Visite de l’exposition A la poursuite de la beauté, journal intime de la collection Prat, au Musée des beaux-arts

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Un véritable joyau. Inaugurée par Gabriel Attal, le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, la nouvelle exposition du musée des beaux-arts plonge le visiteur dans l’intimité d’un couple de collectionneurs et leur quête inlassable de beauté.

Culture

Visite de l’exposition A la poursuite de la beauté, journal intime de la collection Prat, au Musée des beaux-arts

« Nous avions à cœur de mettre en lumière deux personnalités extrêmement attachantes qui aident à développer des collections. De montrer ce que sont des collectionneurs qui consacrent leur vie à leur passion et nourrissent les musées de par leur engouement, leur enthousiasme ». Ainsi parle Olivia Voisin, directrice des musées d’Orléans, au moment de présenter l’histoire des époux Prat, Véronique et Louis-Antoine, et cette exposition placée sous le signe de la beauté qui plonge le visiteur dans l’intimité de leur incroyable collection de dessins anciens, présentée jusqu’au 24 mars. « Ce n’est pas simplement acheter de l’art, résume ainsi Olivia Voisin, c’est être dans le partage. Dans l’exposition, les Prat sont passés au gril pour livrer leur cœur, ouvrir leur âme. Nous disséquons cette passion inextinguible afin de mettre en évidence les mécanismes qui président à une collection, ce regard d’enfant, cette joie du collectionneur qui est transmise aujourd’hui tel un présent. »

Malicieux et espiègle, Louis-Antoine Prat semble presque redécouvrir ses dessins dans l’immense scénographie épurée, la qualité et la beauté des feuilles ressortant de manière éclatante. « C’est très émouvant de faire cela d’une façon intelligente autour d’une collection vivante et qui évolue », sourit-il. Lui qui possède environ 240 dessins avec son épouse, en a prêté 125 à Orléans allant du 17e au début du 19e siècle. Parmi eux des feuilles d’exception des plus grands maîtres : Poussin, Watteau, Boucher, Fragonard, David, Ingres… Et aussi les acquisitions de ces trois dernières années, notamment la toute dernière, un dessin de Claude Lorrain acheté à Vienne en juin dernier représentant un paysage. « C’est une question de sensualité, j’aime la fragilité du dessin, confie Louis-Antoine. Je suis fasciné par le fait que ces feuilles aient traversé les siècles pour parvenir jusqu’à nous. »

Passionnante, l’exposition conte l’histoire du couple de collectionneurs dans un parcours thématique disséquant les tenants et les aboutissants d’une collection. Des choix, des sacrifices, des renoncements déchirants. On découvre ainsi qu’il faut parfois renoncer à plusieurs œuvres chères à son cœur pour en acheter une d’exception. Combien il est gratifiant de trouver la véritable attribution d’une œuvre après une enquête minutieuse. « C’est l’un des plus grands plaisir du collectionneur de reconnaître la main d’un grand artiste sous une feuille anonyme ! » Il faut parfois prendre des risques au moment de l’achat d’un dessin en mauvais état, éventuelle pépite. L’une des grandes vertus d’un collectionneur est la patience tant il faut parfois attendre des années pour acquérir le dessin tant espéré. De véritables histoires de cœur révélées tout au long d’une exposition intime et généreuse qui a tout pour plaire.

C’est d’ailleurs Gabriel Attal, le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, qui a inauguré l’exposition au Musée des beaux-arts, vendredi 10 novembre, séduit lui aussi par la beauté des dessins et la fougue et la générosité de Louis-Antoine Prat, décidément heureux collectionneur.

Pratique

« A la poursuite de la beauté, journal intime de la collection Prat », exposition présentée au Musée des beaux-arts d’Orléans du 12 novembre 2023 au 24 mars 2024.

Elle est prolongée par l’exposition Paul Fourché (1840-1922), l’amasseur d’art, mettant en lumière la collection offerte en 1907 et en 1922 au musée d’Orléans par ce collectionneur avisé.