums et les universités. C’est énorme ! »

Au sein de ce dispositif qui a vocation à montrer de la diversité, on peut observer des espèces différentes, des formes différentes, issues de la faune locale ou de l’autre bout du monde, mais aussi des boîtes où en apparence et à première vue les insectes sont tous les mêmes… A chacun d’être fin observateur pour voir le monde qui l’entoure d’une manière totalement différente. Un temps fort complété par des textes avec des anecdotes sur le spécimen le plus petit, le plus balaise… De quoi en prendre plein les yeux surtout avec ces incroyables papillons, les morpho aux couleurs bleues chatoyantes comme sortis tout droit d’un rêve. Une collection faramineuse que le MOBE a à cœur de compléter et qui n’a pas fini de faire rêver et d’être étudié.

315 000, une exposition à découvrir au MOBE jusqu’au 10 mars

Sans réservation, inclus dans le billet d’entrée

Autour de l’exposition :

Visites commentées (durée 1 h), inclus dans le billet d’entrée, Tout public

Découvrez la collection d’insectes du MOBE dans une présentation exceptionnelle. La plupart de ces spécimens n’ont jamais été exposés !

  • Samedis 6 et 20 janvier à 15h
  • Samedis 3 et 17 février à 15h
  • Samedis 2 et 9 mars à 15h

Sur réservation - jauge de 15 personnes

En famille à partir de 5 ans

Quel est cet insecte qui mange tout ? Et cet autre qui se camoufle ? En famille, explorez l’incroyable collection d’insectes révélée de manière exceptionnelle. Jeux, devinettes et manipulations ponctuent la visite de l’exposition.

  • Samedis 6 et 20 janvier à 16h
  • Samedis 3 et 17 février à 16h
  • Samedis 2 et 9 mars à 16h

Sur réservation - jauge de 8 enfants